vendredi 31 octobre 2008

Quand la stupidité assassine !

Depuis quelques années, la violence à l’école se banalise de plus en plus. Violence des parents sur des instituteurs, agression d’adolescents sur des professeurs, injures qui se multiplient, les media en parlent et cela paraît bientôt naturel.
La violence est depuis bien longtemps vulgarisée, effet ou cause de ce sujet qui trône dans nos journaux télévisés. Ces actes qui sont devenus anecdotiques pour la plupart des personnes concernées, notamment à la tête de l’état qui ne se prononce que par principe et pas sur le fond du problème, nous feraient presqu’oublier que ce monde éducatif, privé de son autorité est en réel danger.
D’un point de vue sociologique l’image du professeur souffre de sa plus grande dépréciation. Alors que le professeur représentait l’autorité institutionnelle, à la fois chance de s’élever mais aussi peur du jugement de ses capacités, nous sommes passés à l’ère du professeur serviteur, qui n’est qu’un speaker comme les autres, et qu’on voudrait pouvoir zapper à volonté. Mai 68 pour ne pas le citer, a permis à beaucoup de penser qu’un monde de liberté apparaissait, que le père fouettard éducatif était mort, que la liberté et la créativité allaient supplanter tous ces anciens dogmes et permettre d’apprendre plus agréablement et mieux. Force est de constater que le virage ne fut pas amplement réussi, quant aux professeurs, avec le glissement des valeurs de notre société tournée vers la consommation, comme bon nombre de savoirs ils sont considérés comme obsolètes. Même le chef de l’Etat oublie totalement que bon nombre de leçons sont prodiguées à titre pédagogique, pour accompagner la formation de l’esprit, le développement de d’analyses, les capacités de réflexion et de discernement. Au lieu de cela on brûle presque la Princesse de Clèves, on assassine les convenances, on devient grossier et agressif. Exactement ce qui se passe aujourd’hui dans les cours de récrée.
Alors que les jeunes lycéens à blouse et raie sur le côté essayaient de se tenir aussi droit que leur président, avec devant eux cette image statique mais respectable de la réussite, notre jeunesse et nos futurs actifs, sont déjà courbés, retors, assoiffés de consommation matérielle et de domination brutale. Peut-on leur en vouloir ?
Quand ils dérapent la justice vient comme une belle mère lointaine, longtemps oubliée, qui vient vous priver de tous les plaisirs pensés acquis et qui vous répète que vous êtes un nul, que vous n’avez pas votre place pour un sou et que vous ne méritez rien.
Ces élèves qui sont soit marginalisés, soit qui se croient déjà pour des enfants rois ne se voient hélas pas offrir de limites claires auxquelles se référer, se confronter et ainsi grandir. J’imagine tout à fait ces conversations se multiplier : « S’il continue de me faire chier ce naze et qu’il me convoque encore, bah je dirais à tout le monde qu’il a essayé de me toucher et d’abuser de moi, ça lui apprendra au vieux con ». Ce n’est pas normal d’avoir nos dévots du savoir contraints de se méfier tout le temps, de couvrir leurs arrières pour ne pas terminer en proie à des stratagèmes que nous n’aurions osé imaginer il y a 30 ans. Comment un professeur peut-il se donner à son art, déjà bien difficile dans ces conditions ?
L’attractivité du poste a de plus amplement diminué, les conditions salariales ne les mettant pas plus que cela à l’abri du besoin, notamment en région parisienne où il est difficile pour une jeune couple de s’installer dans des conditions décentes. Alors qu’il y a peu cette voie, même si elle était moins glorieuse que d’autres dans le privé, assurait une sécurité et aussi une considération pour la vie. Aujourd’hui nous la bafouons et ne sommes pas loin dans certains cas d’un certain mode de despotisme inversé. Les élèves ayant des droits beaucoup plus dangereux qu’auparavant, et menaçants à tout instant.
Ainsi il y a peu, un élève s’est déclaré frappé par son professeur dans un village de l’Aisne, car il était soi-disant arrivé en retard. Moralité, le professeur fut mis en garde-à-vue directement, j’imagine qu’on lui passa les bracelets comme à ceux qui commettent des meurtres ou des actes terroristes. La justice fait son boulot, et comme de plus en plus souvent concernant ces problèmes, de façon absurde et inversée, sans prendre de leçons de ses erreurs passées. Moralité triste et tragique, l’élève avait menti et vient d’avouer, mais le professeur sans doute dans une période difficile, ayant même perdu les repères que lui offraient sa passion d’enseignant s’était déjà suicidé. On en parla un peu, mais pas tant que ça, le président ne se mouilla pas d’un mot, sans doute aurait-il trouvé, comme le suggéra le procureur, qu’il n’y avait aucun rapport, qu’il s’agissait d’un être déjà déstabilisé et que si un élève avait pu dire ça de lui, ce n’était pas un hasard et qu’il devait être un mauvais professeur.
Continuons de brûler des livres et de cracher sur ceux qui choisissent avec humilité de défendre un idéal louable, et nous continuerons d’être étonnés que l’influence et la crédibilité de notre pays ne décline. Mais j’oubliais, avec notre super président et ses valeurs affichées, nous sommes bien entendu sur de bons rails …

mardi 7 octobre 2008

Death Magnetic

Après quelques écoutes il est bien temps d'en parler. Comme beaucoup j'attendais ça depuis longtemps et bien qu'il soit rare que je m'attarde sur les nouveautés musicales, la sortie d'un album de Metallica mérite d'être soulignée. Depuis St Anger en 2003 c'était une sacrée attente et les fans commencent à s'impatienter. Comment les choses se passent-elles, un peu d'angoisse et une certaine crainte mêlée de désir apparaît sur les nombreux forums.

