mardi 25 avril 2017

Tournons la page, une première proposition.

Pour ne pas rester sur cette note triste de mon dernier billet j’espérais avoir bientôt un sujet heureux à traiter. Tel n’est hélas pas le cas, en tout cas rien de positivement notable . Si l’on prend les élections qui se sont achevées, ou presque, dimanche et bien mon niveau de satisfaction est bien bas. La qualité de la campagne a été catastrophique car elle n’a été que très peu sur le fond. La forme et ce que les journalistes appellent les affaires ont pris la plus grande place. Il y a eu, au sein des partis comme de la part des médias et des instituts de sondage un réel déni de démocratie. Les uns organisant une primaire pour mieux en trahir le résultat et donc les votants et partisans, les autres maintenant un candidat qui aurait dit de lui-même 6 mois avant, s’il avait dû se juger à l’aveugle, qu’il était inéligible, une chaîne n’invitant que certains candidats sur base de sondages pour le premier débat télévisé, un autre candidat en violation de ses droits par rapport à l’Europe dont il prend l’argent et qu’il condamne dans ses discours … On pourrait hélas continuer encore cette énumération bien plus longtemps que les éditions précédentes. 
 
Il y eut heureusement un peu de fraîcheur, parfois comique avec certains candidats plus typiques et aussi une volonté de certains candidats de proposer autre chose, une réflexion pour une nouvelle société. Ces personnes ne sont pas au deuxième tour mais elles ont eu le mérite de vouloir élever le débat dans un espace médiatique qui ressemblait hélas plus à une chambre anéchoïque pour idées de fond. J’ai plusieurs fois pris parti pour ou contre certains médias par le passé sur ce blog. Si je reprends mon sentiment personnel durant cette campagne, il est d’avoir été manipulé, et pas les réseaux sociaux, en étant comme drogué vers la fin mais aussi par les media et les traitements journalistiques. Sans doute que le candidat, maintenant futur président avec quasie certitude jouissait d’un consensus porteur, mais en tout cas dans le ton et le traitement il n’y avait aucune commune mesure avec certains autres. Je ne vais pas essayer d’expliquer cela en détail sauf que de dire que la détention des capitaux des médias par des acteurs privés et ayant d’autres participations économiques constitue un réel conflit d’intérêt. Les cinéphiles penseront à Citizen Kane bien évidemment, et cela date, mais depuis lors nous ne pouvons dire que nous avons connu des améliorations. Alors j’avance ici une proposition qui serait la séparation des activités économiques et des activités d’information. Comment, combien, quand ? Je ne vais pas répondre ici car je ne suis pas au stade du programme détaillé mais au stade de la proposition et du concept. J’ai toujours aimé la télé et radio publique car du fait de cette non corrélation directe avec le monde des affaires la liberté de ton est normalement bien plus grande. Mais avec les nominations récentes à la tête de certaines grandes institutions cette liberté est sans doute moins évidente.

Il se pose aussi un gros problème de rentabilité économique des médias qui tombent très vite dans le sensationnel à outrance pour vendre. A ce stade les solutions incitatives ne sont pas encore simples car elles nécessiteraient des fonds mais payés par qui. Bien que je ne sois pas partisan des mesures coercitives, dans un premier temps et afin de constituer ce fonds, je préconise des mesures de sanction pour tout media ayant publié une information se révélant par la suite fausse et où le travaille journalistique (vérification des sources, cross-checking) n’a pas été effectué. Nous avons des gens qui sont condamnés dans la presse avant même qu’ils ne soient mis en examen, cela ne doit pas se reproduire. La réserve tant que l’information n’est pas vérifiée et la présomption d’innocence sont impératives si nous voulons y voir plus clair. Alors qui pour faire cela, le CSA peut-être mais il conviendrait de revoir le mode de désignation des membres et du président. Il est important de rétablir une réelle liberté de la presse afin de pouvoir ensuite imaginer un débat d’idée non biaisé sur l’évolution de notre société. Cela me paraît un préalable à toute initiative politique. 
Mais la principale question est : quel intérêt auront les gens au pouvoir d’aujourd’hui et de demain à faire cela ? Clairement aucun, tout son contraire mais avec une pression du peuple nous pouvons peut-être espérer faire bouger cela, en tout cas essayons de tourner la page et d’avancer dans ce sens, c’est peut-être le bon moment.