jeudi 21 avril 2022

Absolu et relatif : voter au deuxième tour

Absolu et relatif


J’ai très récemment réussi à clarifier ma pensée et à la synthétiser grâce à cette distinction simple entre absolu et relatif. Si je dois résumer mon chemin d’électeur de la dernière année il fut essentiellement centré sur une préoccupation, celle que l’on parle de l’avenir durable de notre environnement et donc je ne me suis longtemps posé aucune question sur le candidat à qui j’allais donner mon vote au premier tour des élections présidentielles françaises. J’allais forcément voter pour le parti le plus avancé en matière d’écologie, et comme le Port Salut, c’est marqué dessus, le parti EELV – Europe Ecologie Les Verts, et cela bien avant qu’il n’y ait un débat, une primaire. Et puis il y eut, il y a un peu plus d’un an je crois, cette initiative extrêmement noble de la primaire populaire. Si certains n’ont vu qu’un délire de gauchistes joueurs de djembés, je tiens à préciser qu’il s’agit d’un idéal, l’idéal de la république même selon Aristote. Vous me permettrez de ne pas me replonger dans mes cours de philos ni dans de vieilles lectures mais ce que j’en ai retenu est que le système politique idéal ne repose notamment non pas sur une élection des gouvernants mais sur une désignation par les électeurs (certes la notion d’électeur dans la Grèce antique était bien différente de celle d’aujourd’hui) des meilleurs gouvernants possibles. Ce système de désignation évitant les pressions et manipulations des candidats. Mais, l’histoire l’a montré, ce système n’a presque jamais pu être mis en place, et s’est développée son aliénation, le système démocratique, imparfait donc mais tout comme l’est l’être humain. Cette désignation populaire a donc suscité mon intérêt et ma grande naïveté m’a rendu déçu de voir que les candidats auto-proclamés n’y adhéraient pas. Et puis le temps est passé, cette initiative n’a abouti que trop tardivement et ne fut suivi par aucun des candidats déclarés. Pourtant cela aurait pu donner une chance d’avoir un deuxième tour différent de celui qui nous est infligé aujourd’hui car cette initiative avait la vertu de rassembler les électeurs. 

Perdu dans le non-débat je n’avais que peu d’idées pour qui voter réellement et je n’avais que peu d’espoirs d’échapper au deuxième tour dramatique que le passé nous avait déjà proposé il y a cinq ans et qui semblait cette année plébiscité par les leaders d’opinions et dans les sondages. Dans la dernière semaine, les défenseurs d’un avenir durable pour tous se sont mis d’accord pour voter une même personne. Cette personne fut Mélenchon qui échoua malgré tout à rassembler assez de voix pour faire vaciller la prédilection d’un duel droite libérale et extrémiste qui se dessinait. Devons-nous nous poser la question de la légitimé des sondages dans une période pré-électorale tant ils furent éloignés ? Je ne jette pas la pierre mais il nous est déjà délicat de prédire avec précision le temps du lendemain malgré de nombreux instruments de mesure, alors dire ce qu’il se passera dans la tête des électeurs d’un point de vue rationnel puis prévoir le biais irrationnel qui y succède seul dans l’isoloir relève de la gageure. Si c’est mission impossible, ne devons-nous pas regretter l’influence de ces sondages sur l’opinion publique, Mélenchon à 10% peu de temps avec l’élection. Ce duel Macron et Le Pen, en plus d’avoir déjà eu lieu était encore plus normalisé par son évidence selon les différents sondages d’opinion. 

