mardi 29 septembre 2020

Journal de 40 -2

Journal de 40 -2

Il est vrai que j’ai un petit manque. Même si c’était assez contraignant et qu’avec des journées très chargées il n’était pas toujours simple d’écrire un post, j’y suis parvenu et c’est un petit succès. Rrrr ça y est le gars il a 40 ans et il verse dans l’autosatisfaction !

On me demande comment ça fait d’avoir 40 ans, bon à part être totalement temporellement lunatique évidemment que ça ne fait rien du jour au lendemain. C’est plutôt le concept de se dire qu’il n’y a plus d’hésitation possible et qu’on a fait au moins la moitié de sa vie. Il peut certes y avoir des exceptions mais, en gros, c’est ce qu’il se passe.

Je discutais ce week-end avec un ami, de quelques années mon aîné, il me mettait en garde contre la quarantaine, je lui demande alors à quel âge exactement il avait quitté sa femme pour se mettre avec une fille 10 ans plus jeune que lui, réponse à 40 pile. Ensuite il a évoqué des circonstances atténuantes, blablabla et puis des jumeaux …

A part ça il ne se passe rien de drastique, les petits bobos étaient déjà là chez moi depuis un petit moment. Mais là j’ai reçu plusieurs cadeaux en lien avec cela, le fait de vieillir et d’en porter les stigmates n’est plus tabou. A moi le Yoga, le coaching sportif, la kiné, etc … j’aurais presque envie de croire que je vais ressortir de tout cela en méga forme. Ils n’ont pas osé le lifting, ouf ! Et puis hier à l’escrime je me suis fait ramener à ma déliquescence en me faisant battre par un quasi débutant.

Même si le mois d’octobre va être un mois particulièrement chargé je vais essayer de réfléchir à un nouveau concept pour continuer de poster des billets de manière assez régulière. Raconter ma vie de tous les jours n’a que peu d’intérêt donc je me dis que partir sur une petite fiction, une petite nouvelle écrite au jour le jour cela peut être assez sympa et me permettra de continuer à écrire. Les projets de romans et autres livres sont bien à l’arrêt depuis un petit moment et nécessiteraient un temps que je n’ai certainement pas. Du coup pour le sujet, même si il ne va pas être facile de mettre tous mes lecteurs d’accord il pourrait y avoir l’histoire d’un jeune gay qui fait semblant d’épouser sa prof de français et qui parvient à la tête d’un pays et le plonge dans le totalitarisme en prenant comme prétexte un virus extraterrestre qu’un de ses parents lui aurait ramené d’une autre galaxie et qu’il aurait répandu mondialement. Hum, pas assez réaliste. Ou peut-être l’histoire d’un monde vidé de tout sens du langage, une babélisation totale même au sein des mêmes pays, les groupes s’insultant les uns les autres, les plus méchants se transformant en zombies et mangeant exclusivement le croupion de leurs victimes. Pareil, ça ne se tient pas. Alors j’essaie celui-là, celui d’un groupe de personnes se réunissant une fois par an dans le même hôtel des Pays-Bas et jouant l’avenir du monde au Risk ou Warcraft. Bon je sais, je suis vraiment dans la science-fiction. Personne n’y croira, mais tant mieux car ce ne serait qu’une fiction. Ou sinon l’histoire d’un nombril, le nombril d’un écrivain qui parle de la difficulté d’écrire et de la boulangère qu’il a vu le matin et qui ne lui a pas vraiment souri en lui rendant la monnaie, alors que d’habitude si, et qu’il se demande si ce n’est pas parce qu’elle l’a vu sortir du Bon marché avec une miche sous le bras et qu’elle en aurait nourri une profonde jalousie, et le nombril de se lamenter car si il a fait ça c’est parce que son ex lui a envoyé une nouvelle lettre d’insulte qu’elle a signé du sang de ses menstruations. Hum sans doute déjà fait à peu près 200 fois lors de cette rentrée littéraire.

Bon avec tout ça je ne suis pas plus avancé. Encore quelques petites réflexions, sinon ce sera l’histoire d’un quadra qui ne comprend pas cette histoire de droiture du cercle ou qui en a fait le tour, même si c’était en septembre cette année et qu’il fait quand même fichtrement froid pour un tournoi du mois de mai où l’on fait normalement ce qu’il te plaît, mais qui ?

