Affichage des articles dont le libellé est au jour le jour. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est au jour le jour. Afficher tous les articles

jeudi 21 avril 2022

Absolu et relatif : voter au deuxième tour

Absolu et relatif


J’ai très récemment réussi à clarifier ma pensée et à la synthétiser grâce à cette distinction simple entre absolu et relatif. Si je dois résumer mon chemin d’électeur de la dernière année il fut essentiellement centré sur une préoccupation, celle que l’on parle de l’avenir durable de notre environnement et donc je ne me suis longtemps posé aucune question sur le candidat à qui j’allais donner mon vote au premier tour des élections présidentielles françaises. J’allais forcément voter pour le parti le plus avancé en matière d’écologie, et comme le Port Salut, c’est marqué dessus, le parti EELV – Europe Ecologie Les Verts, et cela bien avant qu’il n’y ait un débat, une primaire. Et puis il y eut, il y a un peu plus d’un an je crois, cette initiative extrêmement noble de la primaire populaire. Si certains n’ont vu qu’un délire de gauchistes joueurs de djembés, je tiens à préciser qu’il s’agit d’un idéal, l’idéal de la république même selon Aristote. Vous me permettrez de ne pas me replonger dans mes cours de philos ni dans de vieilles lectures mais ce que j’en ai retenu est que le système politique idéal ne repose notamment non pas sur une élection des gouvernants mais sur une désignation par les électeurs (certes la notion d’électeur dans la Grèce antique était bien différente de celle d’aujourd’hui) des meilleurs gouvernants possibles. Ce système de désignation évitant les pressions et manipulations des candidats. Mais, l’histoire l’a montré, ce système n’a presque jamais pu être mis en place, et s’est développée son aliénation, le système démocratique, imparfait donc mais tout comme l’est l’être humain. Cette désignation populaire a donc suscité mon intérêt et ma grande naïveté m’a rendu déçu de voir que les candidats auto-proclamés n’y adhéraient pas. Et puis le temps est passé, cette initiative n’a abouti que trop tardivement et ne fut suivi par aucun des candidats déclarés. Pourtant cela aurait pu donner une chance d’avoir un deuxième tour différent de celui qui nous est infligé aujourd’hui car cette initiative avait la vertu de rassembler les électeurs. 

Perdu dans le non-débat je n’avais que peu d’idées pour qui voter réellement et je n’avais que peu d’espoirs d’échapper au deuxième tour dramatique que le passé nous avait déjà proposé il y a cinq ans et qui semblait cette année plébiscité par les leaders d’opinions et dans les sondages. Dans la dernière semaine, les défenseurs d’un avenir durable pour tous se sont mis d’accord pour voter une même personne. Cette personne fut Mélenchon qui échoua malgré tout à rassembler assez de voix pour faire vaciller la prédilection d’un duel droite libérale et extrémiste qui se dessinait. Devons-nous nous poser la question de la légitimé des sondages dans une période pré-électorale tant ils furent éloignés ? Je ne jette pas la pierre mais il nous est déjà délicat de prédire avec précision le temps du lendemain malgré de nombreux instruments de mesure, alors dire ce qu’il se passera dans la tête des électeurs d’un point de vue rationnel puis prévoir le biais irrationnel qui y succède seul dans l’isoloir relève de la gageure. Si c’est mission impossible, ne devons-nous pas regretter l’influence de ces sondages sur l’opinion publique, Mélenchon à 10% peu de temps avec l’élection. Ce duel Macron et Le Pen, en plus d’avoir déjà eu lieu était encore plus normalisé par son évidence selon les différents sondages d’opinion. 

Comme je l’ai écrit dans mon billet précédent, j’ai eu la gueule de bois le lendemain du premier tour. Même si mes espoirs étaient limités, j’ai eu cette petite lueur qui disait et pourquoi pas ? Et l’on connaît la suite. Il y a cinq ans je m’étais juré de ne plus jamais voter contre, mais seulement pour un candidat. J’avais voté Macron au deuxième tour à contrecœur, les sondages le donnant encore en début d’après-midi du deuxième tour 2017 en tête avec seulement un ou deux points d’avance, je m’étais résigné, avais pris ma voiture pour me rendre au Heysel, les enfants avaient joué devant cette structure improbable qui allie des énormes boules de métal, Atomium appelée. Et moi je les avais. J’ai marché dix minutes avec cette conscience harcelée par la réalité de l’acte que j’allais commettre, voter pour un candidat à l’antipode de mes valeurs (Macron donc, je clarifie pour ne pas être taxé de je ne sais quoi, mon expression devenant je le sais de moins en moins compatible avec les habitudes de lecture de la majorité) et le vote obligatoire, le vote évident, le vote contre le représentant de tout ce contre quoi j’ai pu me prononcer et me battre dans ma vie personnelle et intellectuelle. Macron fit  66% au final, j’avais l’impression d’être une dinde à Thanksgiving.

Cinq années se sont écoulées. Je ne ferai pas le constat de ces années car ce ne serait pas en faveur de celui qui doit malgré tout récolter le plus de voix au second tour prochain. Convaincu de ne jamais voter Le Pen bien entendu je ne voulais donc pas me faire prendre à nouveau dans ce jeu du vote pour Macron une nouvelle fois. J’avais la certitude qu’il ne pouvait pas ne pas être élu même si sur ce coup j’imaginais plus 55% des votes exprimés en sa faveur. Un écart plus faible dû à l’abstention dont la mienne. Même si je considérais Le Pen comme hors de propos, je me rassurais en me disant que même si par le plus grand malheur elle devait passer, jamais elle ne pourrait gouverner car passer aux prochaines législatives de 4 députés à plusieurs centaines est tout simplement impossible. 

Je me suis plutôt bien senti avec ce choix pendant plusieurs jours et puis finalement en réfléchissant des mots comme 49.3, dissolution, vote majoritaire des policiers pour le FN, etc sont apparus et mes certitudes se sont effritées (j’entends certains penser normal t’habites en Belgique). Je n’ai sans doute pas beaucoup de qualités valables dans ce monde où l’égoïsme et l’individualisme sont à leurs apogées, mais l’un de mes traits de caractère est que je n’hésite pas à me remettre en question (alors là certains  - ou plutôt certaine – vont grincer des dents, moi aussi je t’aime), tout comme mes choix.

En voyant le nombre de personnes autour de moi déclarant également fièrement qu’elles allaient s’abstenir le fameux questionnement à la « what if ? » a opéré. Et si je ne vais pas voter, et si Marine Le Pen est élue, et si elle trouve un biais constitutionnel pour avoir la possibilité de gouverner à un moment ou à un autre, et si la France relançait la mode fasciste en Europe de l’ouest, et si … Le malaise, la nausée se sont emparés de moi au moment même où je prends dans la boîte aux lettres les deux enveloppes sur lesquelles est inscrit le mot URGENT. A chaque fois, j’éprouve une petite émotion, peut-être quelque chose de sensationnel qui va changer ma vie ?, comme quand on reçoit un avis de passage pour un recommandé avec accusé de réception … Il ne s’agissait que des tracts de campagne pour le deuxième tour. J’ouvre celui de Macron et je lis la page de droite en premier, je suis surpris de voir qu’il se compare à l’autre, je trouve ça maladroit et même dangereux car la crédibilisant comme candidate présidentiable. Et là je réalise que ce tract est du niveau de celui d’un candidat indépendant sans le sous à l’élection municipale d’un village de cinquante âmes. C’est quoi cette typo ? Manu tu l’as donné à un stagiaire de troisième cette conception, non mais vous jouez à quoi les gars ? J’ouvre donc le tract de l’autre et en plus de le trouver plus structuré et esthétique je vois avec stupeur qu’elle a eu recours à l’arme ultime. 

Une photo d’elle avec un chaton. Ça vous paraît anodin ? D’un point de vue rationnel c’est un signal envers les personnes qui sont pour le bien-être animal et quand on sait que Macron est élu grâce aux plus de 70 ans (sondage Ipsos sortie des urnes du premier tour qu’on peut trouver sur elucid.media) et que dans cette population le fait d’être seul avec un animal de compagnie est assez fréquent, on peut imaginer que la candidate d’héritage idéologique fasciste vise ces mêmes électeurs. 

Et si on passe à l’irrationnel la menace est encore plus grande, quelles sont les vidéos qui récoltent le plus de « like » sur internet ? les vidéos de chat ! Qui sont les véritables maîtres du monde ? Ceux qui ont, ou ,ont eu un chat, ou ont vu ce film Comme Chiens et Chats, en sont bien conscients. Du coup je me suis senti en proie au doute le plus profond, comment faire face à cette arme absolue du chaton tout mignon ? Et bien sans doute aller voter. Mon inconscient espérait sans doute que le débat soit un bis repetita de celui d’il y a cinq ans et que la candidate qui apparut dans le passé en photo bras dessus bras dessous souriante avec un ancien nazi (je ne parle pas de son père mais un véritable qui fut bien actif pendant la seconde guerre mondiale) se vautre lamentablement ce qui aurait pu me dispenser d’aller voter devant l’incrédulité qu’elle aurait pu susciter au sein même de ses partisans. Mais non … elle n’a pas été brillante c’est certain, comment pourrait-elle l’être, mais si on compare à il y cinq ans elle a été bien meilleure. Certes les journalistes disent que c’était haut la main pour Macron, peut-être si on fait attention aux détails, à la consistance des propos, mais je ne pense pas que ce débat puisse faire basculer le vote des électeurs. Les partisans ne changeront en rien leurs intentions, et Macron n’a créé aucune surprise qui pourrait lui permettre de rallier les abstentionnistes. 