Pour aller de suite dans le vif du sujet, Death Magnetic est un bon album, un très bon album même. Je crois d'ailleurs que ce n'est une surprise pour personne. A part quelques aventures légèrements moins travaillées (avec le philarmonic orchestra de San Fransisco, ou sur l'album de reprises Garage Inc), les albums de Metallica ont toujours été d'une qualité irréprochable, ce qui est sans doute leur plus grand facteur de succès. Il y a peu j'entendais une chanteuse afro qui parlait de ses gout musicaux, qu'elle aimait les choses avec du groove et qui citait Nothing else matters comme une chanson ultime. Pas certain que ce soit la chanson qui soit citée en premier par l'ensemble des fans qui voudront eux se démarquer du grand public qui se mit à aime le métal en 1991 avec le Black Album, sans doute l'un des plus grand albums de vulgarisation de cette musique. Outre Nothing, The Unforgiven et Ender Sandman ont conquis un public non averti.

La force de Metallica est de toujours avoir su se remettre en question, ce qui les amena à surprendre beaucoup. La genèse du groupe, ainsi que son histoire jusqu'à aujourd'hui feraient un très bon film. Le guitariste drogué, le premier bassiste viré et remplacé par un Cliff, hippie psychédélique, headbanger sans égal qui mourra tragiquement dans l'accident de bus du groupe. De l'acool, beaucoup, jusqu'aux différentes cures de James, de la drogue qui causera le retrait de Dave qui crééra Megadeth mais qui ne se remettra réellement jamais de na pas avoir fait mieux que Metallica, un batteur à moitié fou à la silhouette et au caractère démoniaque, et puis d'autres bassistes, Jason qui se sentira longtemps rejeté et le dernier qui dénotera dans le profil mais qui finit par apporter une basse fraîche et inspirée. Toute cette épopée http://fr.wikipedia.org/wiki/Metallica dure depuis plus de 27 ans. De leur premier album studio Kill'em All en 1983 à Death Magnetic aujourd'hui il est impressionant de voir qu'il s'agit bel et bien du même groupe, qu'on les reconnaîtrait à l'aveugle et pourtant que de chemin... Après la consécration de leur métal rapide (trash métal) dans les années 80, le retentissant succès d'albums plus ouverts come And Justice for All et du Black Album, en tête des charts et qui mettra même leurs chansons dans toutes les boums des collégiens, les années 90 ont ont dévoilé une facette du groupe plus calme. Le rythme s'assagit, des morceaux très country courronant le tout sur Load et Reload. Les doutes sur l'énergie du groupe étant dissipés lors de leurs concerts toujours exceptionnels. Et puis les années 2000 qui offrirent le magnifique St Anger, splendide pied de nez à ceux qui souhaitent toujours écouter la même chose. Quand je lis les critiques aujourd'hui je me rends compte que cet album fut très mal reçu par une bonne partie des fans qui n'ont pas compris l'approche plus moderne, sans solo, plus agressive, de structure efficaces plus courtes.
Aujourd'hui ces fans frustrés se sentent libérés par ce Death qui n'a comme seul défaut que d'être moins surprenant. C'est tout l'univers de Metallica qui est repris, des morceaux ouverts à structure alambiqués de type One comme le single The day that never comes, très très bon, des morceaux dans un esprit plus trash comme My Apocalypse ou Cyanide, des rythmiques très complexes comme sur That was just your life. Le seul reproche c'est que je ne me suis pas senti si surpris que ça, j'aime et commence à adorer cet album qui offre tout de même des choses nouvelles comme le rythme de basse ska qui apparaît sur The end of the line, le son de guitare parfois proche de celui d'un guitare hero comme Yngwie Malmsteem, d'un morceau instrumental impressionant Suicide & Redemption où on pourrait par moments croire que quelqu'un a mis un Dream Theatre dans la platine. Pas étonnant que Mike Portnoy enscence cet album.
Mais attention pour les non avertis, ils'agit d'un vrai album de métal, exigeant, dans lequel on doit entrer et effectuer un véritable effort d'écoute. Les chansons, toutes plus de 8 minutes, sont particulièrement complexes, les rythmiques y sont impressionantes, se décalant, se recoupant, saccadées au bonheur d'un Lars qui s'éclate. Quant au retour des solos, Kirk adresse directement à ses détracteurs un message clair et précis, il est bien l'un des meilleurs guitaristes de la scène métal. Pour vous faire du bien écoutez cet album et s'il vous plait, si vous n'y êtes pas habitués, attendez la fin de la troisième écoute pour vous faire un premier avis. On est bien trop souvent servi aujourd'hui par des musiques qui ne demandent aucune implication, et pourtant ce n'est pas l'essence de la musique, du travail halletant de composition qu'ont fait tous les grands compositeurs de l'histoire. Ici nous parlons bien de musique, de recherche d'émotions avant tout, et non pas d'un positionnement marketing retouché par ordinateur avant tout. L'heure de vérité est d'ailleurs toujours sur scène, et en ce qui concerne les Four Horsmen vous pouvez y aller les yeux fermés. Mais surtout n'oubliez pas un petit conseil qui vient d'une de mes expériences, ne jamais faire les 3 premières chansons au premier rang and nothing else matters...