vendredi 29 février 2008

La physique des catastrophes de Marisha Pessl

Peu convaincu par la couverture rose de cet ouvrage (matchisme primaire!), c'est mon libraire qui me l'a vivement conseillé : "Ca vaut la peine, c'est surprenant, ça sort vraiment du lot!"
Alors, je me suis laissé tenter, et c'est bel et bien génial. Cela fait bien longtemps que je n'ai pas été enthousiaste à ce point pour un livre contemporain, mais là, ce fut réellement un énorme plaisir tout au long des 600 pages (ça pourrait décourager mais je vous promets que ça passe plus vite que bon nombre de bouquins contemporains français de 200 pages).
Je n'ai pas envie de donner trop de détails sur l'histoire car je ne veux en rien oter de la bouche des futurs lecteurs le plaisir qu'ils vont tirer des savoureuses surprises qui s'enchaînent. Pour résumer, l'histoire, qui nous emmène sur les pistes de l'apprentissage d'une jeune fille américaine et qui se termine sur le ton d'un véritable thriller pyschologique, en vaut la peine.
Mais si ce n'était que cela, ça resterait un bon roman parmi d'autres et ce n'est pas le cas. La façon dont s'articule le roman, comme un rapport ou un devoir sur toute une série d'oeuvres, empruntant à de nombreux auteurs classiques le titre de leurs oeuvres pour les donner à ses chapitres est une trouvaille. Chaque chapitre portant une certaine similitude avec l'oeuvre à laquelle il se réfère. En plus de cela, le récit est tout le long agrémenté de références extrêmement pertinentes à des ouvrages réels ou imaginaires qui intensifient l'humour de l'ouvrage. Car c'est profondément drôle et brillant. Chaque personnage, et même les lieux, sont disséqués très finement, allant jusque dans leurs plus petits recoins pour en faire sortir des vérités personnelles et universelles sur l'adolescence, le deuil, la disparition, le doute, l'éducation, les relations familiales... Ce livre est tellement riche que les 600 pages se gobent littéralement. Le style est tout à fait honnête et même si je ne peux pas réellement juger, ne l'ayant pas lu dans le texte (Special topics in calamity physics) je pense que la traductrice a réalisé un très bon travail pour adapter certaines allusions qui nous deviennent plus compréhensible tout en gardant leur saveur d'origine. Ca y est j'ai trouvé le terme approprié, ce roman est savoureux.
C'est mon coup de coeur de ce début d'année et c'est sans doute bien parti pour le rester toute l'année. En plus ce roman a été écrit par un auteur de 27 ans qui aura j'espère encore le temps et le don de nous émerveiller. L'attente sera grande pour son second roman mais vu la réussite de celui-ci je ne peux être qu'impatient.

mardi 26 février 2008

Douce France ...

