lundi 22 mars 2021

Mort de la solidarité

 Mort de la solidarité

La solidarité, encore un mot plein de promesse mais qui est tombé, dans le langage politique, à néant. Dans le Littré on peut lire comme définition en premier sens : «Engagement par lequel des personnes s'obligent les unes pour les autres, et chacune pour tous ». Il y a donc bien (et encore explicité par les autres sens et cas d’utilisation) l’implication de la mutualité. Un système où tout le monde travaille pour qu’une poignée s’enrichisse n’est pas solidaire. En revanche un système où n’importe qui peut bénéficier d’un système de santé qui lui garantit les soins adéquats dans une temporalité pertinente peut être qualifié de système solidaire. Tout le monde contribue (impôts) pour le bien-être de tous (infrastructures, soins).

Aujourd’hui il nous est demandé à tous dans cette période de crise sanitaire d’être solidaire. Sans avoir aucune retenue certains états ont lancé il y a un an des campagnes de publicité qui mettaient en scène des agonies de personnes âgées car l’un ou l’autre des petits enfants avait mal porté le masque. Culpabilité, moyen des faibles pour essayer de forcer l’esprit de solidarité. Solidarité avec nos soignants, demandée par l’Etat, alors que lui-même n’a eu de cesse de rogner sur les budgets et de mettre ces soignants en situation d’incapacité face à une pandémie. Revenir sur les incohérences de l’année passée obligerait à écrire un livre dépassant le dernier annuaire téléphonique publié en nombre de pages. Ce sont plutôt les stratégies de vaccination et les restrictions qui perdurent que je souhaite souligner ici. Nous avons donc des pays qui se sont mis à l’arrêt pour ne pas contaminer les personnes à risque, en grande majorité les personnes âgées, de plus de 80 ans (bien entendu des contre exemples surmédiatisés existent). Ces personnes auraient pu être seules confinées ce qui aurait permis aux jeunes qui doivent tout construire de leur future vie d’adulte de faire, ce que leurs aînés avaient pu réaliser sans aucun tracas plusieurs dizaines d’années auparavant. Mais non, tout le monde devait être solidaire. 

Au moment où la solution choisie par l’ensemble des gouvernants du monde arrive, c’est à dire les vaccins, la quasi-totalité (mais pas tous) choisit de vacciner ces mêmes personnes à risque, et donc  surtout les vieux. En parallèle les frontières sont fermées (en Belgique du moins), il n’y a toujours aucun lieu de détente ni culturel ouvert. L’Union Européenne, avec une Ursula Von der Leyen qui a autant de culot qu’un Cahuzac déclarant devant l’assemblée qu’il n’a aucun compte caché, aborde le sujet d’un passeport biologique, qui permettra aux vaccinés de reprendre leurs voyages, d’aller au cinéma et au restaurant. Je parle de culot car c’est cette même UE qui a dramatiquement échoué dans sa stratégie d’achat de vaccins au point qu’ils vont essayer par la force d’empêcher les vaccins AstraZeneca produits en Europe, de quitter la zone UE et d’être livrés au Royaume-Uni comme prévu dans les accords commerciaux. Ce serait une première, enfin à ma connaissance et sera considéré dans quelques années comme le socle d’hostilités profondes entre peuples, et si nous n’avons pas de chance, de guerres larvés ou déclarées (guerre économique et sociale dans un premier temps). 

Les Anglais en tout cas continuent de n’être solidaires en rien du continent, mais comme ils sont sortis de l’Euro qui pourrait les en blâmer. C’est l’évènement rêvé pour que Boris Johnson redore son blason et prouve qu’il était opportun de faire ce Brexit, devant une Europe incapable de s’occuper d’elle-même et devant spoiler les braves nations mieux organisées. Il a gagné. Il est vrai qu’il est délicat de voir que des pays du G10 vaccinent deux fois moins vite que des pays dits en voie de développement. 