Comme je l’ai écrit dans mon billet précédent, j’ai eu la gueule de bois le lendemain du premier tour. Même si mes espoirs étaient limités, j’ai eu cette petite lueur qui disait et pourquoi pas ? Et l’on connaît la suite. Il y a cinq ans je m’étais juré de ne plus jamais voter contre, mais seulement pour un candidat. J’avais voté Macron au deuxième tour à contrecœur, les sondages le donnant encore en début d’après-midi du deuxième tour 2017 en tête avec seulement un ou deux points d’avance, je m’étais résigné, avais pris ma voiture pour me rendre au Heysel, les enfants avaient joué devant cette structure improbable qui allie des énormes boules de métal, Atomium appelée. Et moi je les avais. J’ai marché dix minutes avec cette conscience harcelée par la réalité de l’acte que j’allais commettre, voter pour un candidat à l’antipode de mes valeurs (Macron donc, je clarifie pour ne pas être taxé de je ne sais quoi, mon expression devenant je le sais de moins en moins compatible avec les habitudes de lecture de la majorité) et le vote obligatoire, le vote évident, le vote contre le représentant de tout ce contre quoi j’ai pu me prononcer et me battre dans ma vie personnelle et intellectuelle. Macron fit  66% au final, j’avais l’impression d’être une dinde à Thanksgiving.

Cinq années se sont écoulées. Je ne ferai pas le constat de ces années car ce ne serait pas en faveur de celui qui doit malgré tout récolter le plus de voix au second tour prochain. Convaincu de ne jamais voter Le Pen bien entendu je ne voulais donc pas me faire prendre à nouveau dans ce jeu du vote pour Macron une nouvelle fois. J’avais la certitude qu’il ne pouvait pas ne pas être élu même si sur ce coup j’imaginais plus 55% des votes exprimés en sa faveur. Un écart plus faible dû à l’abstention dont la mienne. Même si je considérais Le Pen comme hors de propos, je me rassurais en me disant que même si par le plus grand malheur elle devait passer, jamais elle ne pourrait gouverner car passer aux prochaines législatives de 4 députés à plusieurs centaines est tout simplement impossible. 

Je me suis plutôt bien senti avec ce choix pendant plusieurs jours et puis finalement en réfléchissant des mots comme 49.3, dissolution, vote majoritaire des policiers pour le FN, etc sont apparus et mes certitudes se sont effritées (j’entends certains penser normal t’habites en Belgique). Je n’ai sans doute pas beaucoup de qualités valables dans ce monde où l’égoïsme et l’individualisme sont à leurs apogées, mais l’un de mes traits de caractère est que je n’hésite pas à me remettre en question (alors là certains  - ou plutôt certaine – vont grincer des dents, moi aussi je t’aime), tout comme mes choix.

En voyant le nombre de personnes autour de moi déclarant également fièrement qu’elles allaient s’abstenir le fameux questionnement à la « what if ? » a opéré. Et si je ne vais pas voter, et si Marine Le Pen est élue, et si elle trouve un biais constitutionnel pour avoir la possibilité de gouverner à un moment ou à un autre, et si la France relançait la mode fasciste en Europe de l’ouest, et si … Le malaise, la nausée se sont emparés de moi au moment même où je prends dans la boîte aux lettres les deux enveloppes sur lesquelles est inscrit le mot URGENT. A chaque fois, j’éprouve une petite émotion, peut-être quelque chose de sensationnel qui va changer ma vie ?, comme quand on reçoit un avis de passage pour un recommandé avec accusé de réception … Il ne s’agissait que des tracts de campagne pour le deuxième tour. J’ouvre celui de Macron et je lis la page de droite en premier, je suis surpris de voir qu’il se compare à l’autre, je trouve ça maladroit et même dangereux car la crédibilisant comme candidate présidentiable. Et là je réalise que ce tract est du niveau de celui d’un candidat indépendant sans le sous à l’élection municipale d’un village de cinquante âmes. C’est quoi cette typo ? Manu tu l’as donné à un stagiaire de troisième cette conception, non mais vous jouez à quoi les gars ? J’ouvre donc le tract de l’autre et en plus de le trouver plus structuré et esthétique je vois avec stupeur qu’elle a eu recours à l’arme ultime. 

