Journal d'avant 40 - 4

 Journal d’avant 40 – 4

Non mais t’inquiète ce n’est qu’un jour de plus, et puis 40 ans c’est encore jeune. A ceci près et je le vois de plus en plus grâce aux réseaux sociaux, que les dernières petites pépites musicales dont je suis fier commencent à fêter au mieux leurs 20 ans et le plus souvent leurs 25 ans.

La première fois, sans se sentir lié à cela, on se dit, purée cet album il a 25 ans et il a pas vieilli, toujours trop bon. Et puis sur instagram, un autre groupe célèbre les 25 d’un album qui vous semblait pourtant bien plus récent. Et là un mécanisme psychologique s’enclenche pour vous convaincre que vous avez sans doute du découvrir cet album sur le tard et que ceux que vous achetiez dès leur sortie devaient être ceux d’après et donc bien plus récent. Quelques jours après, ça ne vous dispense tout de même pas de vérifier en bas du boitier du bon vieux CD la date de production, de réfléchir et de se dire, ah oui merde celui-ci je l’avais découvert à la Fnac, celui-là était en écoute chez Gibert. Et se féliciter de la précocité de ses goûts musicaux, purée à 15 ans j’écoutais déjà ça trop bien. Et puis après avoir passé 50 minutes de bonheur un peu nostalgique en l’écoutant, vient le désir de mettre quelque chose de plus actuel. Et là, le fossé apparait.

Qu’est-ce que je peux mettre, le dernier Guns, mouaip, ah ça a déjà 15 ans, pfiou, quand même, ah ça c’est tout récent, 10 ans, ah merde … Pourtant je les ai vu en concert il y a pas si longtemps, c’était, hum, ah je vais vérifier j’ai encore les photos. Ah merde  8 ans, ah bah oui ça fait.

La terreur commence à monter et on tente de se rassurer, mais attends pourtant le dernier concert que j’ai fait c’était quand même pas celui-ci. Les méninges se mettent en route et là en prenant le back-up des photos du téléphone, c’est le désert jusqu’à ce concert il y a peu de temps de … Kids United … Bien sûr j’étais accompagnateur mais c’était bien mon dernier concert de musique amplifiée. J’en ai fait quelques autres en classique, mais dire j’ai vu l’orchestre machin truc joueur cette magnifique symphonie de Beethmobert n’aide étrangement pas à se sentir plus jeune.

En parlant de terreur je souhaite mentionner ici la sortie prochaine (le 30/09 en France et la semaine d’après en Belgique) de ce film documentaire qui a l’air bien pertinent : Un pays qui se tient sage (bande annonce ici : https://www.youtube.com/watch?v=FDCnWwan7IM) qui semble analyser l’usage de la violence par les forces de l’ordre en France. Sujet bien pertinent quand on voit que sans hésitation la milice, pardon la police, peut molester lors d’une manifestation des infirmières qui sont par ailleurs applaudies le soir à 20h, que le jaune fut une couleur bannie lors des grands rassemblements, et que l’on peut mettre à terre, mains derrière la tête une classe de lycéens comme ce fut le cas en décembre 2018 à Mantes-la-jolie (si vous êtes passé à côté de ça, cela mérite un petit visionnage ici : https://twitter.com/Obs_Violences/status/1070768467907919872?s=20 ), d’où le nom de ce reportage. Un policier disant devant ces jeunes à genoux non sans une certaine fierté, voilà une classe qui se tient sage. Quand le discernement quitte la tête de l’Etat, le bras armé fait dans la purée !

Et pour aller plus loin vient de sortir le livre du journaliste Valentin Gendrot qui a infiltré la police pendant deux ans : Flic. Un journaliste a infiltré la police. Je ne l’ai pas encore lu mais ça semble plein de bonnes blagues de flics : « Un jeune migrant, frappé par un policier, à l’abri des regards, à l’intérieur d’un fourgon, avant d’être abandonné dans un quartier très  éloigné du lieu même de sa violente interpellation. « Des mecs comme lui, ça mérite que la mort », lâche alors l’un des six agents de cet équipage. » Ah ! Ah ! ... oups non pas là !

Sur ce à demain.