Tout cela pour dire que je vais devoir acheter une bassine. Tout cela pour dire que je vais avoir la joie de me rendre au Heysel ce dimanche, d’affronter peut-être comme la dernière fois une armée de Pikachus ou de ninjas (salon Made in Japan lors du premier tour), que je vais donc choisir le bulletin de celui qui me dégoute comme homme politique dans l’absolu. Mais si on passe au jugement relatif, il n’y a aucune hésitation, je ne veux absolument pas qu’une femme devienne présidente de la France <- Blague pour voir si vous suivez jusqu’au bout. 

Maintenant sérieusement -> il n’y a pas moyen que l’extrême droite puisse gouverner la France, même quelques jours, le danger et le chaos imminent sont trop grands. 

Chacun fait ce qu’il veut et ce qu’il peut. 

Mais comme je peux, je ferai ma part ce dimanche, et mettrai le bulletin de Macron dans l’enveloppe tout en rêvant de législatives bien différentes dans un mois. 


lundi 11 avril 2022

Gueule de bois

C’était prévisible. C’était désiré par le gouvernement et les grandes fortunes françaises mais voilà, j’ai eu une lueur d’espoir de dernière minute précédant ce qui se révèle une nouvelle fois être une catastrophe. A l’inverse de 2017 où j’avais montré mon enthousiasme à l’égard d’un programme politique, écologique et économique intelligent je n’ai presque rien publié sur Facebook cette année. Facebook m’a en effet placardisé, seule une vingtaine de personnes voyant mes informations dans leur flux, et ce depuis que j’ai ouvertement critiqué l’algorithme même de Facebook et sa politique de censure.

Cependant devant une campagne où le sujet de la préservation de notre environnement a été moins évoqué que tout autre, j’ai partagé un tableau analysant par le biais de différentes associations et de leur grille de lecture la compatibilité des programmes des douze candidats avec les sujets de prédilection de ces organisations, dont l’écologie. Dans le même temps les écologistes non politiques se sont rassemblés pour tenter d’avoir un candidat, pouvant porter un projet d’attention envers l’avenir de notre planète et de nos générations, au second tour. J’ai suivi ce mouvement et j’ai donc eu une petite lueur d’espoir.

Car pour toute personne saine d’esprit je ne conçois pas que consciemment on puisse choisir de mettre un bulletin pour une personne qui clairement appuie sur l’accélérateur pour heurter un mur de plein fouet. Rapports du GIEC, manifestations visibles du dérèglement climatiques se succèdent et ne sont pas abordés, ou très peu, dans les médias. Donc pour ceux qui vont me lire, les rares courageux qui entre deux réunions et une machine à café en panne se diront ah oui tiens il a écrit un truc, et qui ne sont pas ou ne veulent pas être au courant je pourrai résumer la situation à : nous allons nous et notre descendance tous mourir dans d’atroces souffrances. Ou pas loin. Car que disent la totalité des experts mondiaux, le réchauffement climatique dépasse toutes les prévisions et si les choses ne s’inversent pas drastiquement, la moitié de la population mondiale verra très vite son habitat devenir invivable ce qui entrainera de profonds déséquilibres, migrations et donc des guerres de ressources et de territoires de plus en plus fréquentes et violentes. Donc si vous avez mis un petit drapeau ukrainien sur votre profil Facebook ou si vous avez apporté une boîte de riz basmati à une collecte et que vous n’avez pas voté pour un candidat défendant un programme écologique, et bien comment dire … soit vous êtres tout simplement bête (ne jamais sous-estimer la bêtise humaine), cynique ou manipulé. Ceux qui sont contents de voir une guerre et qui pensent qu’il faut se réarmer jusqu’aux dents et prêchent l’isolationnisme ne sont pas visés par ma phrase précédente, car même s’ils sont également bêtes (bien que le mot bête faisant référence au règne animal il est dégradant pour les animaux utilisé dans ce sens, toutes mes excuses), ils sont cohérents.

Donc à deux pourcents près nous aurions pu avoir un choix au second tour, un choix entre ceux qui sont pour une plus grande équité, et ceux qui pensent qu’une minorité d’élus est à même de prendre les meilleures décisions pour tous, et que ces mêmes élus sont quasi des surhommes et méritent bien toutes les richesses qu’on leur permet de faire fructifier. Ce sont deux points de vue qui auraient pu s’opposer et des débats sur le sujet auraient été intéressants. Je peux très bien entendre qu’on me dise que le peuple ne peut se gérer, qu’il faut que les plus « intelligents » prennent les décisions, ce n’est pas ma façon de voir les choses mais l’on peut en débattre. Ici ce ne sera pas le cas, nous aurons deux candidats qui ont une vision extrêmement réduite de la situation écologique. Je suis certain que le candidat favori va mettre un vernis écologique dans le débat d’entre deux tours pour être certain de ne pas avoir une mauvaise surprise, peut-être même les deux, mais ce sera comme quand Ferrero dit agir pour la santé des enfants ou que Total dit agir pour notre futur, du greenwashing de marketing et community managers qui n’ont aucune honte à mentir et mettre en danger la vie d’autrui pour une bonne rémunération. 

Un de mes amis, qui était macroniste en 2017, peut témoigner qu’avant le premier tour de l’élection présidentielle passée j’avais essayé de lui expliquer comment je voyais les choses si Macron devenait président : dissensions sociales profondes, dilapidation du service public pour faire des cadeaux aux ultra-riches, décisions sans consultations publiques, service pour les intérêts des grandes fortunes et des entreprises en premier chef. C’est facile de dire je le savais après, mais ce fut un très triste mandat avec la réalisation des mauvais augures prédits cités ci-dessus. Je ne vais pas faire un worst of (gestion du mouvement des gilets jaunes, répressions policières et loi de sécurité globales, glyphosate, gestion de la crise Covid, diminution de l’impôt des ultra riches et des plus riches, diminution des prestations des service publics etc …)  du mandat, mais au mieux les plus optimistes peuvent dire que nous avons perdu cinq ans par rapport aux réels changements que nécessite l’urgence écologique et sociale. C’est quelque part l’un des rares présidents qui ne m’a pas déçu, il n’a jamais caché sa conception du monde, une conception autocratique et élitiste, hélas pas élitiste par la performance et la raison, mais élitiste d’héritage, et ses actions ont été cohérentes par rapport à sa vision. Pour rappel l’ascenseur social a comme vertu de rafraichir les élites et donc d’apporter des compétences nouvelles en adéquation avec les besoins actuels. Sans cela on stagne dans une forme de consanguinité de pouvoir mortifère sauf pour les quelques privilégiés qui tirent toujours leur épingle du jeu, tout comme en période de guerre où les profiteurs prospèrent. 

Concernant l’autre candidate, c’est un épouvantail et même si je le pensais déjà j’ai eu il y a quelques semaines la confirmation de mes impressions : Macron et ses sponsors privés ont tout fait pour que Le Pen soit au deuxième tour afin d’éliminer tout choix du deuxième tour. Le Pen ne sera jamais au pouvoir. Même si elle gagnait au second tour, ce qui me semble improbable, le mois suivant aux législatives elle n’aurait même pas une minorité de blocage car les électeurs ne voteraient jamais pour une assemblée avec plusieurs centaines de députés du front national. Une trentaine au maximum. Et donc à part l’image catastrophique que cela représenterait et la honte incommensurable que nous aurions à subir pendant cinq ans, le gouvernement du pays ne sera pas un gouvernement du Front National.

J’ai donc eu un exemple de manipulation claire de l’opinion un soir, en zappant sur l’émission de Cyril Hanouna sur C8. Cette émission parlait de politique, et du passage de Le Pen dans la même émission la veille ou l’avant-veille. Passée la surprise de voir que cette émission où on s’écrasait des œufs sous les aisselles était devenue le lieu d’interviews de candidats politiques ce qui me choqua le plus fut les commentaires des chroniqueurs et d’Hanouna lui-même qui étaient tous extrêmement positifs envers la candidate d’extrême droite : « Elle a bien travaillé » « Elle est devenue plus cool quand même » « Moi je l’ai trouvée très bien » etc etc. J’ai de fait été choqué et j’ai réalisé que cette chaîne de télévision comme bon nombre d’autres média appartenait à un fortuné qui a tout intérêt à voir Macron élu à nouveau, et donc le meilleur moyen pour y arriver est que le second tour n’offre aucun choix, et donc d’avoir l’adversaire le plus clivant et incompétent.