Je reviens à nos pays, nous devons donc être solidaires afin que des personnes appartenant à une génération dorée, qui s’est enrichie, qui a pu partir le plus tôt à la retraite, a bénéficié du tourisme de masse pour connaître tous les recoins de la planète, et qui a par la même occasion surconsommé et sur-pollué ayant pour devise cette phrase de Victor Hugo dévoyée : « Après moi, le déluge », qui préfère aller au bout de cette logique d’immortalité par la technologie mortifère pour la planète plutôt que de songer à ceux d’après (ils vont se débrouiller de toute façon regarde comment ils ont l’air intelligent), qui se sont repus d’égocentrisme et ne prenne le mot solidarité que dans un sens, qui sont les votants les plus dociles et manipulables par la peur. Nous devons être solidaires pour que, maintenant, ces personnes qui dans toute autre espèce animale auraient dépassé depuis bien longtemps la date de péremption puissent à nouveau voyager, aller au restaurant et en boîte de nuit, pendant que de jeunes adultes ne parviennent même pas à se construire. Le problème jusqu’à peu concernait essentiellement l’incapacité de ces jeunes à faire construire (une maison par exemple) par rapport aux anciens qui gardaient le magot jalousement et qui avaient pu bénéficier de la croissance passée et de la solidarité pour s’enrichir. Les chanceux bénéficiaient donc de l’apport financier des leurs parents ou arrière grands-parents, pour les moins chanceux il était bien plus délicat de s’en sortir seuls face à la concentration du capital. Mais là nous sommes un cran au-dessus dans le niveau d’indécence. 

Imaginons donc un monde où des personnes ayant fait leur vie, bien lotis choisissent donc de tout garder, soins pour eux et confinement pour les plus jeunes afin de pouvoir consommer à nouveau, se sentir encore vivants, et qui auront la joie de faire un câlin à leurs petits-enfants, ou arrières. Petits-enfants qui seront pris d’émotion devant le fait de voir leurs grands-parents, tout le monde est aux anges, même les parents qui subissent comme ils peuvent cette situation. Et puis quelques années passent, malgré des ajouts technologiques coûteux les arrière grands-parents sont sur le point de rendre à la terre ce qu’elle leur a donné, et puis d’un coup, sans crier gare, les petits-enfants disparaissent, les uns après les autres, suicidés et morts avant les plus vieux, n’ayant jamais réussi à se construire, à retrouver un équilibre ni un quelconque bonheur, étant des êtres instables par essence du fait de leurs années confinées. Tout cela pour un instant de bonheur furtif et pour que des vieux puissent investir maintenant les boîtes de nuit. 

Cela peut paraître provoquant, mais réfléchissez sur le sens de toutes ces politiques un instant. Sont-elles réellement dans le sens de la vie, dans la préservation de la vie d’une espèce, de la solidarité de l’espèce humaine, ou sont-elles totalement dévoyées par des accros à l’illusion d’immortalité qui ne veulent pas laisser leur place jusqu’à couler toute l’espère avec eux. Qui a une pensée cruelle ? celui qui ne veut que survivre seul ou celui qui souhaite qu’il y ait une vraie solidarité, c’est-à-dire qui va dans tous les sens et qui donne des chances égales à toutes les générations. Je ne sais pas qui mourra en premier entre le riche arrière-grand-père et le jeune ado brimé, mais permettez-moi de dire, que celle qui les a battu en mourant bien avant est bien la solidarité, déjà enterrée.


lundi 8 mars 2021

Humiliation

 Humiliation

Qui vient de l’acte d’humilier où dans son premier sens religieux il s’agit de s’incliner avec respect, rendre humble. Puis aujourd’hui l’utilisation du verbe humilier se concentre sur son sens d’abaisser, rabaisser d’une manière outrageante ou avilissante, atteindre dans sa fierté, sa dignité. Je prendrai dans ce billet ce troisième sens. Donc plutôt un sentiment affectant négativement celui qui souffre d’humiliation (du latin humiliatio “acte d’abaisser”).