Sur ce …

dimanche 27 septembre 2020

Journal d’avant 40 – 27, Journal de 40 -1

Journal d’avant 40 – 27, Journal de 40 -1

Et voilà, ça y est, j’y suis. Je ne tombe pas encore dans la nostalgie de ma vie de trentenaire abandonnée il y a quelques heures. J’encaisse, surtout les flûtes de champagne parce que hein bon on n’a plus vingt ans. Pas simple de fêter ou de marquer le coup en période Covid mais j’avoue avoir été énormément gâté par mon épouse et mes proches, qui même si ils n’ont pu tous être là physiquement m’ont concocté des petites surprises, des vidéos avec anecdotes et autres cadeaux bien sentis.

C’est sans doute demain qu’il me sera plus dur de prendre cela avec philosophie, quand je serai parti officiellement pour une nouvelle décennie. C’était l’occasion de se remémorer des souvenirs vieux de 20, 15, 10 ans, d’autres plus récents mais pas tant que ça. Est-ce le temps qui passe qui donne la saveur des souvenirs ou y-a-t-il de moins en moins d’évènements sur la route de la sagesse ? Je ne peux y répondre aujourd’hui. De beaux projets m’attendent certainement, même, c’est certain. La vie évolue, je ne vais pas faire ici mon vieux con et dire c’était mieux avant. Nous vivons presque tous dans une attente mêlée d’une aberration devant l’évolution de notre société et notre incapacité à vivre une crise avec une certaine dignité. Tout semble voltiger et l’intelligence semble perdue.

Et tout cela s’est passé sous mon nez, discrètement, au fur et  à mesure.  Je me souviens petit avoir vu les images des protestations de la place Tien An Men avec les chars qui écrasaient des civils. Ce que je n’avais pas vu car bien trop jeune c’était le mouvement qui s’était amorcé dans les années 1980 de délocaliser pour le travail à bas coût, en Chine notamment et la perte d’une cohérence de la consommation. Tout cela était clair et nous y sommes allés, gouvernés par un confort illusoire, un sentiment de puissance manipulée par les publicitaires, et quand cela ne suffisait plus, par la peur. Sans doute l’arme la plus simple et la plus vile des gouvernants. Nous sommes bien loin de Machiavel où la notion de résultat positif ressenti par le peuple était déterminant. Aujourd’hui on s’en moque, nos gouvernants (politiques mais surtout détenteurs des capitaux) sont extrêmement cyniques. Il est certain que mes prochaines 40 années n’auront rien à voir avec celles qui viennent de se dérouler. Il est également probable que l’espérance de vie ne baisse continuellement dans les prochaines décennies. Donc ce seront d’autres défis. J’espère qu’il y aura de la joie et du bonheur même si la vie diffère, en espérant pouvoir se recentrer sur des sentiments plus essentiels. Il est trop facile de dire, mais oui t’inquiète regarde ces jeunes à l’école primaire ils vont trouver des solutions. C’est trop facile et bien du monde se cache derrière cela pour affronter les dissonances qu’ils constatent sans trop savoir quoi y faire.

Mon épouse géniale, en guise de cadeau, a fait un don à une association qui défend la biodiversité, une goutte d’eau certes, mais des gouttes d’eau multipliées par des millions ou encore mieux (et utopique) des milliards et tout change. Pour cela il faut que tout le monde prenne conscience (je ne donne aucune leçon car je peux m’améliorer sur bien des points), et pour prendre conscience il faut penser, réfléchir, et même si certains prétendent que tout le monde à son mot à dire à égalité, réfléchir et construire une réflexion en ne cédant pas à la manipulation s’apprend, se développe, se révise en fonction des changements de la société. Pour cela il faut être capable de parler, de s’exprimer et donc de maîtriser une langue. Tout tend cependant à rendre cette langue distante et inaccessible au profit d’une novlangue dangereuse et liberticide. Donc si vous me lisez, arrêtez tout de suite et prenez des ouvrages de référence, antiques, classiques, modernes, réfléchissez faites-vous votre réalité qui sera bien plus proche de la vérité que la soupe que l’on vous sert.

Je remercie mes quelques (et non pas des centaines de milliers, quel bluff) lecteurs fidèles.

Sur ce …

 

samedi 26 septembre 2020

Journal d'avant 40 - 26

Journal d’avant 40 – 26

Je faisais un peu le malin pendant ces semaines à écrire sur tous les sujets et même si j’évoquais ce prochain passage à l’âge, je m’en protégeais. C’est le dernier billet qui paraîtra avant le jour de mes 40 ans et cela met un coup tout de même. Bien entendu nous sommes dans la symbolique pure. Mais on se sert souvent de ses dates particulières comme des référents ou des paliers futurs.