Le deuxième moment où j’ai réalisé une nette influence fut lors des envois des emails de campagne des candidats. En tant que Français de l’étranger inscrit sur une liste consulaire mon adresse email est à disposition des différents partis et je reçois donc en théorie des messages de tous en période électorale. Cette année ce fut différent et je ne l’ai compris que tardivement : je recevais les emails de Macron, Le Pen et Pécresse. J’étais étonné de ne pas en recevoir d’autres mais n’y portai pas tant d’attention jusqu’au jour où en attente d’un autre message je suis allé fouiller dans mes spams et j’ai réalisé que tous les messages des autres candidats y étaient. Google (email gmail.com) a donc dans son filtre permis que je ne reçoive des messages que de trois candidats. Pourtant ces candidats ne correspondent pas à mes centres d’intérêts et aux recherches que je peux faire sur Google. M’intéressant au sujet écologique les emails de Jadot auraient dû au moins me parvenir si on cherche à disculper Google et à trouver une logique en faveur de l’usager.

Pour revenir sur ma catégorisation préalable de ceux qui disent ne pas aimer la guerre mais n’ont pas voté pour des candidats porteurs de paix sociale et écologique, je leur laisse donc le bénéfice du doute concernant une possible bêtise car pour la plupart une certaine manipulation a donc bien pu opérer. Il est compliqué de s’éveiller, de s’approcher de la vérité (je n’ai d’ailleurs aucune certitude sur ce point en ce qui concerne mes connaissances) mais il est impératif de s’interroger, de ne pas prendre pour acquis ce qui nous est inculqué sous perfusion par un système médiatique qui n’a plus aucune indépendance et qui décide de faire la pluie et le beau temps, non pas au service de son public, mais bel et bien de ses propriétaires.

Il va donc y avoir un second tour qui sera stérile (en terme de changement tout du moins) pour l’avenir de nos enfants. Il y a, peu de temps après, les législatives, cela permettra d’entretenir un espoir, espoir qui sera sans doute déçu par le nombrilisme des hommes politiques qui ne vont pas hésiter à retourner leur veste pour entrer dans une majorité, avoir un bon salaire et garder leur privilège. Mais essayons tout de même de voter et d’apporter ce que nous pouvons.


 

mercredi 23 mars 2022

Télérama l'étendard du néo-féminisme

 

Télérama, hebdo un peu télé et plutôt culture de mon enfance et après, qui m'a accompagné dans ma découverte du monde cinématographique notamment, a choisi de changer sa tête de bonhomme utilisée pour l’appréciation des films en tête de bonne femme. Ulysse, dont je viens d'apprendre le prénom et me rendre compte qu'il était sexué, créé dans les années 1950, devient Pénélope. 

Je n’étais pas mega enthousiaste à la lecture de l’info comme devant tout élément nostalgique qui disparaît mais je me disais qu’ils surfaient sur la tendance médiatique. Je me disais, rrrr c'est dommage. C’est en lisant leur publication sur Instagram un peu plus tard que je me suis rendu compte que c’était bien plus que ça.

Car avoir une tête de bonhomme c’est pour Télérama : « assujettir nos choix à un regard masculin » du coup ils assument mettre une tête de bonne femme ce qui, si je transpose simplement, serait assujettir nos choix à un regard féminin. Je dis bien selon Téléram car c'est ce qu'ils ont écrit noir sur blanc. Avant même de lire ce post jamais je n'aurais pensé que cette petite bouille ait pu être vue comme un despote. D'ailleurs l'on peut ajouter que le dernier Ulysse avec sa coupe de cheveux pouvait être des deux sexes, et qu'il aurait suffi de changer le prénom que personne ne connaissait à part les rédacteurs de Télérama. 


Au lieu de se tourner vers un équilibre (extrêmement simple de faire une tête neutre avec un prénom épicène) et de choisir la nuance bienveillante, Télérama prend donc le parti (selon leur explication donc) de passer d’un despotisme à l’autre, tout en agressivité. 
Alors bien sûr les motivations sont bien plus mercantiles qu’idéologiques, le féminisme nouveau agressif fait vendre beaucoup et est très bien exploité comme un nouvel eldorado de la culture et du lifestyle mais il ne sert que très peu ce qu’il prétend défendre en accentuant les tensions intra-sociétales. C’est bien dommage. A la différence de ce que veulent faire croire une petite proportion de féministes, la femme en France n'est pas dans une position soumise aujourd'hui (attention je ne dis pas qu'il n'exsite pas de discrimination, ce sont deux choses différentes). Sur ce point et pour avoir des données objectives je vous recommande vivement le livre Où en sont elles ? d'Emmanuel Todd qui présente les faits avec le plus de précision et d'objectivité possible. 

Et au passage la nouvelle tête, tout comme la précédente dessinée par Satouf, est assez moche, mais il est vrai que Pénélope Bagieu est plus douée pour développer son aura médiatique que pour son trait de crayon. L'objectif était sans doute de faire parler, de faire un peu de buzz, c'est en partie réussie mais si c'est au prix du départ des lecteurs et abonnés fidèles nous verrons d'ici deux ans si c'était économiquement pertinent. D'un point de vue culturel, c'est déjà un échec. 

Bref je n’ouvrirai plus Télérama. #telerama Télérama



lundi 22 mars 2021

Mort de la solidarité

 Mort de la solidarité

La solidarité, encore un mot plein de promesse mais qui est tombé, dans le langage politique, à néant. Dans le Littré on peut lire comme définition en premier sens : «Engagement par lequel des personnes s'obligent les unes pour les autres, et chacune pour tous ». Il y a donc bien (et encore explicité par les autres sens et cas d’utilisation) l’implication de la mutualité. Un système où tout le monde travaille pour qu’une poignée s’enrichisse n’est pas solidaire. En revanche un système où n’importe qui peut bénéficier d’un système de santé qui lui garantit les soins adéquats dans une temporalité pertinente peut être qualifié de système solidaire. Tout le monde contribue (impôts) pour le bien-être de tous (infrastructures, soins).

Aujourd’hui il nous est demandé à tous dans cette période de crise sanitaire d’être solidaire. Sans avoir aucune retenue certains états ont lancé il y a un an des campagnes de publicité qui mettaient en scène des agonies de personnes âgées car l’un ou l’autre des petits enfants avait mal porté le masque. Culpabilité, moyen des faibles pour essayer de forcer l’esprit de solidarité. Solidarité avec nos soignants, demandée par l’Etat, alors que lui-même n’a eu de cesse de rogner sur les budgets et de mettre ces soignants en situation d’incapacité face à une pandémie. Revenir sur les incohérences de l’année passée obligerait à écrire un livre dépassant le dernier annuaire téléphonique publié en nombre de pages. Ce sont plutôt les stratégies de vaccination et les restrictions qui perdurent que je souhaite souligner ici. Nous avons donc des pays qui se sont mis à l’arrêt pour ne pas contaminer les personnes à risque, en grande majorité les personnes âgées, de plus de 80 ans (bien entendu des contre exemples surmédiatisés existent). Ces personnes auraient pu être seules confinées ce qui aurait permis aux jeunes qui doivent tout construire de leur future vie d’adulte de faire, ce que leurs aînés avaient pu réaliser sans aucun tracas plusieurs dizaines d’années auparavant. Mais non, tout le monde devait être solidaire. 

Au moment où la solution choisie par l’ensemble des gouvernants du monde arrive, c’est à dire les vaccins, la quasi-totalité (mais pas tous) choisit de vacciner ces mêmes personnes à risque, et donc  surtout les vieux. En parallèle les frontières sont fermées (en Belgique du moins), il n’y a toujours aucun lieu de détente ni culturel ouvert. L’Union Européenne, avec une Ursula Von der Leyen qui a autant de culot qu’un Cahuzac déclarant devant l’assemblée qu’il n’a aucun compte caché, aborde le sujet d’un passeport biologique, qui permettra aux vaccinés de reprendre leurs voyages, d’aller au cinéma et au restaurant. Je parle de culot car c’est cette même UE qui a dramatiquement échoué dans sa stratégie d’achat de vaccins au point qu’ils vont essayer par la force d’empêcher les vaccins AstraZeneca produits en Europe, de quitter la zone UE et d’être livrés au Royaume-Uni comme prévu dans les accords commerciaux. Ce serait une première, enfin à ma connaissance et sera considéré dans quelques années comme le socle d’hostilités profondes entre peuples, et si nous n’avons pas de chance, de guerres larvés ou déclarées (guerre économique et sociale dans un premier temps). 

Les Anglais en tout cas continuent de n’être solidaires en rien du continent, mais comme ils sont sortis de l’Euro qui pourrait les en blâmer. C’est l’évènement rêvé pour que Boris Johnson redore son blason et prouve qu’il était opportun de faire ce Brexit, devant une Europe incapable de s’occuper d’elle-même et devant spoiler les braves nations mieux organisées. Il a gagné. Il est vrai qu’il est délicat de voir que des pays du G10 vaccinent deux fois moins vite que des pays dits en voie de développement. 