Pourtant c’est bien le terme indignation qui est en vogue ces dernières années. Je n’en veux en rien à Stéphane Hessel dont rétrospectivement on peut se demander si le rapide essai qui avait caracolé en tête des ventes il y a plus d’une dizaine d’années n’avait pas été pris à contre-sens. L’indignation semble être le propre du communautarisme actuel et du politiquement correct. On s’indigne de ne pas voir assez des femmes dans certains postes, de ne pas voir de gens ayant une pigmentation de peau plus marquée que celle du basique blanc hétéro à la télé etc. On s’indigne qu’un professeur tatoué des doigts de pied au fond des yeux ne puisse tranquillement faire son métier, ces mêmes parents s’indignent que l’on dise à leurs enfants que la terre est ronde, alors qu’en fait on devrait tout de même pouvoir croire ce que l’on veut tout de même. Indignation contre indignation vont bon train, l’on ne sait plus que pouvoir dire et on s’autocensure automatiquement. Quand je vois les pincettes que prennent maintenant certains animateurs ou humoristes, c’est bien triste. Et pourtant ce combat des communautaristes, où chacun vogue pour sa chapelle comme l’avait si bien décrit Jean-Pierre Bacri dans une interview radio avec Frédéric Taddëi rediffusée samedi 23 Janvier et disponible en podcast. Il haïssait le communautarisme : qu’on soit tous frères non ça marche pas, les frères se déchirent de toute façon et ne s’aiment pas, mais qu’on se respecte et qu’on suive la même loi pour vivre ensemble et ce serait parfait.


Aujourd’hui ces pros de l’indignation ont la magnifique tribune des réseaux sociaux numériques pour terroriser ceux qui s’expriment. Et les qualités d’expression et de compréhension de ces personnes étant déficientes, les faux sens sont pléthore, tout est retenu contre l’auteur par des censeurs débiles. Et pourtant ces censeurs débiles ne disent rien contre l’humiliation généralisée depuis près d’un an par nos gouvernements (Belgique, France et voisins). A l'époque, je voulais lancer le mouvement de la plume dans le cul devant l’aberration du port du masque généralisé même en vaste plaine, seul à minuit. Depuis lors, le couvre-feu a mis un terme à cette possibilité. Des policiers avaient cherché à m’humilier devant mes enfants alors qu’ils n’étaient pas informés de la date d’application d’un décret qu’ils faisaient appliquer 3 semaines avant la date et que j’étais dans mon plein droit. Ils m’avaient allégrement insulté et avaient  critiqué l’éducation que je donnais à mes enfants, qui eux, calmes et respectueux  étaient pris de stupeur. Ils ont ce jour-là fait le deuil de l’estime qu’ils portaient auparavant pour ces hommes et femmes en théorie à notre service.


Cela fait un an que nous expérimentons presque tous cette humiliation au jour le jour. Je dis presque car comme dans toute période de crise, il y en a certains qui s’en sortent mieux, qui ont des passe-droit, voir même qui en profitent pour s’enrichir ou asseoir leur domination économique et sociale. Rien ne sert de tout réchauffer ici, mais pour résumer simplement, ceux qui disent de faire ne sont pas les premiers à s’exécuter. Il paraît à un nombre grandissant normal d’être privé de ce qui fait l’essence de l’homme depuis les premières civilisations et c’est bel et bien inquiétant. Il ne faut pas être naïf et se rendre compte qu’il est très facile de perdre des droits ou des libertés mais très long et douloureux de les regagner. Une vidéo cyno-comique circule sur internet et présente la visite du musée du restaurant, espace disparu mais où à l’époque les gens en plus de manger à la même table pouvaient même pendant l’apéro se servir des cacahuètes dans le même bol que ses comparses. En commentant cette vidéo avec des amis par écrans interposés l’un ou l’une cite l’exemple des cacahuètes et dit, ça on n’y reviendra pas. Et c’est bien là qu’est le problème, tout comme toute installation des systèmes despotiques il apparaît impossible à ceux qui le subissent que les choses puissent revenir “comme avant” ou encore pire “mieux qu’avant”. Il devait sembler impossible à certaines personnes de partager à nouveau avec leurs amis juifs un dîner dans l’Allemagne de 1940. Les niveaux sont différents, oui mais le bol de cacahuètes aussi anecdotique puisse-t-il être est le symbole d’une vie ou l’échange de microbes n’est pas la première préoccupation de la société. On boit une bière, on voit bien que ces cacahuètes qui luisent ont pu être touchées par d’autres, voir même arrosées par les postillons du barman, mais l’on avait une envie de salé, de graisse et l’on ne s’en faisait pas, faisant confiance à notre système immunitaire, et au pire à quelques médicaments ou médecin. Tout cela n’était pas conscient et relevait d’un contact physique et d’une intégraton sociétale, notion de partage, de vivre ensemble qui ont fait le succès de l’homo sapiens et lui ont permis de dominer son environnement.