Une photo d’elle avec un chaton. Ça vous paraît anodin ? D’un point de vue rationnel c’est un signal envers les personnes qui sont pour le bien-être animal et quand on sait que Macron est élu grâce aux plus de 70 ans (sondage Ipsos sortie des urnes du premier tour qu’on peut trouver sur elucid.media) et que dans cette population le fait d’être seul avec un animal de compagnie est assez fréquent, on peut imaginer que la candidate d’héritage idéologique fasciste vise ces mêmes électeurs. 

Et si on passe à l’irrationnel la menace est encore plus grande, quelles sont les vidéos qui récoltent le plus de « like » sur internet ? les vidéos de chat ! Qui sont les véritables maîtres du monde ? Ceux qui ont, ou ,ont eu un chat, ou ont vu ce film Comme Chiens et Chats, en sont bien conscients. Du coup je me suis senti en proie au doute le plus profond, comment faire face à cette arme absolue du chaton tout mignon ? Et bien sans doute aller voter. Mon inconscient espérait sans doute que le débat soit un bis repetita de celui d’il y a cinq ans et que la candidate qui apparut dans le passé en photo bras dessus bras dessous souriante avec un ancien nazi (je ne parle pas de son père mais un véritable qui fut bien actif pendant la seconde guerre mondiale) se vautre lamentablement ce qui aurait pu me dispenser d’aller voter devant l’incrédulité qu’elle aurait pu susciter au sein même de ses partisans. Mais non … elle n’a pas été brillante c’est certain, comment pourrait-elle l’être, mais si on compare à il y cinq ans elle a été bien meilleure. Certes les journalistes disent que c’était haut la main pour Macron, peut-être si on fait attention aux détails, à la consistance des propos, mais je ne pense pas que ce débat puisse faire basculer le vote des électeurs. Les partisans ne changeront en rien leurs intentions, et Macron n’a créé aucune surprise qui pourrait lui permettre de rallier les abstentionnistes. 

Tout cela pour dire que je vais devoir acheter une bassine. Tout cela pour dire que je vais avoir la joie de me rendre au Heysel ce dimanche, d’affronter peut-être comme la dernière fois une armée de Pikachus ou de ninjas (salon Made in Japan lors du premier tour), que je vais donc choisir le bulletin de celui qui me dégoute comme homme politique dans l’absolu. Mais si on passe au jugement relatif, il n’y a aucune hésitation, je ne veux absolument pas qu’une femme devienne présidente de la France <- Blague pour voir si vous suivez jusqu’au bout. 

Maintenant sérieusement -> il n’y a pas moyen que l’extrême droite puisse gouverner la France, même quelques jours, le danger et le chaos imminent sont trop grands. 

Chacun fait ce qu’il veut et ce qu’il peut. 

Mais comme je peux, je ferai ma part ce dimanche, et mettrai le bulletin de Macron dans l’enveloppe tout en rêvant de législatives bien différentes dans un mois. 


lundi 11 avril 2022

Gueule de bois

C’était prévisible. C’était désiré par le gouvernement et les grandes fortunes françaises mais voilà, j’ai eu une lueur d’espoir de dernière minute précédant ce qui se révèle une nouvelle fois être une catastrophe. A l’inverse de 2017 où j’avais montré mon enthousiasme à l’égard d’un programme politique, écologique et économique intelligent je n’ai presque rien publié sur Facebook cette année. Facebook m’a en effet placardisé, seule une vingtaine de personnes voyant mes informations dans leur flux, et ce depuis que j’ai ouvertement critiqué l’algorithme même de Facebook et sa politique de censure.

Cependant devant une campagne où le sujet de la préservation de notre environnement a été moins évoqué que tout autre, j’ai partagé un tableau analysant par le biais de différentes associations et de leur grille de lecture la compatibilité des programmes des douze candidats avec les sujets de prédilection de ces organisations, dont l’écologie. Dans le même temps les écologistes non politiques se sont rassemblés pour tenter d’avoir un candidat, pouvant porter un projet d’attention envers l’avenir de notre planète et de nos générations, au second tour. J’ai suivi ce mouvement et j’ai donc eu une petite lueur d’espoir.