Je reviens à nos pays, nous devons donc être solidaires afin que des personnes appartenant à une génération dorée, qui s’est enrichie, qui a pu partir le plus tôt à la retraite, a bénéficié du tourisme de masse pour connaître tous les recoins de la planète, et qui a par la même occasion surconsommé et sur-pollué ayant pour devise cette phrase de Victor Hugo dévoyée : « Après moi, le déluge », qui préfère aller au bout de cette logique d’immortalité par la technologie mortifère pour la planète plutôt que de songer à ceux d’après (ils vont se débrouiller de toute façon regarde comment ils ont l’air intelligent), qui se sont repus d’égocentrisme et ne prenne le mot solidarité que dans un sens, qui sont les votants les plus dociles et manipulables par la peur. Nous devons être solidaires pour que, maintenant, ces personnes qui dans toute autre espèce animale auraient dépassé depuis bien longtemps la date de péremption puissent à nouveau voyager, aller au restaurant et en boîte de nuit, pendant que de jeunes adultes ne parviennent même pas à se construire. Le problème jusqu’à peu concernait essentiellement l’incapacité de ces jeunes à faire construire (une maison par exemple) par rapport aux anciens qui gardaient le magot jalousement et qui avaient pu bénéficier de la croissance passée et de la solidarité pour s’enrichir. Les chanceux bénéficiaient donc de l’apport financier des leurs parents ou arrière grands-parents, pour les moins chanceux il était bien plus délicat de s’en sortir seuls face à la concentration du capital. Mais là nous sommes un cran au-dessus dans le niveau d’indécence. 

Imaginons donc un monde où des personnes ayant fait leur vie, bien lotis choisissent donc de tout garder, soins pour eux et confinement pour les plus jeunes afin de pouvoir consommer à nouveau, se sentir encore vivants, et qui auront la joie de faire un câlin à leurs petits-enfants, ou arrières. Petits-enfants qui seront pris d’émotion devant le fait de voir leurs grands-parents, tout le monde est aux anges, même les parents qui subissent comme ils peuvent cette situation. Et puis quelques années passent, malgré des ajouts technologiques coûteux les arrière grands-parents sont sur le point de rendre à la terre ce qu’elle leur a donné, et puis d’un coup, sans crier gare, les petits-enfants disparaissent, les uns après les autres, suicidés et morts avant les plus vieux, n’ayant jamais réussi à se construire, à retrouver un équilibre ni un quelconque bonheur, étant des êtres instables par essence du fait de leurs années confinées. Tout cela pour un instant de bonheur furtif et pour que des vieux puissent investir maintenant les boîtes de nuit. 

Cela peut paraître provoquant, mais réfléchissez sur le sens de toutes ces politiques un instant. Sont-elles réellement dans le sens de la vie, dans la préservation de la vie d’une espèce, de la solidarité de l’espèce humaine, ou sont-elles totalement dévoyées par des accros à l’illusion d’immortalité qui ne veulent pas laisser leur place jusqu’à couler toute l’espère avec eux. Qui a une pensée cruelle ? celui qui ne veut que survivre seul ou celui qui souhaite qu’il y ait une vraie solidarité, c’est-à-dire qui va dans tous les sens et qui donne des chances égales à toutes les générations. Je ne sais pas qui mourra en premier entre le riche arrière-grand-père et le jeune ado brimé, mais permettez-moi de dire, que celle qui les a battu en mourant bien avant est bien la solidarité, déjà enterrée.


lundi 8 mars 2021

Humiliation

 Humiliation

Qui vient de l’acte d’humilier où dans son premier sens religieux il s’agit de s’incliner avec respect, rendre humble. Puis aujourd’hui l’utilisation du verbe humilier se concentre sur son sens d’abaisser, rabaisser d’une manière outrageante ou avilissante, atteindre dans sa fierté, sa dignité. Je prendrai dans ce billet ce troisième sens. Donc plutôt un sentiment affectant négativement celui qui souffre d’humiliation (du latin humiliatio “acte d’abaisser”).


Pourtant c’est bien le terme indignation qui est en vogue ces dernières années. Je n’en veux en rien à Stéphane Hessel dont rétrospectivement on peut se demander si le rapide essai qui avait caracolé en tête des ventes il y a plus d’une dizaine d’années n’avait pas été pris à contre-sens. L’indignation semble être le propre du communautarisme actuel et du politiquement correct. On s’indigne de ne pas voir assez des femmes dans certains postes, de ne pas voir de gens ayant une pigmentation de peau plus marquée que celle du basique blanc hétéro à la télé etc. On s’indigne qu’un professeur tatoué des doigts de pied au fond des yeux ne puisse tranquillement faire son métier, ces mêmes parents s’indignent que l’on dise à leurs enfants que la terre est ronde, alors qu’en fait on devrait tout de même pouvoir croire ce que l’on veut tout de même. Indignation contre indignation vont bon train, l’on ne sait plus que pouvoir dire et on s’autocensure automatiquement. Quand je vois les pincettes que prennent maintenant certains animateurs ou humoristes, c’est bien triste. Et pourtant ce combat des communautaristes, où chacun vogue pour sa chapelle comme l’avait si bien décrit Jean-Pierre Bacri dans une interview radio avec Frédéric Taddëi rediffusée samedi 23 Janvier et disponible en podcast. Il haïssait le communautarisme : qu’on soit tous frères non ça marche pas, les frères se déchirent de toute façon et ne s’aiment pas, mais qu’on se respecte et qu’on suive la même loi pour vivre ensemble et ce serait parfait.


Aujourd’hui ces pros de l’indignation ont la magnifique tribune des réseaux sociaux numériques pour terroriser ceux qui s’expriment. Et les qualités d’expression et de compréhension de ces personnes étant déficientes, les faux sens sont pléthore, tout est retenu contre l’auteur par des censeurs débiles. Et pourtant ces censeurs débiles ne disent rien contre l’humiliation généralisée depuis près d’un an par nos gouvernements (Belgique, France et voisins). A l'époque, je voulais lancer le mouvement de la plume dans le cul devant l’aberration du port du masque généralisé même en vaste plaine, seul à minuit. Depuis lors, le couvre-feu a mis un terme à cette possibilité. Des policiers avaient cherché à m’humilier devant mes enfants alors qu’ils n’étaient pas informés de la date d’application d’un décret qu’ils faisaient appliquer 3 semaines avant la date et que j’étais dans mon plein droit. Ils m’avaient allégrement insulté et avaient  critiqué l’éducation que je donnais à mes enfants, qui eux, calmes et respectueux  étaient pris de stupeur. Ils ont ce jour-là fait le deuil de l’estime qu’ils portaient auparavant pour ces hommes et femmes en théorie à notre service.


Cela fait un an que nous expérimentons presque tous cette humiliation au jour le jour. Je dis presque car comme dans toute période de crise, il y en a certains qui s’en sortent mieux, qui ont des passe-droit, voir même qui en profitent pour s’enrichir ou asseoir leur domination économique et sociale. Rien ne sert de tout réchauffer ici, mais pour résumer simplement, ceux qui disent de faire ne sont pas les premiers à s’exécuter. Il paraît à un nombre grandissant normal d’être privé de ce qui fait l’essence de l’homme depuis les premières civilisations et c’est bel et bien inquiétant. Il ne faut pas être naïf et se rendre compte qu’il est très facile de perdre des droits ou des libertés mais très long et douloureux de les regagner. Une vidéo cyno-comique circule sur internet et présente la visite du musée du restaurant, espace disparu mais où à l’époque les gens en plus de manger à la même table pouvaient même pendant l’apéro se servir des cacahuètes dans le même bol que ses comparses. En commentant cette vidéo avec des amis par écrans interposés l’un ou l’une cite l’exemple des cacahuètes et dit, ça on n’y reviendra pas. Et c’est bien là qu’est le problème, tout comme toute installation des systèmes despotiques il apparaît impossible à ceux qui le subissent que les choses puissent revenir “comme avant” ou encore pire “mieux qu’avant”. Il devait sembler impossible à certaines personnes de partager à nouveau avec leurs amis juifs un dîner dans l’Allemagne de 1940. Les niveaux sont différents, oui mais le bol de cacahuètes aussi anecdotique puisse-t-il être est le symbole d’une vie ou l’échange de microbes n’est pas la première préoccupation de la société. On boit une bière, on voit bien que ces cacahuètes qui luisent ont pu être touchées par d’autres, voir même arrosées par les postillons du barman, mais l’on avait une envie de salé, de graisse et l’on ne s’en faisait pas, faisant confiance à notre système immunitaire, et au pire à quelques médicaments ou médecin. Tout cela n’était pas conscient et relevait d’un contact physique et d’une intégraton sociétale, notion de partage, de vivre ensemble qui ont fait le succès de l’homo sapiens et lui ont permis de dominer son environnement.