La question qui m’occupe est de savoir si tous ces changements sont conscients, du moins si le but et la destination des mesures est consciente. S’il s’agit seulement d’une panique du gouvernement et d’actions gouvernées par la peur c’est catastrophique mais moins grave que si cela découlait d’une volonté de changement profond de la société. Il est délicat d’aborder de tels sujets sans être récupéré par certains et taxé de complotiste par d’autres. J’ai récemment lu Sapiens et Homo Deus. Si le premier est un énorme succès mondial et traite du passé, le second qui reprend une bonne partie des éléments de la gloire de Sapiens émet des pistes pour notre futur. Enfin je devrais plutôt dire le futur du successeur de Sapiens. Les changements technologiques sont tellement rapides et profonds qu’il est selon l’auteur impossible d’imaginer la suite avec précision. Toujours est-il que la recherche du bonheur perpétuel, de l’immortalité et de l’homme dieu sont les trois dynamiques qui sous-tendent les évolutions du XXIe siècle. Certes tout le monde ne sera pas aux premières loges mais il est légitime de s’interroger sur les conséquences générales que ces recherches vont avoir. Si certains hommes et femmes peuvent devenir amortels, non pas immortel car ils pourraient toujours se faire écraser par un bus, mais il s’agirait d’hommes que l’âge et les maladies ne pourraient affecter de morbidité. Nous pouvons parier qu’il s’agira plutôt des personnes possédant une partie non négligeable de la richesse mondiale, du moins au tout début. Ces hommes seront-ils seulement améliorés, augmentés, cyborgs ou encore plus loin leur esprit ne sera-t-il pas transféré dans un support de vie non-organique. L’intelligence artificielle aura entre-temps remplacé bon nombre d’opérations et tâches réalisées aujourd’hui par des hommes (ouvriers à cadres compris) dont l’importance ne sera plus que secondaire. Les guerres comme le dit Harari ne nécessitent plus des centaines de milliers de corps,  elles sont maintenant avant tout technologiques. Alors pourquoi des sur-hommes immortels qui détiennent la richesse mondiale, les ressources et les armées non organiques auraient-ils besoin de garder en vie des millions d’individus pollueurs et qui représentent un risque social et dont le nombre pourrait même si il était coordonné remettre en cause la tranquillité des quelques centaines de milliers des hommes les plus riches. On pourrait imaginer ces mêmes sur-hommes par une appropriation de l’histoire de l’arche de Noé décider d’opérer une opération de grande envergure. Par exemple une épidémie mondiale. Je ne dis pas que le Covid est cette épidémie mondiale, et je pense que si je le soutenais on pourrait à raison me traiter de complotiste de bas étage. Cependant cette gestion de crise sanitaire va faire réfléchir. Pour me rassurer devant cette éventualité, je me dis que le nombre croissant de constructions de bunkers dans la Silicon Valley n’est pas en lien aujourd'hui avec cette théorie. Ces riches détenteurs des capitaux et des innovations mondiales pensent plus à se protéger de hordes en manque d’eau devant les dérèglements climatiques. Donc nous avons encore quelques années ou dizaines d'années devant nous. 