Car pour toute personne saine d’esprit je ne conçois pas que consciemment on puisse choisir de mettre un bulletin pour une personne qui clairement appuie sur l’accélérateur pour heurter un mur de plein fouet. Rapports du GIEC, manifestations visibles du dérèglement climatiques se succèdent et ne sont pas abordés, ou très peu, dans les médias. Donc pour ceux qui vont me lire, les rares courageux qui entre deux réunions et une machine à café en panne se diront ah oui tiens il a écrit un truc, et qui ne sont pas ou ne veulent pas être au courant je pourrai résumer la situation à : nous allons nous et notre descendance tous mourir dans d’atroces souffrances. Ou pas loin. Car que disent la totalité des experts mondiaux, le réchauffement climatique dépasse toutes les prévisions et si les choses ne s’inversent pas drastiquement, la moitié de la population mondiale verra très vite son habitat devenir invivable ce qui entrainera de profonds déséquilibres, migrations et donc des guerres de ressources et de territoires de plus en plus fréquentes et violentes. Donc si vous avez mis un petit drapeau ukrainien sur votre profil Facebook ou si vous avez apporté une boîte de riz basmati à une collecte et que vous n’avez pas voté pour un candidat défendant un programme écologique, et bien comment dire … soit vous êtres tout simplement bête (ne jamais sous-estimer la bêtise humaine), cynique ou manipulé. Ceux qui sont contents de voir une guerre et qui pensent qu’il faut se réarmer jusqu’aux dents et prêchent l’isolationnisme ne sont pas visés par ma phrase précédente, car même s’ils sont également bêtes (bien que le mot bête faisant référence au règne animal il est dégradant pour les animaux utilisé dans ce sens, toutes mes excuses), ils sont cohérents.

Donc à deux pourcents près nous aurions pu avoir un choix au second tour, un choix entre ceux qui sont pour une plus grande équité, et ceux qui pensent qu’une minorité d’élus est à même de prendre les meilleures décisions pour tous, et que ces mêmes élus sont quasi des surhommes et méritent bien toutes les richesses qu’on leur permet de faire fructifier. Ce sont deux points de vue qui auraient pu s’opposer et des débats sur le sujet auraient été intéressants. Je peux très bien entendre qu’on me dise que le peuple ne peut se gérer, qu’il faut que les plus « intelligents » prennent les décisions, ce n’est pas ma façon de voir les choses mais l’on peut en débattre. Ici ce ne sera pas le cas, nous aurons deux candidats qui ont une vision extrêmement réduite de la situation écologique. Je suis certain que le candidat favori va mettre un vernis écologique dans le débat d’entre deux tours pour être certain de ne pas avoir une mauvaise surprise, peut-être même les deux, mais ce sera comme quand Ferrero dit agir pour la santé des enfants ou que Total dit agir pour notre futur, du greenwashing de marketing et community managers qui n’ont aucune honte à mentir et mettre en danger la vie d’autrui pour une bonne rémunération. 

Un de mes amis, qui était macroniste en 2017, peut témoigner qu’avant le premier tour de l’élection présidentielle passée j’avais essayé de lui expliquer comment je voyais les choses si Macron devenait président : dissensions sociales profondes, dilapidation du service public pour faire des cadeaux aux ultra-riches, décisions sans consultations publiques, service pour les intérêts des grandes fortunes et des entreprises en premier chef. C’est facile de dire je le savais après, mais ce fut un très triste mandat avec la réalisation des mauvais augures prédits cités ci-dessus. Je ne vais pas faire un worst of (gestion du mouvement des gilets jaunes, répressions policières et loi de sécurité globales, glyphosate, gestion de la crise Covid, diminution de l’impôt des ultra riches et des plus riches, diminution des prestations des service publics etc …)  du mandat, mais au mieux les plus optimistes peuvent dire que nous avons perdu cinq ans par rapport aux réels changements que nécessite l’urgence écologique et sociale. C’est quelque part l’un des rares présidents qui ne m’a pas déçu, il n’a jamais caché sa conception du monde, une conception autocratique et élitiste, hélas pas élitiste par la performance et la raison, mais élitiste d’héritage, et ses actions ont été cohérentes par rapport à sa vision. Pour rappel l’ascenseur social a comme vertu de rafraichir les élites et donc d’apporter des compétences nouvelles en adéquation avec les besoins actuels. Sans cela on stagne dans une forme de consanguinité de pouvoir mortifère sauf pour les quelques privilégiés qui tirent toujours leur épingle du jeu, tout comme en période de guerre où les profiteurs prospèrent. 