L’avantage quand l’on vit à l’étranger c’est qu’on peut avoir cette distance de regards qu’ont les media hors de notre pays d’origine. Je ne sais à la lumière des évènements actuels si je peux parler finalement d’un avantage, car même s’il permet d’avoir une vue différente elle n’en est pas moins flatteuse et me fais mal. Mal d’avoir l’impression que l’une des valeurs que j’ai toujours crue dans une certaine mesure propre à mon pays se voit tout simplement effacée par un nouveau despote.
Si l’on m’avait demandé quel pays européen a le plus de chance de succombé à un nouvel absolutisme sauvage et aveugle, je n’aurais jamais parié sur la France, pas même lorsque j’ai dit, tout fier, l’an dernier à mon père de voter avec ma procuration pour le seul candidat crédible, celui qui ferait bouger les choses. Sur ce dernier point je crois que personne ne s’est trompé. Et maintenant je n’ai plus qu’à me dire pas grave, plus que 4 ans !!! Quatre longues années, et vu le rythme si ça continue, je me sentirai plus mangeurs de frites que de coq au vin.
Je ne suis plus dans le jus et prends les informations comme elles m’arrivent des media anglais, belges et bien sur français. Et comme dirait l’autre c’est pas très jojo. Si on m’avait dit il y a un an que je n’encadrerai plus Sarkozy, Nicolas comme l’as toujours appelé ma grand-mère, j’aurais rétorqué arrête ton char je vais pas non plus voter pour la mégère acariâtre. En plus les valeurs il en parlait, je trouvais ça pas mal du tout de remettre un peu de plomb dans la cervelle, un peu d’attachement pour son pays, l’idée de mouiller le maillot tous ensemble pour s’en sortir, je trouvais ça vraiment bien. C’est ce que je voulais entendre et je devais pas être le seul car ce petit cinéma a bien marché.
Je ne peux plus en ressortir d’extraits exacts et précis, mais comme disait Machiavel qu’importent les moyens tant qu’on a les résultats, car le peuple jugera toujours au résultat. Et bien là les moyens semblent déficients et les résultats pas évidents. Et s’il n’y avait que ça, mais c’est la remise en cause de l’égalité qui me fait mal, et profondément. Pas mal histoire je vais écrire un nouveau post sur mon blog et sur quoi donc je pourrais bien écrire, mais bien mal il va falloir agir, mais comment ? Au tout début j’étais critique sur certains points mais assez hermétique à celles gratuites sur ses propos débordants. Maintenant ce n’est plus possible. Je m’étais réellement promis de ne pas tomber dans le panneau et de ne pas tomber dans le travers des media, de parler sans cesse de lui mais là je peux plus. Ce type est un despote, pas d’autres mots, peut-être encore en puissance, mais il a tout ce qu’il faut. Il commence à montrer que c’est lui le roi, qu’il dit ce qu’il veut et que de toute façon même à 38% il n’en a cure. Il va nous sortit des trouvailles du genre, bon comme il faut aller casser la gueule à des connards de terroristes il va falloir grossir les rangs de l’armée, on va rétablir le service militaires et les gars vous aller me mater de l’afghan, mais je vous rassure les gars vous pourrez en tuer plus pour gagner plus. On va vous faire une petite prime, en revanche la classification de métier à risques et autres on laisse tomber, vous allez tellement vous en mettre plein les poches en niquant du barbu que plus besoin de toutes ces couvertures à la con, et si vous êtes infirmes et mutilés bah tant pis pour vous. Au fait les jeunes de banlieues, je vous ai pas dit, on rétablit le service militaire et pas 10 mois mais bien 2 ans. Bah ouais il en faut de la chaire à canon. Par hasard, ça nous rappellerait pas un pays outre atlantique tout ça ? Toutes mes excuses pour le ton grossier mais je voulais que ça fasse plausible, qu’on puisse imaginer le président dire ces mêmes mots.
Une chose qui m’étonne encore c’est qu’il n’a pas encore passé de commandes de films d’états. A moins que des téléfilms en production n’en soient déjà des outils. Pas encore de recul et d’analyse dessus mais j’avouerai que ce serait une suite logique. C’est bien beau de critiquer mais que faire ? Si on ne fait que critiquer et bien on fait comme les anciens éléphants ou autres musaraignes, on publie une alarme dans un papier sans grand intérêt, on dit qu’on s’inquiète mais quand on est un leader politique est-ce que ça suffit. En ai-je entendu un bosser des sujets profondément dans le but d’apporter des solutions alternatives. On les entend s’insurger, moi aussi ça m’indigne qu’on ne respecte plus un conseil constitutionnel et qu’on se montre arrogant envers un pauv’type lors du salon de l’agriculture mais s’il vous plaît montrez nous messieurs les hommes politiques qu’on peut faire autrement. Qu’on peut rétablir une véritable démocratie, voir même une véritable république aristotélicienne, faire fonctionner le tout, donner de l’envie aux gens, à tous et pas seulement à ceux qui sont bien nés ou qui ont une volonté qui leur permettrait de traverser la Sibérie à pied.
Tout le monde n’est pas fait pour vivre dans une entreprise compétitive, la France n’est pas une entreprise, du moins pas que ça, croire qu’on peut tout gérer à partir d’un compte de résultats est trop simpliste. Mais est-il capable de plus ? Y-a-t-il dans sa tête de nabot tortionnaire avide de pouvoir plus que ça, plus qu’un intérêt personnel ? J’en ai douté longtemps, mais plus de doute, cet homme s’en fout de nous comme de la dernière soubrette prise par derrière dans un couloir de l’Elysée, ce qu’il veut le pouvoir, l’argent, les femmes, rien de plus et ça, c’est grave !!!