En tout cas, il me semble que nos gouvernements favorisent plutôt la constitution de richesses de certains que le bien-être de tous. Alors si vous trouvez un contre-exemple sous l’ère Macron je suis réellement très curieux de l’entendre.Dans cette crise sanitaire et économique les fortunes de Bezos et Musk ont plus que doublé. Et face à cela rien, aucune taxe pour compenser les dissymétries créées par la fermeture forcée des commerces de proximité. Une TVA à 40% sur les produits vendus par ces géants et bam, c’était simple et laissait le temps aux petits commerces de s’équiper et réagir. Alors oui il y a eu quelques milliers d’€ d’aides par enseigne, qui proviennent de l’argent collectif et surtout de la dette (comme les mesures de chômage partiel) qu’il va falloir très prochainement penser à rembourser, le FMI commençant justement à mentionner cette idée dans la  presse. Et cet argent, comme les riches ne sont pas plus taxés, que Macron refuse une taxe sur les transactions financières, devra évidemment être pris quelque part et où si ce n’est dans les dépenses publiques, c’est à dire dans l’éducation et le système de santé. Pour pallier au mieux une incompétence, le gouvernement va donc devoir supprimer encore des capacités qui sont celles essentielles pour la gestion d’une crise sanitaire. Cercle vicieux particulièrement humiliant. Car si le budget hospitalier n’avait pas été coupé de la sorte, le confinement aurait été tout autre et l’économie aurait pu continuer, ce qui aurait limité l’accroissement faramineux de la dette. Le quoi qu’il en coûte quelle blague. Il en coûtera bien plus de ne pas avoir pris des mesures pour répartir plus les flux de revenus et bénéfices captés depuis le début de cette crise. En parallèle de cela nous avons des petits commerces endettés, qui sont pointés du doigt dès qu’un flacon de gel hydroalcoolique se vide et où les policiers se donnent le droit de se comporter en seigneurs, houspillant, culpabilisant les gérants sans retenue. Humiliation.


Il est délicat de se dire que nous sommes gouvernés par des abrutis finis. C’est pour cela que certains s’abreuvent de théories les plus fumantes, délicat de se dire que c’est juste stupide. L’homme a besoin d’un sens, de croire que les choses suivent une certaine logique et qu’elles ne sont pas qu’aléatoires. Il faut bien entendu se méfier de ces réflexions qui ont pu justifier les pires horreurs en désignant des coupables comme la récession de l’Allemagne des années 1930 fut en partie expliquée. 


Je parlais plus haut des commerçants mais bien entendu il y ceux qui ne peuvent toujours pas exercer leur métier, même dans des conditions dégradées. En Belgique les coiffeurs étaient étonnement privés de leur activité comme si un groupe de hair metal avait pris le pouvoir en plat pays et souhaitait imposer une réforme capillaire. Plus généralement les métiers de la restauration qui me sont chers (cela se voit à la forme légèrement rebondie de mes abdominaux) doivent être dans un état que je n’ose imaginer. La plupart ont procédé à des investissements importants alors qu’ils sortaient de plusieurs mois d’inactivité. Une grande partie a joué le jeu, même le petit café de quartier avait dressé des grands cadres avec des pans de plastique entre ses tables. D’autres sont allés plus loin avec des masques spéciaux, des espacements énormes, des aérations coûteuses, tout cela pour devoir fermer à nouveau sans explication crédible. Les seules études portaient sur les fast foods aux Etats-Unis qui n’avaient pris aucune mesure et en Corée, également avant mesure. Les restaurants sont fermés depuis Octobre et le virus est toujours bien présent, et à certains endroits en phase d’accélération. Donc c’est juste pour être certain de priver de moments de discussions et de partage les hommes et femmes à qui on a déjà enlevé une bonne partie de leur vie sociale et récréative qu’on les laisse fermer, car si ils avaient été les responsables nous n’aurions plus de virus après 5 mois de fermeture. 


Devons nous finir dans des boîtes fermées avec un câble directement relié à notre cerveau ? Pilule rouge ou pilule bleue ?