La question qui m’occupe est de savoir si tous ces changements sont conscients, du moins si le but et la destination des mesures est consciente. S’il s’agit seulement d’une panique du gouvernement et d’actions gouvernées par la peur c’est catastrophique mais moins grave que si cela découlait d’une volonté de changement profond de la société. Il est délicat d’aborder de tels sujets sans être récupéré par certains et taxé de complotiste par d’autres. J’ai récemment lu Sapiens et Homo Deus. Si le premier est un énorme succès mondial et traite du passé, le second qui reprend une bonne partie des éléments de la gloire de Sapiens émet des pistes pour notre futur. Enfin je devrais plutôt dire le futur du successeur de Sapiens. Les changements technologiques sont tellement rapides et profonds qu’il est selon l’auteur impossible d’imaginer la suite avec précision. Toujours est-il que la recherche du bonheur perpétuel, de l’immortalité et de l’homme dieu sont les trois dynamiques qui sous-tendent les évolutions du XXIe siècle. Certes tout le monde ne sera pas aux premières loges mais il est légitime de s’interroger sur les conséquences générales que ces recherches vont avoir. Si certains hommes et femmes peuvent devenir amortels, non pas immortel car ils pourraient toujours se faire écraser par un bus, mais il s’agirait d’hommes que l’âge et les maladies ne pourraient affecter de morbidité. Nous pouvons parier qu’il s’agira plutôt des personnes possédant une partie non négligeable de la richesse mondiale, du moins au tout début. Ces hommes seront-ils seulement améliorés, augmentés, cyborgs ou encore plus loin leur esprit ne sera-t-il pas transféré dans un support de vie non-organique. L’intelligence artificielle aura entre-temps remplacé bon nombre d’opérations et tâches réalisées aujourd’hui par des hommes (ouvriers à cadres compris) dont l’importance ne sera plus que secondaire. Les guerres comme le dit Harari ne nécessitent plus des centaines de milliers de corps,  elles sont maintenant avant tout technologiques. Alors pourquoi des sur-hommes immortels qui détiennent la richesse mondiale, les ressources et les armées non organiques auraient-ils besoin de garder en vie des millions d’individus pollueurs et qui représentent un risque social et dont le nombre pourrait même si il était coordonné remettre en cause la tranquillité des quelques centaines de milliers des hommes les plus riches. On pourrait imaginer ces mêmes sur-hommes par une appropriation de l’histoire de l’arche de Noé décider d’opérer une opération de grande envergure. Par exemple une épidémie mondiale. Je ne dis pas que le Covid est cette épidémie mondiale, et je pense que si je le soutenais on pourrait à raison me traiter de complotiste de bas étage. Cependant cette gestion de crise sanitaire va faire réfléchir. Pour me rassurer devant cette éventualité, je me dis que le nombre croissant de constructions de bunkers dans la Silicon Valley n’est pas en lien aujourd'hui avec cette théorie. Ces riches détenteurs des capitaux et des innovations mondiales pensent plus à se protéger de hordes en manque d’eau devant les dérèglements climatiques. Donc nous avons encore quelques années ou dizaines d'années devant nous. 


En tout cas, il me semble que nos gouvernements favorisent plutôt la constitution de richesses de certains que le bien-être de tous. Alors si vous trouvez un contre-exemple sous l’ère Macron je suis réellement très curieux de l’entendre.Dans cette crise sanitaire et économique les fortunes de Bezos et Musk ont plus que doublé. Et face à cela rien, aucune taxe pour compenser les dissymétries créées par la fermeture forcée des commerces de proximité. Une TVA à 40% sur les produits vendus par ces géants et bam, c’était simple et laissait le temps aux petits commerces de s’équiper et réagir. Alors oui il y a eu quelques milliers d’€ d’aides par enseigne, qui proviennent de l’argent collectif et surtout de la dette (comme les mesures de chômage partiel) qu’il va falloir très prochainement penser à rembourser, le FMI commençant justement à mentionner cette idée dans la  presse. Et cet argent, comme les riches ne sont pas plus taxés, que Macron refuse une taxe sur les transactions financières, devra évidemment être pris quelque part et où si ce n’est dans les dépenses publiques, c’est à dire dans l’éducation et le système de santé. Pour pallier au mieux une incompétence, le gouvernement va donc devoir supprimer encore des capacités qui sont celles essentielles pour la gestion d’une crise sanitaire. Cercle vicieux particulièrement humiliant. Car si le budget hospitalier n’avait pas été coupé de la sorte, le confinement aurait été tout autre et l’économie aurait pu continuer, ce qui aurait limité l’accroissement faramineux de la dette. Le quoi qu’il en coûte quelle blague. Il en coûtera bien plus de ne pas avoir pris des mesures pour répartir plus les flux de revenus et bénéfices captés depuis le début de cette crise. En parallèle de cela nous avons des petits commerces endettés, qui sont pointés du doigt dès qu’un flacon de gel hydroalcoolique se vide et où les policiers se donnent le droit de se comporter en seigneurs, houspillant, culpabilisant les gérants sans retenue. Humiliation.


Il est délicat de se dire que nous sommes gouvernés par des abrutis finis. C’est pour cela que certains s’abreuvent de théories les plus fumantes, délicat de se dire que c’est juste stupide. L’homme a besoin d’un sens, de croire que les choses suivent une certaine logique et qu’elles ne sont pas qu’aléatoires. Il faut bien entendu se méfier de ces réflexions qui ont pu justifier les pires horreurs en désignant des coupables comme la récession de l’Allemagne des années 1930 fut en partie expliquée. 


Je parlais plus haut des commerçants mais bien entendu il y ceux qui ne peuvent toujours pas exercer leur métier, même dans des conditions dégradées. En Belgique les coiffeurs étaient étonnement privés de leur activité comme si un groupe de hair metal avait pris le pouvoir en plat pays et souhaitait imposer une réforme capillaire. Plus généralement les métiers de la restauration qui me sont chers (cela se voit à la forme légèrement rebondie de mes abdominaux) doivent être dans un état que je n’ose imaginer. La plupart ont procédé à des investissements importants alors qu’ils sortaient de plusieurs mois d’inactivité. Une grande partie a joué le jeu, même le petit café de quartier avait dressé des grands cadres avec des pans de plastique entre ses tables. D’autres sont allés plus loin avec des masques spéciaux, des espacements énormes, des aérations coûteuses, tout cela pour devoir fermer à nouveau sans explication crédible. Les seules études portaient sur les fast foods aux Etats-Unis qui n’avaient pris aucune mesure et en Corée, également avant mesure. Les restaurants sont fermés depuis Octobre et le virus est toujours bien présent, et à certains endroits en phase d’accélération. Donc c’est juste pour être certain de priver de moments de discussions et de partage les hommes et femmes à qui on a déjà enlevé une bonne partie de leur vie sociale et récréative qu’on les laisse fermer, car si ils avaient été les responsables nous n’aurions plus de virus après 5 mois de fermeture. 


Devons nous finir dans des boîtes fermées avec un câble directement relié à notre cerveau ? Pilule rouge ou pilule bleue ?


En Belgique, le concept de bulle sociale a été inventé. Il est vrai que ce pays manquait de profondes inventions, la dernière en date prouvée remontant à la méthode de comptage de balles utilisée lors de la découverte de nouveaux territoires aux abords du fleuve Congo. Afin de limiter le mauvais recours aux munitions, chaque homme devait justifier un coup de feu en ramenant la main coupée de sa victime. Étaient lors jonchées sur le sol des tas de mains coupées. Déçus de leur défaite en demie-finale de la dernière coupe du monde et sans doute ayant trottant dans l’arrière d’un cerveau creux, le mot but planait, but, but, bulle. La bulle sociale était créée, ajoutant une étape fondamentale au surréalisme belge, après Magritte et ceci n’est pas une pipe, le gouvernement Willems créait Ceci n’est pas un ami de ta bulle sociale. Bulle dont le nombre oscilla rapidement de 10 et à 1. Un, pas deux. Non enfin sauf si tu es une personne isolée, par exemple un grand parent, tu as le droit de voir l’un de tes enfants et l’un de tes petits-enfants. Mais à l’extérieur, à moins de 4 et avec distance et masque (attention dans sa grande mansuétude le gouvernement permet de se voir à 10 dehors à partir du 8 mars), l’on put fêter Noël coutant pneumonies et coups de froids aux courageux.  Il est interdit de ne pas interdire. Tous ces hommes politiques sèment la panique et semblent s’en délecter et surtout ne pas penser à leurs concitoyens. Et pourtant il suffirait de quelques dizaines de milliers de personnes légèrement coordonnées pour renverser le pouvoir et réfléchir au bien du peuple. Pas au bien du système, en soit on s’en fiche si nos droits et valeurs communs sont assurés. Car ici nous échouons à maintenir les droits de l’homme, droit au travail, droit à l’éducation. 

Ursula Van der Leyen se prononçant sur les voyages entre pays, affirmait qu’il fallait absolument maintenir le marché commun et permettre le transport des biens et services. L’homme européen au service de son économie, et c’est tout. Devons-nous vivre longtemps assujettis à l’économie, l’économie ne devrait-elle pas être en substance tournée pour le bien-être des hommes en incluant de façon urgente, le profond respect de son habitat ?

