dimanche 25 octobre 2009

Le chat et la souris politique : le Sarkozy Nouveau est arrivé !

Ça m’énerve ces débats à deux francs six sous qui n’ont comme finalité que l’augmentation du temps d’antenne accordée à la famille Sarkozy. Alors histoire de m’inscrire dans cette néfaste tendance voici que ma trop rare prose s’en mêle. Bah oui, les sonnettes d’alarme on a beau les tirer, ça ne change pas grande chose.
Les débats ont heureusement le mérite d’exister sur nos antennes, une nouvelle fois toute mon admiration à l’émission de Frédéric Taddei qui survit et sait se régénérer pas son traitement de l’info, dynamisant son traitement par des revues de presses, instaurant des nouveaux mécanismes media avec des interviews et concerts d’artistes dont des exclues live se prolongent sur internet. La semaine dernière le népotisme présidentiel a été traité et pour approfondir je vous invite à aller directement regarder l’émission de très bonne facture du mercredi 14 octobre.

Il est en revanche hallucinant de voir les débats se multiplier sur ce sujet. Hier par exemple à l’émission de Ruquier ou un simulacre de vestige de la droite essayait de nous faire croire que JS était le nouveau messie. Selon moi il n’y a pas de polémique. Si cette personne, de 23 ans maintenant n’avait été fils de il n’aurait jamais été élu et l’histoire s’arrêterait là. Ce qui est plus étonnant c’est en quelque sorte le retard dans la réaction. Qu’un des élus soit nommé à la tête de l’EPAD c’est normal, qu’il s’agisse de lui vu son nom et le poids de son nom au niveau international je dirais même pourquoi pas. Le gros point d’interrogation concerne le foin qui est fait aujourd’hui alors qu’il aurait dû être d’autant plus véloce au moment de son élection au conseil général. Certains en avaient parlé, disant que le président préparait son fils à prendre la suite, c’est sans doute vrai, mais pourquoi ne réagir réellement que maintenant.
Qu’il ait pu accéder à son premier mandat politique grâce à son nom c’est donc évident et c’est ne lui apporter que trop d’importance que de polémiquer et de lui offrir une telle couverture médiatique. Il n’est pas rare de voir des fils/fille de devenir membre du CA de l’entreprise de leur père comme au sein de LVMH par exemple, ou de voir des enfants catapultés à des postes dont ils n’ont pas les compétences qui seraient requises de candidats lambdas. C’est rageant mais c’être trop naïf que de croire qu’il s’agit d’une exception.
Le pouvoir aime son cercle restreint. Dans des pays comme la Belgique mon expérience de chasseur de têtes m’a fait réaliser qu’une bonne partie des cadres dirigeants n’étaient pas nommés dans leur premier poste clé grâce à leur formation ou expérience (n’en ayant souvent pas pour la seconde et la première étant acheté à coups de milliers d’euros et offerts sur tapis vert par leurs parents soucieux qu’ils fréquentent des institutions de renom) mais bien par leur filiation : « Tiens tu verras en entretien le fils de mon ami … - pourquoi ? – c’est une jeune prometteur - ah bon et comment tu vois ça – si si ne t’inquiète pas et en plus c’est le fils de mon ami Pierre Delhaize … » Une fois que ces enfants prodigues ont pris le bon ascenseur libre à eux de s’exprimer, et s’ils comprennent vite et sont relativement bons, le succès est assuré. Ce n’est plus à ce moment que l’on peut les critiquer, car s’ils subsistent ce sera le plus souvent par un certain nombre de qualités dont ils font preuve. Souvent exposés à des problématiques complexes assez jeunes ils sauront démontrer une maturité et une mise en perspective stratégique qui les distinguera. L’injustice, si on peut employer ce terme car ce sont les personnes qui rédigent ces lois écrites ou tacites qui l’exercent, est à la base, au premier poste, à l’accession au premier niveau de pouvoir.
En ce qui concerne JS, c’est cette première injustice qu’il faut condamner. Faire sur lui un procès de compétence ne sert à rien. Bien entendu il n’est pas la personne la plus compétente, mais n’est-il pas juste la plus influente ? En entreprise les CEO et Chairman ne sont pas forcément les plus compétents, du moins pas d’un point de vue exécutif. Ils ont simplement d’autres atouts.

Le fait que JS refuse sa nomination est en revanche plus intrigant et je ne sais si l’on peut l’attribuer à une émotivité paternelle ou à un élan romantique filial. Cette action ne peut que servir des dessins à moyen terme mais repose sur la certitude de la réélection du père à la tête de l’état. Il faudra au moins une nouvelle année pour que JS puisse se montrer, voir plus, et à ce moment les media ni l’opinion publique ne pourront plus rien lui refuser et pas même un portefeuille de ministre ou secrétaire d’état. Faisons les paris ! Si le père est réélu je vois le fils ministre dans les 5 ans, pas moins.