A 40 ans, je change de métier, je deviens professeur de lettres ou de philo, je m’engage dans l’humanitaire, je travaille pour une ONG qui œuvre pour la défense du climat. Bon bah j’ai peur que dans deux jours je n’ai pas particulièrement avancé. Alors oui c’est la faute du Covid, bien entendu, car sinon j’aurais au moins tout fait d’un coup. Ce sont sans doute ces fantasmes qui permettent de vivre une vie professionnelle où il y a de réelles dissonances. Le monde étant dissonant, je ne vais pas le démontrer ici, c’est assez logique qu’on le vive à son échelle. Bien sûr il y a ceux qui sont soit hors monde, soit plus personnels et qui se soustraient à un schéma répandu et en partie oppressant.

Déjà quand j’étais petit je voulais être essayeur de fauteuil relax, idée piqué à Gaston Lagaffe que j’adorais, ayant des fous rires à voir notamment son chat essayer d’attraper une balle rebondissante. J’avais eu accès à mon premier dossier d’orientation complété en fin de primaire bien plus tard, et c’est bien ce que j’avais écrit. Et puis après cette idée non sans intérêt, je me suis dit que prendre sa retraite à 25 ans et arrêter de travailler pouvait être assez sympa.

Aujourd’hui je n’ai ni fauteuil relax ni économies me permettant d’arrêter de travailler, bien loin de là. Donc je dois continuer. Continuer dans l’ordre des choses, alors oui il y a le Covid, une excuse idéale (mais aussi une certaine réalité) pour ne pas se mettre en danger. Scénariste, j’ai presque essayé, écrivain j’ai presque écrit un premier livre, journaliste j’ai presque été pertinent, critique gastronomique j’ai presque voulu créer un guide, œnologue j’ai presque bu assez de vins. Je suis plutôt Monsieur Presque, presque 40 ans, presque tout, presque bon en escrime, presqu’intelligent, presque d’à peu près tout. Bon papa je le suis, époux également, vieux con presque. Vestige d’une conception humaniste de la société. Perturbé par les évolutions récentes mais presque devenu fervent écolo. Peut-être que le presque va disparaître avec les 40 ans et que je vais devenir tout d’un coup, magicien protéiforme en puissance. Je suis curieux de ce week-end qui débute, hélas sous la pluie, pourtant il faisait beau le jour de ma naissance, comme quoi. Je me souviens que pour mon fils il faisait très chaud, enfin pour les critères de l’époque et que pour ma fille il faisait très froid, ça ne s’invente pas -14° cela fait depuis cette année que nous n’avons pas eu le même hiver. Et avec cela la chaudière neuve avait lâché. Dans quelques années on ne se plaindra quand la clim lâchera.

Vous voyez qu’à l’aube de cette précipitation dans les abysses de la jeunesse, ma capacité à faire des blagues est extrêmement réduite, la sidération face au temps qui passe. Et puis une fois digéré je voudrai me prouver que je ne suis pas encore fini, je ferai des trucs cons, achèterai des habits que la bienséance m’aurait empêché de porter à 25 ans,  j’ écouterai de la musique de merde mais de jeune histoire d’avoir l’impression d’être dans le coup. Je serai pour cela accompagné par les enfants qui vont devenir ados, et qui me rejetteront d’autant plus qu’ils me verront tenter de les imiter. Cela risque d’être assez drôle. Entre le tragi-comique et l’épanouissement réel. « Mais va faire du Yoga, ça te fera du bien ». Une fois les 40 passés j’y vais, et non ce ne sera qu’à peine cliché.

Sur ce à demain pour le grand jour.

 

vendredi 25 septembre 2020

Journal d'avant 40 - 25

Journal d’avant 40 – 25

Cela se rapproche drôlement. C’est mon antépénultième billet. Je me souviens de ce mot que j’avais découvert autour d’un baby-foot au début de mes études. A l’époque si on pouvait faire son malin on ne s’en privait pas, du coup l’un des 4 joueurs avait sorti cela et ce fut forcément utilisé à chaque avant avant dernière balle. C’est plus joli et ça donnait un aspect quasi littéraire à ces fins de parties où il arrivait que la lutte soit engagée par l’une de deux équipes avant d’éviter de finir avec un score nul et donc de devoir passer sous le bab. Le café où nous avions passé du temps pour se divertir au milieu d’une scolarité dense et exigeante n’existe plus depuis longtemps. Peut-être s’agit-il d’un coiffeur ou d’un courtier d’assurance, ou encore plus récent dans le stade de l’évolution des commerces, un centre d’esthétique pour ongles.