Concernant l’autre candidate, c’est un épouvantail et même si je le pensais déjà j’ai eu il y a quelques semaines la confirmation de mes impressions : Macron et ses sponsors privés ont tout fait pour que Le Pen soit au deuxième tour afin d’éliminer tout choix du deuxième tour. Le Pen ne sera jamais au pouvoir. Même si elle gagnait au second tour, ce qui me semble improbable, le mois suivant aux législatives elle n’aurait même pas une minorité de blocage car les électeurs ne voteraient jamais pour une assemblée avec plusieurs centaines de députés du front national. Une trentaine au maximum. Et donc à part l’image catastrophique que cela représenterait et la honte incommensurable que nous aurions à subir pendant cinq ans, le gouvernement du pays ne sera pas un gouvernement du Front National.

J’ai donc eu un exemple de manipulation claire de l’opinion un soir, en zappant sur l’émission de Cyril Hanouna sur C8. Cette émission parlait de politique, et du passage de Le Pen dans la même émission la veille ou l’avant-veille. Passée la surprise de voir que cette émission où on s’écrasait des œufs sous les aisselles était devenue le lieu d’interviews de candidats politiques ce qui me choqua le plus fut les commentaires des chroniqueurs et d’Hanouna lui-même qui étaient tous extrêmement positifs envers la candidate d’extrême droite : « Elle a bien travaillé » « Elle est devenue plus cool quand même » « Moi je l’ai trouvée très bien » etc etc. J’ai de fait été choqué et j’ai réalisé que cette chaîne de télévision comme bon nombre d’autres média appartenait à un fortuné qui a tout intérêt à voir Macron élu à nouveau, et donc le meilleur moyen pour y arriver est que le second tour n’offre aucun choix, et donc d’avoir l’adversaire le plus clivant et incompétent.

Le deuxième moment où j’ai réalisé une nette influence fut lors des envois des emails de campagne des candidats. En tant que Français de l’étranger inscrit sur une liste consulaire mon adresse email est à disposition des différents partis et je reçois donc en théorie des messages de tous en période électorale. Cette année ce fut différent et je ne l’ai compris que tardivement : je recevais les emails de Macron, Le Pen et Pécresse. J’étais étonné de ne pas en recevoir d’autres mais n’y portai pas tant d’attention jusqu’au jour où en attente d’un autre message je suis allé fouiller dans mes spams et j’ai réalisé que tous les messages des autres candidats y étaient. Google (email gmail.com) a donc dans son filtre permis que je ne reçoive des messages que de trois candidats. Pourtant ces candidats ne correspondent pas à mes centres d’intérêts et aux recherches que je peux faire sur Google. M’intéressant au sujet écologique les emails de Jadot auraient dû au moins me parvenir si on cherche à disculper Google et à trouver une logique en faveur de l’usager.