 Mais si l’on considère à nouveau les hypothèses d’évolution de l’homme et des potentielles "améliorations “ que certains d’entre eux ne vont manquer d’avoir, tout en parallèle d’une intelligence artificielle renforcée, ne sommes nous pas dans la nature des choses, une économie, force indépendante qui va survire à l’homme. Harari donnait un exemple : donner une tâche anecdotique comme calculer le nombre Pi à l’infini à une intelligence artificielle totalement supérieure - peut-être choisira-t-elle la possibilité pour arriver à cette fin d’éradiquer l’espèce humaine et de dominer toute la galaxie et tout cela en moins de temps qu'il ne me faut pour écrire cette page et continuera ainsi dégagée de toute menace à calculer pi jusqu’à la fin des temps. N’en sommes-nous déjà pas là avec l’économie ? Un jour les systèmes de trading à haute fréquence on fait perdre les deux tiers de la valeur de l’indice Dow Jones et personne n’a jamais compris pourquoi ni ce qui avait été à l’origine de cette réaction en chaîne Ce qui est vrai avec l’exemple boursier pourrait l’être d’autres sujets. C’est vrai que cela rappelle des films de science-fiction. Il y a quelques années lorsque l’on me parlait du risque de l’IA je ne le prenais pas totalement au sérieux, me disant que jamais il ne serait possible d’égaler ce qui fait l’humanité. Égaler avec son lot de faiblesses et d'interrogation qui font la beauté des sentiments, peut-être que non, mais dépasser et traiter tout différemment plus vite et mieux selon une autre logique que la nôtre sans doute.


La seule faiblesse de cette évolution se situe au niveau des ressources, car tout système a besoin d’énergie et il est clair qu’aujourd’hui nous n’avons aucune solution mise en place pour vivre de façon durable sur cette planète. Vous allez me dire que peut-être, alors que nous serons confinés pour la 48e fois; certains profiteront de vols spatiaux. Peut-être. Pourtant même si tout semble aller très vite technologiquement j’ai l’impression que tout va très vite au niveau micro mais qu'aujourd'hui il semble encore délicat de réaliser des œuvres et des changements macros. Elon Musk fait des lancements d’objets spatiaux, soit, mais la fréquence est pour le moment encore réduite à l’échelle de la volonté de coloniser une nouvelle planète. Les défis du grand vide nécessitent encore de nombreuses réflexions. Je ne suis pas expert dans ce domaine mais je n’ai pas l’impression que nous ayons beaucoup bougé, ou en tout cas de façon substantielle sur la conciliation des deux grandes théories en vigueur, physique quantique et relativité générale. Peut-être qu’un algorithme trouvera une solution, ou peut-être que la solution sera de ne plus y penser et que c’est un problème insoluble avec l’étendue de nos connaissances actuelles. Nous saurons peut-être bien plus vite que nous sommes dans une impasse, l’IA recommandera donc qu’il vaut mieux exterminer 90% de la population mondiale afin de vivre durablement sur terre. Là je sais que vous pensez à votre voisin dont le chien a pissé sur votre paillasson que vous les voyez directement dans les 90% à éliminer et que grâce au fait que vous ayez eu le code du premier coup, mais bon la pratique c’était pas de votre faute si la dame avait laissé son clignotant, vous vous voyez dans les élus. Ce grand jour d’après, fantasme de science-fiction qui en fascine et horrifie d’autres. 


Pour le moment nous sommes en proie à des événements bien plus terre à terre. L’homme n’a plus droit de faire appel à son libre arbitre. Il est le fautif, donc si il veut à nouveau pouvoir aller travailler sur le lieu de son travail de merde, il faut qu’il écoute et se responsabilise bordel de merde. C’est pas compliqué de mettre un masque, bon maintenant faut qu’il soit exactement comme on a dit, en peau de fesses de babouin, sinon ça filtre pas bien. Dans les tranchées les pauvres gars ils les mettaient bien les masques pour survivre. Il faut respecter nos ancêtres qui se sont battus pour nos libertés. Hein, non ? Comment ça, oui bah si ils se sont battus eux, ils ont risqué leurs vies pour qu’on soit libre d’écouter un gouvernement qui nous dit jusqu’où et comment il faut manger la bûche de Noël. Nous voilà par un procédé narratif de retour dans les Ardennes en 1916. Albert vient d’avoir une apparition sous forme de rêve, il a visité la France en 2021. Tétanisé le casque sur le nez il se réveille et interpelle son pote Léon. Ils se sont connus à l’école primaire et ils draguaient la même fille, Suzanne. Avant qu’elle n’ait pu décider les voilà tous les deux enrôlés pour le service militaire en 1912, pas de chance ils enchaînent sur la guerre de 14 n’étant passés que de rares fois en permission et ayant trouvé Suzanne avec un réformé de la première heure, l’héritier du charcutier Durant, dont malgré l’évidence de l’acte et grâce aux relations du papa, le pâté en croûte a toujours joué un grand rôle dans la politique française, sa coupure de l’index au hachoir, qui est resté tranquillement dans sa province et a raflé la belle dont les revenus de la famille et les problèmes de hanche du père ne lui permettait plus de gérer la petite exploitation avicole familiale.  

“- Hé Léon, fichtre de cauchemard, je nous ai vu dans plus de 100 ans.

  • Mais qu’est-ce que tu racontes mon Albert, t’es certain que t’avais bien mis ton masque ce matin, tu veux que je t’emmène voir l’infirmier. 

  • Ah non, d’abord l’infirmer il a sauté ce matin et puis je te promets c’était un rêve bizarre. Avec un petit enfant du nom de Victor qui était obligé de porter un masque à l‘école.

  • Quoi encore les allemands ? 

  • Non non. C’était pas la guerre. Mais ils devaient tous rester chez eux et porter un masque. Plus de gymnase, plus de café ni de belote, même la famille qu’ils avaient pas moyen d’aller la voir. 

  • Ahaha, que t’es con Albert, c’est pas des hommes fiers comme nous qu’allons avoir des rejetons qui supporteraient ça sans broncher”



Procédé narratif méga innovant fermé. Léon pose la bonne question : plutôt que de dire qu’on doit accepter sans rien dire car nos ancêtres ont vécu pire, si ils ont vécu cela ce n’est pour rien au monde pour que l’on puisse accepter et laisser passer des mesures totalitaires de la sorte. Macron sera sans doute digne dans quelques années de ses dramatiques prédécesseurs européens du 20eme siècle. 


Pourtant il y a une possibilité d’action possible. Aucun homme politique ne peut résister à son peuple. Il peut l’opprimer mais si ce peuple s’organise un tant soit peu ,c’en est fini de lui. Donc organisons les choses. Deux questions : voulez-vous vivre de la sorte pour toujours ? Peut-on vivre de la sorte pour toujours? Si votre réponse aux deux questions est non, on peut continuer à se parler.  


 


mardi 3 novembre 2020

Si vous avez aimé mon précédent billet, vous aimerez celui-ci ... ou pas

"Si vous avez aimé Edga Allan Poe vous aimerez Tartenpionchski", accroche reprise en promotion d’une journaliste de ce magazine avant-gardiste et à la pointe de la littérature qu’est ELLE.

Cette promotion vue sur un réseau social numérique m’a fait sourire car elle est par essence totalement erronée. Il suffit de mettre la technique comparative assimilative dans un autre contexte : Si vous aimé la fille, vous aimerez la mère. On sent déjà le malaise poindre chez certains. Pour ceux qui sont  mal à l’aise avec la gérontologie, cela fonctionne aussi avec la sœur. Certes dans certains cas cela se produit mais cela reste anecdotique.

Cette formule qui doit bien avoir un nom faussement savant dans le domaine du marketing est très souvent déclinée pour les promotions d’œuvres … j’allais dire culturelles, disons plutôt classées dans le secteur culturel par le numéro SIREN ou NACE des entreprises qui en sont responsables pour être plus précis. Vous avez aimé Godfather vous aimerez Cars 2. C’est sans doute tout aussi crédible que de comparer deux auteurs dont la production s’étale sur des siècles différents.

Car reprenons la réflexion de ce Tartenpionchski (c’est un faux nom ne voulant pas donner l’impression de m’attaquer à une œuvre alors que je ne l’ai pas lue, et d’autant plus l’orthographe du nom est bien trop compliquée). Si il écrit comme Edgar Allan Poe, de fait les histoires ne seraient plus extraordinaires du tout mais en plus l’impression de répétition, de copie, au mieux de pastiche ne procureraient pas la même impression au lecteur. Je ne dis pas qu’Edgar Allan Poe est au summum et que personne ne peut le dépasser, mais l’expérience que nous faisons de certains livres est unique. Un livre du 19ème siècle a de plus une patine qu’il serait stupide de vouloir imiter sans se perdre dans du plagiat.

Cela m’est quelques fois arrivé, plutôt pour le cinéma de m’être fait prendre par ces arguments fallacieux et souvent ce furent de réelles déceptions. Car l’auteur d’une telle accroche ne peut voir juste sur ce qui a plu à chaque spectateur dans telle œuvre. Pour certains ce sont les scènes extrêmement lentes, et ils passeront sur les scène violentes ne les valorisant pas ou l’inverse. De même pour un livre, si vous prenez la Peau de Chagrin, il y a des tas de raisons de trouver ce livre génial, ou au contraire pesant. J’ai pris le parti du premier, mais je conçois que certains aient pu s’y perdre. C’est là le rôle d’un critique de donner des clés de lecture et pas de faire la promotion à tout prix pour se faire payer des bons restos. J’avais déjà abordé le sujet du rôle du critique par rapport au film Holy Motors de Leos Carax, film que j’avais adoré mais dont les critiques dithyrambiques ont sans doute pu mal aguiller certains spectateurs.

Faisons un petit jeu, essayons cette formule sur d’autres sujets et voyez si vous êtes convaincus :

Vous avez aimé le boudin noir, vous aimerez le boudin blanc.