A l’époque il s’agissait d’un bar aux allures montagnardes, l’Avalanche, dans lequel le patron était plein d’idées, un été c’était la plage – le sable était partout, un autre une vraie pelouse. Nous étions jeunes, soucieux de réussir nos colles et les DMs du samedi matin, mais pour le reste nous étions l’élite de la nation (dixit les professeurs pour faire passer la pilule de la masse de travail). 20 ans plus tard cela paraît moins évident. Déjà niveau baby-foot j’ai quand même pas mal perdu, d’autant plus que j’étais à l’école des poignées courtes, pas des poignées longues. Si si, cela fait une grosse différence, et puis en Belgique il n’y a pas de baby-foot mais des kickers, qui ont une vitre, des joueurs aux pieds fins et des balles dures qui sont de fait incontrôlables. Pour le reste, l’élite sans doute pas.

D’un autre côté je suis assez convaincu que nous vivons en idiocratie, donc par simplification je peux juger en partie cela rassurant de ne pas faire partie de cette élite. Franchement nos hommes politiques ne font pas rêver au contraire. Alors oui pour certains ils étaient porteurs de quelques lueurs d’espoir comme être capable en étant moche, mal fichu, injurieux, de sortir avec une top model ou un actrice. De même pour les chefs d’entreprise, si c’est pour finir à se cacher et fuir devant la justice, même si certains vont valoriser le mariage à Versailles, nous sommes loin du concept de héro. De plus, devenir un héros aujourd’hui en étant un homme blanc hétéro de taille et de corpulence « normales » (selon les définitions médicales des courbes) c’est peine perdu. J’ai eu la faiblesse de reprendre un peu la consultation de Facebook et j’étais vraiment abasourdi par le nombre de publications agressives à l’égard de la gente masculine – certaines étaient tout de même du style – « tous des violeurs, acteurs ou complices c’est la même » « éduque ton fils qui sera sinon comme son papa un futur violeur » et j’en passe beaucoup, beaucoup. Et je viens de comprendre c’est la semaine de l’égalité des genres. Du coup comme il faut bien compenser il ne me reste plus que quelques jours pour publier des messages d’apaisement  pour équilibrer du type : « prenez votre revanche les filles, venez m’agresser sexuellement ce soir je suis open ». Voilà bon comme mon épouse me lit et qu’elle est amie avec moi sur FB je vais devoir créer un compte parallèle. Je redeviens sérieux deux minutes pour premièrement ne pas me faire agresser (blague, Michael Kael, mouton) et deuxièmement car je suis pour la liberté et l’égalité (bon je ne mets pas fraternité car sinon certains vont rajouter et pourquoi pas sororité hein ?!).

La liberté bon en ce moment, c’est quand même pas l’apogée. Sur l’égalité, si on prend l’histoire de nos derniers siècles c’est tout de même moins pire même si il y a encore beaucoup de choses à faire. J’évoquais avec un ami l’horrible histoire d’Alan Turing. Savant génial qui avait réussi à décoder le code Enigma des nazis et qui contribua à la victoire des Alliés (qui défendaient un monde libre mais pas encore pour tous à l’époque, et aussi des politiques libérales par la suite mais c’est une autre histoire), qui est considéré par certains comme le père de l’intelligence artificielle (autre point qui se discute – d’ailleurs vous pouvez sur la plateforme edx.org suivre le cours assez génial Minds et Machines d’Alex Byrne du MIT, partie 1 chapitres 5 et 6 concernant Turing) et qui mourut dans la solitude après avoir été castré chimiquement à cause de son homosexualité. C’était il n’y a pas si longtemps et l’on ne peut que se réjouir que de telles débilités aient cessé dans nos pays, dans nos pays du moins.

Sur ce à demain.

jeudi 24 septembre 2020

Journal d’avant 40 – 24

Journal d’avant 40 – 24

J’avoue, je me suis trompé. L’annonce du conseil national semble aller très légèrement dans le bon sens. Même si les restrictions sont toujours là, il y aura a priori plus de bon sens dans l’évaluation de la situation et le masque ne sera plus obligatoire partout à toute heure en plein air.

Et me voilà de me réjouir car ce n’est pas pire alors qu’il y a 6 mois je vouais aux gémonies tous ces politiciens fascisants. Comme quoi l’homme a une capacité d’adaptation et peut tout à fait se faire manipuler et gouverner par des néo-totalitarismes. Cela répond à l’interrogation principale que j’avais quand j’étudiais la deuxième guerre mondiale et le 3e Reich notamment. Je ne voyais pas comment cela avait été possible malgré les explications logiques écrites dans les livres (difficultés économiques, vexation de la Grande guerre).