Pour revenir sur ma catégorisation préalable de ceux qui disent ne pas aimer la guerre mais n’ont pas voté pour des candidats porteurs de paix sociale et écologique, je leur laisse donc le bénéfice du doute concernant une possible bêtise car pour la plupart une certaine manipulation a donc bien pu opérer. Il est compliqué de s’éveiller, de s’approcher de la vérité (je n’ai d’ailleurs aucune certitude sur ce point en ce qui concerne mes connaissances) mais il est impératif de s’interroger, de ne pas prendre pour acquis ce qui nous est inculqué sous perfusion par un système médiatique qui n’a plus aucune indépendance et qui décide de faire la pluie et le beau temps, non pas au service de son public, mais bel et bien de ses propriétaires.

Il va donc y avoir un second tour qui sera stérile (en terme de changement tout du moins) pour l’avenir de nos enfants. Il y a, peu de temps après, les législatives, cela permettra d’entretenir un espoir, espoir qui sera sans doute déçu par le nombrilisme des hommes politiques qui ne vont pas hésiter à retourner leur veste pour entrer dans une majorité, avoir un bon salaire et garder leur privilège. Mais essayons tout de même de voter et d’apporter ce que nous pouvons.


 

mercredi 23 mars 2022

Télérama l'étendard du néo-féminisme

 

Télérama, hebdo un peu télé et plutôt culture de mon enfance et après, qui m'a accompagné dans ma découverte du monde cinématographique notamment, a choisi de changer sa tête de bonhomme utilisée pour l’appréciation des films en tête de bonne femme. Ulysse, dont je viens d'apprendre le prénom et me rendre compte qu'il était sexué, créé dans les années 1950, devient Pénélope. 

Je n’étais pas mega enthousiaste à la lecture de l’info comme devant tout élément nostalgique qui disparaît mais je me disais qu’ils surfaient sur la tendance médiatique. Je me disais, rrrr c'est dommage. C’est en lisant leur publication sur Instagram un peu plus tard que je me suis rendu compte que c’était bien plus que ça.

Car avoir une tête de bonhomme c’est pour Télérama : « assujettir nos choix à un regard masculin » du coup ils assument mettre une tête de bonne femme ce qui, si je transpose simplement, serait assujettir nos choix à un regard féminin. Je dis bien selon Téléram car c'est ce qu'ils ont écrit noir sur blanc. Avant même de lire ce post jamais je n'aurais pensé que cette petite bouille ait pu être vue comme un despote. D'ailleurs l'on peut ajouter que le dernier Ulysse avec sa coupe de cheveux pouvait être des deux sexes, et qu'il aurait suffi de changer le prénom que personne ne connaissait à part les rédacteurs de Télérama. 


Au lieu de se tourner vers un équilibre (extrêmement simple de faire une tête neutre avec un prénom épicène) et de choisir la nuance bienveillante, Télérama prend donc le parti (selon leur explication donc) de passer d’un despotisme à l’autre, tout en agressivité. 
Alors bien sûr les motivations sont bien plus mercantiles qu’idéologiques, le féminisme nouveau agressif fait vendre beaucoup et est très bien exploité comme un nouvel eldorado de la culture et du lifestyle mais il ne sert que très peu ce qu’il prétend défendre en accentuant les tensions intra-sociétales. C’est bien dommage. A la différence de ce que veulent faire croire une petite proportion de féministes, la femme en France n'est pas dans une position soumise aujourd'hui (attention je ne dis pas qu'il n'exsite pas de discrimination, ce sont deux choses différentes). Sur ce point et pour avoir des données objectives je vous recommande vivement le livre Où en sont elles ? d'Emmanuel Todd qui présente les faits avec le plus de précision et d'objectivité possible. 

Et au passage la nouvelle tête, tout comme la précédente dessinée par Satouf, est assez moche, mais il est vrai que Pénélope Bagieu est plus douée pour développer son aura médiatique que pour son trait de crayon. L'objectif était sans doute de faire parler, de faire un peu de buzz, c'est en partie réussie mais si c'est au prix du départ des lecteurs et abonnés fidèles nous verrons d'ici deux ans si c'était économiquement pertinent. D'un point de vue culturel, c'est déjà un échec. 

Bref je n’ouvrirai plus Télérama. #telerama Télérama