Vous avez aimé Le discours d’un roi, vous aimerez Aya Nakamura.

Vous avez aimé Richard Millet, vous aimerez Catherine Millet.

Vous avez aimé le confinement 1, vous aimerez le confinement 2.

Vous avez aimé le 3ème Reich, vous aimerez la 3ème Macronie.

mercredi 2 septembre 2020

Journal d’avant 40 – 2

 Journal d’avant 40 – 2 septembre.

Ca y est le jour de rentrée est passé. Et même si ce n’était pas garanti, la grande majorité des enfants ont regagné leur domicile et ce malgré le risque fou pris par leurs parents. Sans culpabilité ils n’ont pas hésité à laisser leur progéniture à des inconnus masqués. Cela laisse songeur. Si on m’avait annoncé un jour : tu laisseras avec un certain contentement tes jeunes enfants à des gens masqués qui les emmèneront derrière une grille j’aurais eu quelques doutes ou j’aurais supposé des tests de paternité négatifs.

Alors normalement pour le passage de dizaine il est d’usage de faire un peu plus la fête que d’habitude, de convier du monde, de célébrer cette étape comme le franchissement d’un col hors catégorie (oui bah c’est quand même le tour de France en ce moment). Mais cette année il en a été décidé autrement, 5 personnes toujours les mêmes pendant août et septembre. Je ne sais pas vous, mais déjà faut pas se lasser. Et puis une fête à 7 je ne sais pas comment on peut appeler cela. Certes c’est plus économique, ça permet de garder ses sous pour  … ah bah non, en fait c’est pas encore ouvert l’opéra, le théâtre, etc … Mais c’est pas bien grave ces fainéants d’artiste qui ne pensent qu’à glander ont une bonne occasion de le faire. A part passer du Simon & Garfunkel on n’a pas vu grand-chose tout de même ces derniers mois. Quelques auteurs de BD commencent à pondre des cases plus polémiques, mais sinon, soit ils sont muselés et les media ne relaient rien (impossible vue la neutralité et la perfection d’analyse de nos média) soit ils sont mous du gland.

Donc partons du principe que nos journalistes sont irréprochables - zut je crois cher lecteur que tu viens de faire une attaque, ton sors est scellé, les secours n’arriveront pas car ils sont focalisés sur les cas des contaminés du Covid et essaient de les persuader qu’ils ont quand même quelques symptômes qui pourraient leur valoir une hospitalisation, car c’est ça le plus important, de se prémunir contre cette pandémie hautement mortelle et que chacun vive dans la crainte. Malheur à celui qui a perdu son masque dans la rue, malheur à celui qui met un masque dans un immeuble où l’opinion y est opposée. Plus de nuance aucune, du blanc ou du noir seulement. Et encore, ces mots disparaissent car ils sont blessants. Non les marques ne surfent pas honteusement sur le mouvement Black Lives Matter, il ne s’agit pas de coups de communication. De même pour le petit fils d’Agatha Christie il n’a pas du tout attendu que les dix petits nègres soient retiré du catalogue d’Amazon pour changer le titre qui l’avait été il y a plusieurs décennies dans toutes les autres langues. Un homme de principe, c’est certain. Chapeau bas !

J’ai appris très récemment ce terme de cancel culture, on n’est pas loin de l’oxymore tout de même. La culture c’était selon moi faire exister, pas faire disparaître. Mais dans 25 jours, tout s’expliquera je serai officiellement un vieux con, qui ne peut pas comprendre que l’on doit se débarrasser du passé pour vivre libres et égaux. En effet, je pensais que la naïveté m’était propre, mais je me fais doubler par la débilité générale qui pense que l’on ne peut apprendre du passé et que c’est bien plus simple de réécrire l’histoire en fonction des tendances.

On peut faire un pari, qu’est-ce qui aura disparu d’ici 20 ans, la Shoah ? Déjà un quart des jeunes ne savait pas de quoi il s’agissait en 2018. Certes certains sont là pour que l’on n’oublie pas, devoir de mémoire et même si à un moment de ma vie je trouvais qu’on en faisait peut-être un peu trop, j’ai revu ma position depuis.

Alors peut-être que ce seront d’autres choses plus proches de nous qui seront effacées. Le fait de se détendre entre amis et de se rouler des galoches dans des bars, de lire des livres incorrects, de transgresser les règles sans risquer perpétuité, et bien dans combien de temps cela disparaitra-t-il ?

Les plus cyniques me diront que nous y sommes déjà.

Sur ce à demain.

 

 

mardi 1 septembre 2020

Journal d’avant 40 – 1

 Journal d’avant 40 – 1er septembre

Aujourd’hui premier septembre c’est la rentrée scolaire. C’est également le premier jour du dernier mois de ma relative neutralité temporelle. A la fin du mois, de neutre laissant le bénéfice du doute, je passerai officiellement dans la dimension vieux, avant de devenir un peu plus tard, vieux con. Certains vont dire que je le suis déjà certes. Mais là l’âge ne rentrait pas en compte pour cette dénomination. Ca fait belle lurette sur certains sujets que je ne me plie plus à l’avis général et à la bienséance du politiquement correct et souvent on devient pour la plupart un vieux con même si les cheveux blanc n’ont pas encore pointé leur bout.

Du coup, mes autres projets d’écriture étant au point mort, ce blog, de même, car n’osant plus vraiment écrire des articles reflétant une pensée libre, je vais écrire un petit billet par jour, souvent anecdotique pour m’accompagner jusqu’au 27 septembre, fameux jour de la fête de la communauté francophone de Belgique mais également jour de la naissance de Louis XIII et de Bud Powell, et jour de ma naissance il y a bientôt 40 ans.

Le 27 septembre 1980 il faisait beau, et tralala, ça on me l’a répété. D’ailleurs je n’ai jamais pu vérifier dans quelconque coupure de presse. Comme si par la suite chaque année la pluie du nord risquait de venir solder d’un échec la célébration annuelle. Et puis ma mère a chuté, du coup je suis né à cette date, en échappant à la strangulation de mon cordon ombilical qui m’en voulait de vouloir le laisser en plan sans avertissement préalable. Une séparation brutale fut donc décidé par le corps médical et me libéra, laissant l’agresseur se vider de son sang sur le carreau.

Raconté comme ça on dirait presque que je suis né en temps de guerre. Et pourtant rien de plus banal que ma naissance et ma vie. Elles ne donneraient matière qu’à un roman plat et lassant. Car oui tout de même, écrire qu’on est plutôt en bonne santé, avec un boulot, un appartement et des enfants qui ne sont même pas dyslexiques cela serait bien ennuyant à lire. En plus je ne suis issu d’aucune minorité, je n’ai pas particulièrement galéré ni particulièrement réussi, je n’entends pas de voix dans ma tête me suggérer de marquer au tison ma descendance en me levant chaque matin, donc non, en cherchant rien de bien passionnant, que du décevant romanesque. De la part des médecins peut-être un peu plus d’intérêt, à moins qu’ils ne me classassent dans la catégorie des malades imaginaires il y a déjà bien longtemps.

Cette rentrée a tout de même de particulier que le totalitarisme qui s’installe dans nos pays d’Europe  de l’ouest avance encore masqué. Au sens propre et partiellement figuré. On nous intoxique de chiffres sur lesquels les grilles de lecture évoluent en fonction des besoins politiques. Avec nos lunettes du mois d’avril, tout serait au vert alors que maintenant c’est l’enfer. Hier une chaîne de télévision a eu la bonne idée, ou pas, de diffuser World War Z, le film où Brad Pitt a une coupe de cheveux ringarde et où il se bat contre des zombies qui sont des recordmen du saut en longueur. C’est pas mal. Ça se tient. Finalement assez réaliste, un virus dont on ne sait pas comment que c’est parti hein, mais ça doit venir d’Asie quand même, et puis des pays et des systèmes dépassés, et le chaos. A la différence près que les malades sont clairement visibles et que la maladie semble incurable. Et puis il y a quand même Brad Pitt, qui tout gros bras qu’il puisse jouer, est assez malin pour trouver un vaccin. D’ailleurs ce serait bien que Donald ou Manu passent un petit coup de fil à Brad pour savoir si il a pas une idée.

Sur ce à demain.

Pour ceux qui ne connaissent pas ce génie de la musique qu’est Bud Powell, lisez le livre de mon pote Jibe, la Beauté Bud Powell, c’est un premier livre écrit avec style et engagement littéraire.  

mercredi 27 mars 2019

2018 – Deuxième partie de mon année gastronomique - Belgique, Bordelais et San Sebastian


Alors j’avais laissé mon récit d’expériences en Italie à Bologne au mois de juin 2018.

Bruxelles et ses environs :
L’été arrivant ce fut l’occasion de découvrir quelques nouvelles adresses à Bruxelles et dans ses environs. La première non loin du Châtelain est hélas fermée depuis. La Maison Blanche se voulait branchée et offrait des croquettes et notamment un plat de joues de bœuf cuites à basse température plusieurs jours délicieuses. Le service se voulait arrogant, je me la pète, est-ce cela qui tua le restaurant ou le modèle économique, ou une décision stratégique des actionnaires je n’en sais rien, mais dommage de voir un établissement à la cuisine intéressante disparaître aussi vite.