En Belgique, le concept de bulle sociale a été inventé. Il est vrai que ce pays manquait de profondes inventions, la dernière en date prouvée remontant à la méthode de comptage de balles utilisée lors de la découverte de nouveaux territoires aux abords du fleuve Congo. Afin de limiter le mauvais recours aux munitions, chaque homme devait justifier un coup de feu en ramenant la main coupée de sa victime. Étaient lors jonchées sur le sol des tas de mains coupées. Déçus de leur défaite en demie-finale de la dernière coupe du monde et sans doute ayant trottant dans l’arrière d’un cerveau creux, le mot but planait, but, but, bulle. La bulle sociale était créée, ajoutant une étape fondamentale au surréalisme belge, après Magritte et ceci n’est pas une pipe, le gouvernement Willems créait Ceci n’est pas un ami de ta bulle sociale. Bulle dont le nombre oscilla rapidement de 10 et à 1. Un, pas deux. Non enfin sauf si tu es une personne isolée, par exemple un grand parent, tu as le droit de voir l’un de tes enfants et l’un de tes petits-enfants. Mais à l’extérieur, à moins de 4 et avec distance et masque (attention dans sa grande mansuétude le gouvernement permet de se voir à 10 dehors à partir du 8 mars), l’on put fêter Noël coutant pneumonies et coups de froids aux courageux.  Il est interdit de ne pas interdire. Tous ces hommes politiques sèment la panique et semblent s’en délecter et surtout ne pas penser à leurs concitoyens. Et pourtant il suffirait de quelques dizaines de milliers de personnes légèrement coordonnées pour renverser le pouvoir et réfléchir au bien du peuple. Pas au bien du système, en soit on s’en fiche si nos droits et valeurs communs sont assurés. Car ici nous échouons à maintenir les droits de l’homme, droit au travail, droit à l’éducation. 

Ursula Van der Leyen se prononçant sur les voyages entre pays, affirmait qu’il fallait absolument maintenir le marché commun et permettre le transport des biens et services. L’homme européen au service de son économie, et c’est tout. Devons-nous vivre longtemps assujettis à l’économie, l’économie ne devrait-elle pas être en substance tournée pour le bien-être des hommes en incluant de façon urgente, le profond respect de son habitat ?

 Mais si l’on considère à nouveau les hypothèses d’évolution de l’homme et des potentielles "améliorations “ que certains d’entre eux ne vont manquer d’avoir, tout en parallèle d’une intelligence artificielle renforcée, ne sommes nous pas dans la nature des choses, une économie, force indépendante qui va survire à l’homme. Harari donnait un exemple : donner une tâche anecdotique comme calculer le nombre Pi à l’infini à une intelligence artificielle totalement supérieure - peut-être choisira-t-elle la possibilité pour arriver à cette fin d’éradiquer l’espèce humaine et de dominer toute la galaxie et tout cela en moins de temps qu'il ne me faut pour écrire cette page et continuera ainsi dégagée de toute menace à calculer pi jusqu’à la fin des temps. N’en sommes-nous déjà pas là avec l’économie ? Un jour les systèmes de trading à haute fréquence on fait perdre les deux tiers de la valeur de l’indice Dow Jones et personne n’a jamais compris pourquoi ni ce qui avait été à l’origine de cette réaction en chaîne Ce qui est vrai avec l’exemple boursier pourrait l’être d’autres sujets. C’est vrai que cela rappelle des films de science-fiction. Il y a quelques années lorsque l’on me parlait du risque de l’IA je ne le prenais pas totalement au sérieux, me disant que jamais il ne serait possible d’égaler ce qui fait l’humanité. Égaler avec son lot de faiblesses et d'interrogation qui font la beauté des sentiments, peut-être que non, mais dépasser et traiter tout différemment plus vite et mieux selon une autre logique que la nôtre sans doute.


La seule faiblesse de cette évolution se situe au niveau des ressources, car tout système a besoin d’énergie et il est clair qu’aujourd’hui nous n’avons aucune solution mise en place pour vivre de façon durable sur cette planète. Vous allez me dire que peut-être, alors que nous serons confinés pour la 48e fois; certains profiteront de vols spatiaux. Peut-être. Pourtant même si tout semble aller très vite technologiquement j’ai l’impression que tout va très vite au niveau micro mais qu'aujourd'hui il semble encore délicat de réaliser des œuvres et des changements macros. Elon Musk fait des lancements d’objets spatiaux, soit, mais la fréquence est pour le moment encore réduite à l’échelle de la volonté de coloniser une nouvelle planète. Les défis du grand vide nécessitent encore de nombreuses réflexions. Je ne suis pas expert dans ce domaine mais je n’ai pas l’impression que nous ayons beaucoup bougé, ou en tout cas de façon substantielle sur la conciliation des deux grandes théories en vigueur, physique quantique et relativité générale. Peut-être qu’un algorithme trouvera une solution, ou peut-être que la solution sera de ne plus y penser et que c’est un problème insoluble avec l’étendue de nos connaissances actuelles. Nous saurons peut-être bien plus vite que nous sommes dans une impasse, l’IA recommandera donc qu’il vaut mieux exterminer 90% de la population mondiale afin de vivre durablement sur terre. Là je sais que vous pensez à votre voisin dont le chien a pissé sur votre paillasson que vous les voyez directement dans les 90% à éliminer et que grâce au fait que vous ayez eu le code du premier coup, mais bon la pratique c’était pas de votre faute si la dame avait laissé son clignotant, vous vous voyez dans les élus. Ce grand jour d’après, fantasme de science-fiction qui en fascine et horrifie d’autres. 