Et pourtant c’est simple. Et sans doute encore plus simple aujourd’hui avec les opérations de lobotomisation de masse. « La Terre est plate » assertion qui recueille un succès de plus en plus vif auprès de certaines populations comme témoigne le sociologue spécialiste des croyances Gérald Bronner. Cela fait rire mais on peut mesurer l’écart et l’incapacité à échanger avec ces personnes (ceux qui croient que la Terre est plate et que toutes les images et découvertes scientifiques sur ce sujet ne sont que supercheries) qui veulent installer une égalité des pensées en surfant sur le droit à ne pas être discriminé. « Bouh honte sur toi, laisse-moi penser que la terre est plate » et d’autres sur les réseaux de répondre : « rrr le gars totalement intolérant qui veut imposer sa pensée, le pur mal blanc hétéro catho qui veut nous imposer que la Terre est ronde alors qu’il en a jamais fait le tour pour le prouver ». Nous n’en sommes pas très loin. C’est comme si je disais qu’Emmanuel Macron était un abruti et qu’on me répondait qu’il était un président brillant, il faut tout de même être capable de classer et d’évaluer la réflexion. Il ne s’agit pas que d’un jugement à l’emporte-pièce.

En parlant de pièce j’ai déjà été gâté en avance en ayant un nouveau portefeuille très élégant qui ne les perdra plus, un peu de vanité de temps en temps, surtout quand on vieillit c’est de mise. J’avais égaré l’autre dans un taxi madrilène, heureusement un de mes « amis » qui y habitait n’avait qu’à aller le chercher aux objets trouvés … ou pas. Et puis, autre richesse un très beau film de Jim Jarmusch que je n’avais pas vu depuis longtemps et aujourd’hui des cours de, suspense, quelque chose qui paraît élégant mais qui pourrait être pour moi risqué. Non vous  ne voyez pas ?! Tauromachie, hum pas loin. Il y a le collant en commun même si j’espère que je serai exempté du port de la montera.

Il s’agit bien d’une carte découverte pour devenir petit et vert avec des grandes oreilles, toujours pas ?! Et oui du Yoga, j’ai toujours préféré Shiryu mais bon, je peux faire un petit effort. Ceux qui me connaissent se marrent déjà, car oui hein pourquoi m’a-t-on offert ce type de cours, comme si il pouvait m’arriver sporadiquement d’être nerveux. Alors sur le site il y a le Yoga à la bougie, sans doute pour faire des économies d’énergies. Le Yoga aérien, j’espère qu’ils fournissent le parachute dans la formule. A part quelques noms indiens qui ont survécu c’est du Yoga à l’anglaise, Hot Yoga cela fait sans doute plus sexy que Yoga Chaud, même si j’ai peur d’être aussi à l’aise qu’une saucisse fourrée dans un pain à chien chaud. Non non moi qui suis la souplesse incarnée je ne crains rien, j’ai hâte de tenter la posture du chien de prairie apaisé ou la pirouette du coati en extase. Ce mois des 40 ans est plein de surprises et cela va peut-être continuer, c’est vraiment chouette je suis gâté (et sans doute dans plusieurs sens du terme). Curieux d’être à demain.

Sur ce à demain.

mercredi 23 septembre 2020

Journal d'avant 40 - 23

Journal d’avant 40 – 23

Aujourd’hui en Belgique se tient un nouveau conseil national pour discuter et décider des actions à prendre face à l’épidémie du coronavirus. Je cite le Soir : « Pour l’occasion, le Comité d’évaluation fédéral a été chargé de se pencher sur une façon de réinventer la façon d’entretenir des relations sociales ». Ca fait plus que froid dans le dos quand même, j’ai l’impression de lire une phrase de 1984 ou du Meilleur des mondes. Et puis quoi encore ?

Sérieusement ce n’est pas imaginable d’en arriver là. Bon, que vont-ils pouvoir proposer ? vont-ils faire mieux que le Canada qui avait officiellement recommandé d’utiliser des glory holes pour les relations intimes. On peut partir sur de nombreuses conjectures vu la nullité et la débilité qui animent les pseudos experts de Sciensano (se souvenir que leur directeur est un vétérinaire, cela explique pas mal de choses) et les membres du gouvernement temporaire qui ont fait à peu près l’inverse de tout ce qui semblait propice.