Plus stable et qui vaut le détour, le restaurant d’Alain Bianchin à Overijse, qui détient un macaron Michelin totalement mérité. Le chef avait déjà obtenu l’étoile à la Villa Lorraine et une fois mission accomplie était parti en proche périphérie pour faire une table selon ses envies. Une bien belle table, sans fioriture, certes sur des bases classiques solides mais en finesse. Les produits sont identifiables et mis en valeur, les dressages sont comme il faut et surtout les goûts sont au rendez-vous. L’entrée sur les tomates anciennes et glace burrata était somptueuse. Parfait accord entre fraîcheur, acidité, légère sucrosité relevée par des herbes et fleurs. Un thon aux notes fumées maîtrisées suivait ensuite. Le chef est un homme de produit, un travailleur qui ne fait pas dans le chi chi, au franc parler, on sent un fort caractère qui sait par ailleurs servir un menu calibré et équilibré. Une table de très bonne facture, qui mérite sa distinction sans problème, et même si je n’y suis allé qu’une fois, l’impression est que cette bonne expérience vécue n’est pas le fruit du hasard. Je dirai un restaurant une étoile plus.

En périphérie toujours mais plus au nord, dans la bourgade de Duffel (qui donna son nom au célèbre manteau Duffelcoat, si si ce n’est pas une blague) se trouve la table doublement étoilée de Thierry Theys, le restaurant Nuance. Egalement le classement Michelin me paraît tout à fait justifié. On est ici sur certains plats dans le magique. Se dégage de ce restaurant un très beau niveau de raffinement, en salle comme dans l’assiette. Le chef a travaillé sur la maîtrise et la limitation des matières grasses et ne s’en sert pas pour camoufler ou booster certains de ses plats (alors que pour faire manger des épinards aux enfants, rien de plus simple, les cuire croquantes et y mettre plein de beurre, c’est irrésistible, mais certes peu diététique). Le travail est fort présent, certains plats comme ce foie gras (fourré dans une coque de chocolat blanc) et abricot sont réellement géniaux. Une langoustine puis une volaille tout en finesse. De la fraîcheur et de l’acide (c’est la grande tendance) mais pas trop, ici on ne brûle pas vos papilles en vous disant que c’est le caractère du chef et que c’est comme ça (aberrant mais arrivé très récemment au restaurant La Canne en ville qui malgré quelques beaux plats ne mérite de ce fait aucune recommandation). Je ne vais tomber dans le travers stéréotypé de dire que c’est une cuisine très féminine, mais disons que la sensibilité du chef transparaît, une sensibilité qui se développe dans l’harmonie. Les produits sont beaux et associés à merveille, il peut y avoir du cru mais l’idée du menu que nous avions n’est pas de laisser le client seul avec son produit quitte à en être choqué parfois. C’est très travaillé, c’est bon, et le moment est génial. Le service était très gentil et faisait l’effort de parler français. Le sommelier était passionné et passionnant, attention car il aime partager et donc même si vous prenez un forfait Bob (demi-verres), l’enthousiasme aidant, il vaut mieux prévoir tout de même un Bob 100% pour rentrer sans mauvaise blague. C’est mon gros coup de cœur de haute volée en Belgique de l’année . Petit bémol, cette expérience se paie, donc prévoir le coup, mais ça le vaut vraiment.

Table non étoilée, mais pas inintéressante que celle du Sanzaru à Bruxelles (avenue de Tervueren). Il s’agit ici d’une cuisine du monde particulière, la cuisine Nikkei : qui vient de chefs Japonais émigrant au Pérou et travaillant les produits de ce pays sud-américain avec leurs techniques et leur rigueur. Ce restaurant occupe la place de l’ancienne brasserie bi-polaire d’Yves Mattagne (YU / ME). Le style et l’accueil se veulent branchés, les cocktails valent la peine (notamment celui au Mezcal fumé). Ensuite les plats sont de type fusion avec des goûts tranchants, acide, fumé. Bref ce qui est dans la mode et que j’aime bien. Mon bœuf fumé au malt de whisky était vraiment top. Ensuite attention, les plats sont à compléter par des accompagnements si vous voulez ne plus avoir faim du tout, et si l’on prend tout en compte, cocktail, puis entrée et plat et accompagnement on s’en tire pour une addition qui n’est pas loin d’une table étoilée. C’est sans doute un peu cher pour dire que c’est un bon plan, mais les goûts sont là, donc ce n’est pas une erreur d’y aller, vous y trouverez du plaisir, ensuite en rapport qualité prix il y a sans doute plus intéressant. Mais on va dire qu’ici on paye l’originalité.

Enfin pour terminer les tables remarquables que j’ai eu l’occasion de visiter, il y a le Bozar Restaurant. C’est j’avoue un restaurant sur lequel je lorgnais depuis longtemps, depuis la découverte (visuelle) du pâté en croûte champion du monde 2015 du chef Karen Torosyan. Vaut-il mieux être champion du monde de pâté en croûte ou champion du monde de foot ? Disons que cela mérite débat et j’espère que Thibault C. aura pu se consoler en allant goûter à la généreuse cuisine de ce chef hautement sympathique. Le menu (le plus court) offre un rapport qualité prix de très belle facture. Je m’attendais à être bluffé par les croûtes, mais c’est bien la finesse de l’ensemble qui me surprit agréablement. L’entrée sur sardines et tomates, le lapin et le dessert chocolat étaient très très bons. Pour le pâté en croûte j’en avais tellement fantasmé que j’ai été surpris par sa finesse, redéfinissant mes référentiels en la matière. Ce n’est pas le bon gros gras qu’on pourrait attendre mais une alliance de viandes cuites à la perfection, surprenant d’équilibre. D’autres pièces de bravoure telles que le bœuf Wellington, le pithiviers,  le millefeuille ont l’air de valoir le déplacement mais elles sont à commander à l’avance.  En plus de cela le chef est extrêmement gentil. J’y étais en famille et cela s’est très bien passé mais peut-être que la salle offre un cadre moins feutré et moins adéquat pour un dîner en amoureux que d’autres plus cossus.

Bordelais  :
Une escapade de deux jours dans le Bordelais, ça ne peut jamais faire de mal. Halte idéale sur le trajet de vacances estivales au Portugal nous avons pu profiter de deux restaurants agréables.
Le premier est un resto / Bar à vin de la ville de Saint-Emilion. Chai Pascal qui offre un plat du jour de très bon rapport qualité prix que l’on accompagne volontiers d’un vin choisi dans la longue liste de vins au verre de Saint-Emilion proposé. J’optai pour la Lamproie, plat typique endogène composé d’un poisson de type anguille mariné dans une sauce au vin rouge et poireaux confits. Très bon, le poisson garde de la mâche. Les salades étaient aussi tout à fait belles. Un restaurant qui n’a pas de terrasse mais la climatisation (utile en canicule) et très légèrement en dehors de la cohue. Pour ceux qui n’y ont jamais mis les pieds, Saint-Emilion est une ville qui vaut le détour même si on aime pas le vin. La ville faite de pierres est jolie et fort pentue, des cloîtres, des églises et un parcours sous-terrain très sympa. Les enfants se sont régalés à faire un jeu de piste qui nous permit de voir tous les points d’attentions de la ville. 
Un peu plus au sud dans le Sauternes, plusieurs châteaux ont ouvert des restaurants de bon standings ou carrément gastronomiques (comme Lafaurie Peyraguey dont le restaurant possède désormais une étoile), notamment le Château Guiraud, premier domaine dans l’appellation à s’être engagé dans le Bio et qui offre en plus d’une belle visite des caves, un visite des jardins, des vignes et une explication sur le dynamisme biologique du lieu. La Chapelle de Guiraud est le restaurant avec une terrasse et une vue magnifique sur les vignes. Il offre le midi un menu du marché très abordable et de qualité, ce qui permet de s’offrir quelques millésimes au verre du Sauternes. Une bonne combinaison que cette visite et ce déjeuner.

San Sebastian :
Petite excursion d’une journée, ce n’est pas assez pour y multiplier les expériences mais il faut dire que même s’il fut bref, ce passage me permit de découvrir la passion des basques pour leur gastronomie, entre les pintxos, petites miniatures d’accords de mets (des tapas mais en fin et gastronomique) proposés par les bars à pintxos et restaurants, les restaurants et les produits du coin, c’est un régal.
Une superbe expérience avec un menu (du soir) avec un rapport qualité prix difficilement égalable, 18€ pour entrée-plat-dessert, eau et une demie-bouteille de vin par personne. Sur le vin rien de génial mais franchement correct et les plat sur la base d’un œuf parfait, de la joue en sauce, et une brioche perdue (torrijas) du cru étaient vraiment bons. Il s’agit du restaurant Morgan dans le vieux centre.

Concernant le reste il y a le Portugal, avec  pas mal de choses à dire surtout sur Lisbonne. Tout comme sur Venise où j’ai passé des jours géniaux. Ces destinations méritent un billet à elles seules, donc encore un peu de patience pour que je termine 2018. Pour vous rassurer, certaines raisons m’ont fait m’éloigner quelque peu de mon intérêt gastronomique, donc les prochains résumés seront plus lights.