Pour le moment nous sommes en proie à des événements bien plus terre à terre. L’homme n’a plus droit de faire appel à son libre arbitre. Il est le fautif, donc si il veut à nouveau pouvoir aller travailler sur le lieu de son travail de merde, il faut qu’il écoute et se responsabilise bordel de merde. C’est pas compliqué de mettre un masque, bon maintenant faut qu’il soit exactement comme on a dit, en peau de fesses de babouin, sinon ça filtre pas bien. Dans les tranchées les pauvres gars ils les mettaient bien les masques pour survivre. Il faut respecter nos ancêtres qui se sont battus pour nos libertés. Hein, non ? Comment ça, oui bah si ils se sont battus eux, ils ont risqué leurs vies pour qu’on soit libre d’écouter un gouvernement qui nous dit jusqu’où et comment il faut manger la bûche de Noël. Nous voilà par un procédé narratif de retour dans les Ardennes en 1916. Albert vient d’avoir une apparition sous forme de rêve, il a visité la France en 2021. Tétanisé le casque sur le nez il se réveille et interpelle son pote Léon. Ils se sont connus à l’école primaire et ils draguaient la même fille, Suzanne. Avant qu’elle n’ait pu décider les voilà tous les deux enrôlés pour le service militaire en 1912, pas de chance ils enchaînent sur la guerre de 14 n’étant passés que de rares fois en permission et ayant trouvé Suzanne avec un réformé de la première heure, l’héritier du charcutier Durant, dont malgré l’évidence de l’acte et grâce aux relations du papa, le pâté en croûte a toujours joué un grand rôle dans la politique française, sa coupure de l’index au hachoir, qui est resté tranquillement dans sa province et a raflé la belle dont les revenus de la famille et les problèmes de hanche du père ne lui permettait plus de gérer la petite exploitation avicole familiale.  

“- Hé Léon, fichtre de cauchemard, je nous ai vu dans plus de 100 ans.

  • Mais qu’est-ce que tu racontes mon Albert, t’es certain que t’avais bien mis ton masque ce matin, tu veux que je t’emmène voir l’infirmier. 

  • Ah non, d’abord l’infirmer il a sauté ce matin et puis je te promets c’était un rêve bizarre. Avec un petit enfant du nom de Victor qui était obligé de porter un masque à l‘école.

  • Quoi encore les allemands ? 

  • Non non. C’était pas la guerre. Mais ils devaient tous rester chez eux et porter un masque. Plus de gymnase, plus de café ni de belote, même la famille qu’ils avaient pas moyen d’aller la voir. 

  • Ahaha, que t’es con Albert, c’est pas des hommes fiers comme nous qu’allons avoir des rejetons qui supporteraient ça sans broncher”



Procédé narratif méga innovant fermé. Léon pose la bonne question : plutôt que de dire qu’on doit accepter sans rien dire car nos ancêtres ont vécu pire, si ils ont vécu cela ce n’est pour rien au monde pour que l’on puisse accepter et laisser passer des mesures totalitaires de la sorte. Macron sera sans doute digne dans quelques années de ses dramatiques prédécesseurs européens du 20eme siècle. 


Pourtant il y a une possibilité d’action possible. Aucun homme politique ne peut résister à son peuple. Il peut l’opprimer mais si ce peuple s’organise un tant soit peu ,c’en est fini de lui. Donc organisons les choses. Deux questions : voulez-vous vivre de la sorte pour toujours ? Peut-on vivre de la sorte pour toujours? Si votre réponse aux deux questions est non, on peut continuer à se parler.