Ils vont peut-être donner aux gens des heures de sortie en fonction des deux derniers chiffres du numéro national (numéro sur la carte d’identité), pas de bol pour ceux dont le numéro termine par un chiffre entre 00 et 07 car les ballades ne seront pour eux autorisées qu’en pleine nuit. Mieux vaut avoir le 12 afin de profiter de sa pause déjeuner pour faire ses courses. Le port du masque à l’intérieur des maisons avait déjà été soufflé par les médecins néerlandophones de Bruxelles (bravo les mecs, à ce niveau). Nous aurons peut-être également des matchs de foot où chaque équipe joue l’une après l’autre toutes les 10 minutes mais sans se croiser. Du coup ça ferait du boulot pour l’arbitre et nous battrions des records, 500 buts à 485. La bulle de 5 va-t-elle passer à des bulles de un demi, entraînant le port de la nappe en plastique autour de la taille afin de se scinder et que de succomber à l’expression parle à mon cul n’ait pas d’incidence dramatique. Un seul usager par rame de métro sans doute. Du coup bon bah avec un peu de jugeote, on pourra arriver à peu près à la bonne heure, mais la semaine d’après.

Heureusement qu’il y a la parade magique, le joker ultime, le kayak. En effet en notre beau plat pays, tout est permis au Kayakiste. Ce fut le premier sport autorisé pendant le confinement et cela reste un grand mystère. Nous aurons donc prochainement des rues avec des personnes ayant sacrifié leur embarcation pour y passer leurs jambes, et marcher, accoutrées d’un Kayak en tour de taille. Ce sera joli, et presque poétique. Et puis dans la longueur ça marche super bien pour la distanciation sociale (bon en largeur non, mais je pense que Maggie Deblock ne se pose pas la question, car en largeur son visage est par défaut à au moins 1.5 mètres de distance de toute personne qui oserait s’approcher). Cela donnera un air de rivière à nos grandes artères, et puis nous pourrons tous dire que nous sommes dans le même bateau et que c’est une année où tout le monde rame. Cela me fait penser au film Comme un avion de Bruno Podalydès où un homme fait en quelque sorte sa crise de la quarantaine, non en faisant un tour du monde en avion dont il est fan mais en partant sur le cours d’eau voisin en canoë (comme un avion sans aile et moins risqué) et en s’arrêtant au bout de … quatre kilomètres. Film qui m’avait bien plu, comédie un peu étrange certes  qui ne ravira pas ceux qui ont besoin d’un coup de feu par minute, mais pourquoi ne pas essayer.

Je ne vais pas partir en Kayak, enfin pas tout de suite, je vais tout de même attendre que le flot me mène naturellement à mes 40 ans. Ca approche, c’est inéluctable et ça ne s’arrête pas. Comme un cours d’eau…  

Sur ce à demain.

mardi 22 septembre 2020

Journal d'avant 40 - 22

Journal d’avant 40 – 22

Arf, horreur ! j’ai vu hier la nouvelle publicité du Ministère français de la servitude volontaire, ou celui de la Santé, j’ai un petit doute là-dessus. Bon toujours est-il pour ceux qui ne l’ont pas vu que ce sont des gens qui se font la bise, à l’école, puis au travail et ensuite ils fêtent l’anniversaire d’une sexa ou septuagénaire tous ensemble, sans masque, ils font une photo autour du gâteau, puis chambre d’hôpital on voit la pauvre mamie sous respirateur. Alors là quand même ils y vont un peu fort pour finir de me condamner à ne pas fêter mes 40 ans. C’était au cas où des membres de ma famille aient souhaité venir me voir, comme ça forcément, la panique continue de plus belle chez ceux qui vivaient déjà dans la crainte et le rejet est encore plus ferme chez ceux qui se disaient que c’était n’importe quoi.

Certes il ne faut pas que je commence à penser à la théorie du complot, mais c’est tout de même étrange que cela tombe pile poil l’année de mes 40 ans. L’année de mes 30 ans il s’agissait encore de la grosse crise économique. Je me demande bien ce qu’on me réserve pour mes 50 ? la montée des eaux jusqu’à Bruxelles ? Cela vaut peut-être la peine de mettre des options sur les gondoles vénitiennes qui se verront désœuvrées une fois la sérénissime submergée. A moins que ce ne soient des chinois qui en aient eu après moi, je cherche, non pourtant  je ne vois pas ce que j’aurais pu faire pour leur déplaire. Alors oui, depuis le covid je ne suis pas particulièrement tendre avec eux, mais avant, franchement, je ne vois pas. Je sais manger avec des baguettes, je bois du thé, une de mes pâtisserie préférée s’appelle Chinois, j’étais fan de Bruce Lee étant enfant et la plupart de mon matériel informatique est Made in China. Ah attendez, vous croyez qu’ils se sont formalisés à cause du gâteau, ils ont entendu que j’adorais manger du chinois et bam ?! Nous voilà tout de même avec une riposte pas loin d’être autant proportionnée que celle de Tsahal face à un jet de pierre palestinien. Alors pour dissiper tout malentendu quelques petites précisions – en alsacien ce gâteau s’appelle Schneckekueche, oui même si ça va vous aider à éliminer des voyelles au Scrabble c’est plus compliqué à dire que Chinois. C’est un gâteau brioché fourré aux amandes qui a de multiples formes d’escargot, c’est top bon. Bon cependant je n’ai aucune idée de pourquoi il s’appelle communément Chinois, recette en cadeau ici : https://www.recettes-alsace.fr/schneckekueche-gateau-dit-chinois/

Afin d’éviter toute surenchère la prochaine fois que je vais en pâtisserie je n’en prendrai plus, je prendrai un, hum laissez-moi réfléchir, une tête-de-nègre ou un congolais, ah non mince vous avez raison en période BlacklivesMatter c’est également risqué, bon et bien ce sera, même si c’est quasi impossible d’en trouver en Belgique une religieuse au chocolat, ou à défaut des pets de nonnes.

Avec tout ça j’ai faim et ça ne va pas m’aider dans la volonté de lancer une opération perte de poids. L’avantage c’est qu’avec les 40 ans passés, j’aurais une indulgence tacite : t’as vu il a pris quand même le philou ! Ah bah oui mais avec le confinement, et puis c’est un quadra maintenant. Ah, oui t’as raison , ça va en fait ! C’est cela, j’ai l’impression que cette décennie s’annonce comme celle du « ça va en fait », qui précède la décennie « attends pour son âge ça va», qui précède celle du « si je pouvais être pareil à cet âge je suis preneur».

Cela marche sur presque tout : aller on fait un petit jeu, je mets les propositions et vous devez mentalement répondre : « Ah ouais mais il a plus de 40 ans, ça va en fait ! » Et vous voyez si ça colle.

  • -        T’as vu il court pas vite quand même !
  • -        Purée, mais il s’endort devant le film là ou quoi ?
  • -        Mais attends c’est quoi ce pull rose bonbon et ces chaussures rouges!
  • -        C’est moi ou je l’ai entendu ronfler pendant la présentation ?!
  • -        Quand même, 5 bouteilles de champagne à 4 ! (réponse à accorder en nombre)
  • -        Non mais c'est quoi cette musique !
  • -        Purée, je pensais pas qu’il avait testé tous les single malts écossais.
  • -        Euh t’as vu son nouvel oreiller, on dirait qu’il est sorti de chez Pininfarina.
  • -        Rrrr, mais qu’est-ce qu’il peut être vieux con réac quand même !
  • -        Tu crois qu’il vote Macron ?
  • -        Il serait pas un peu trop juste son moule-bite là ?

 

 Sur ce à demain.

 

lundi 21 septembre 2020

Journal d'avant 40 - 21

Journal d’avant 40 – 21

 Le 21 septembre c’est la Saint Matthieu. Cela faisait partie des éphémérides que je connaissais pour avoir au lycée un de mes meilleurs amis se prénommant ainsi. Tradition de fêter qui s’est depuis beaucoup perdue. D’ailleurs on se moquait de moi lorsque dans le passé je me plaignais qu’on oubliât de me la souhaiter, cette Saint Philippe (qui tombe d’ailleurs le 3 mai juste au cas où). Etant fils unique, où peut-être pour une autre raison, c’est une règle qui était instituée dans mon foyer.

Forcément avec tous les prénoms qui ne sont plus présents dans les éphémérides cela peut paraître inégalitaire. Je suis d’ailleurs surpris que la météo continue d’indiquer les éphémérides. Je parie que cela ne continuera pas après 2030. C’est écrit et promis et je ne changerai pas la date dans cet article, ma horde de lecteurs affamés pourront témoigner. Je tiens le pari.

C’est donc la Saint Matthieu qui débute ma dernière semaine d’avant 40. Jusque-là, même si de qualité inégale j’ai réussi à tenir le rythme.  Ce n’est certes pas mon métier et cela vient en plus de mon emploi rémunéré et de celui non directement rémunéré de père. Non directement je souligne, car les enfants je vous attends au tournant avec tout le temps et l’argent qu’on dépense pour vous. Si on avait mis le même montant en investissement dans l’or, cela représenterait quelque chose. Et pour le reste il y a Mastercard, quand je repense à cette publicité éhontée. J’en connais de très bien, des gens qui travaillent dans le marketing mais on ne peut pas être aveugle devant la marchandisation du monde et la surenchère de la consommation dont le marketing a été une discipline agissant comme un catalyseur depuis 50 ans. Je crois avoir déjà évoqué le galet de chez Hermès à 850qui n’est autre qu’une pierre, certes polie, pour permettre à des gens de se délester d’une partie surnuméraire de leur portefeuille, acquise le moins honnêtement du monde forcément. Ils sont forts, très fort, c’est Sirop sport. Et le business et le marketing lié aux enfants est sans doute un cran plus loin, prenant comme argument la santé des bébés et comme ressort la culpabilité projetée des parents. Je me souviens très bien de la première visite dans un magasin spécialisé qui portait comme nom Baby 2000. Cela me faisait penser à des titres de drame aujourd’hui rétro-futuriste et à l’époque post-apocalyptique comme New York 1997.

J’étais tout de même sur mes gardes en entrant dans la boutique, me méfiant de tout homme pouvant porter un cache-œil, et auxiliairement un fusil à pompe. Point de cela, mais une multitude de vendeuses aux argumentaires acérés étaient présentes, avec ce faux sourire à l’américaine qui peut donner des cauchemars. «  Alors oui bien sûr vous avez la poussette Chipoum, c’est pas trop cher et puis vous avez le combi avec. C’est tout à fait correct. Alors oui certes si vous ne voulez pas que votre enfant ne soit trop bas et ne respire tous les gaz d’échappements des voitures et que vous ne voulez pas vous casser le dos en la rangeant dans la voiture, vous avez la StarLux. Bon elle est trois fois plus chère mais il faut savoir ce que l’on veut ! » Sourire un peu crispé – à ce moment, de découverte, je n’avais pas eu la répartie pour dire : bon bah on va prendre celle qui va lui filer un cancer des poumons, comme ça on sera plus vite débarrassé. Je ne vous parlerai pas des chaussures cousues main sans lesquelles il risque de devenir infirme. C’est une expérience, et puis du coup au second, on se formalise moins, je n’imagine même pas au 7ème où l’enfant finit par marcher pieds nus et être traîné dans un caddie Colruyt (publicité non volontaire mais pour coller à la réalité, car sans monnayeur grâce à quoi ils sont moins chers, hein n’est-ce pas – pas du tout si comme-ci comme tous leurs autres camarades ils n’avaient pas profiter de la crise du Covid pour augmenter leurs prix). Monde commercial cynique qui nous entoure et veut nous donner l’impression de nous cajoler à la fois. Dans le domaine des sciences paramédicales Maurice a poussé le bouchon encore un peu trop loin. Je raconterai peut-être un jour l’épisode où un pseudo spécialiste a essayé de me vendre une refonte des gencives à plusieurs milliers d’euros alors que je m’étais juste brûlé la langue. Bon on peut se rassurer en se disant que ce qui compte c’est l’Amour et que c’est la marmotte qui met le chocolat dans le papier alu. Une image ultime tout de même.

Sur ce à demain.   

 

dimanche 20 septembre 2020

Journal d'avant 40 - 20

Journal d’avant 40 – 20

Plus qu’une semaine et j’y serai. Bientôt 40 ans. 40 ans de vie de gentil. Alors oui par moment j’ai bien dû être le con de quelqu’un, c’est presqu’inévitable. Cependant j’ai choisi, à moins que ce soit inné et dans ma personnalité, le côté des gentils. Toujours gentil et respectueux des anciens, de la hiérarchie, des plus faibles, de la police (jusqu’à peu), de la souffrance d’autrui, de la planète, etc...

Sans faire trop de pessimisme je suis quasi certain que la gentillesse n’est pas une valeur qui se dégage de notre monde ni qui permet de s’affirmer, ni de prendre facilement une place. J’ai l’impression, tout en ayant conscience que les baratineurs manipulateurs ont un radar à gentil et les ciblent pour les exploiter, d’avoir plutôt essuyé les plâtres. On finit toujours par s’en sortir heureusement mais on subit le plus souvent les agressions ou foudres des plus débiles et égocentriques. Il y a peu, chose nouvelle qui ne m’était pas encore arrivée, quelqu’un de mon entourage a créé un groupe whatsapp avec tout plein de monde très proche de moi pour m’insulter et tenter de m’humilier en inventant une sombre histoire. Ce délire n’était basé sur rien de réel, que du délire paranoïaque narcissique et des très grosses erreurs d’interprétation. Mais quand on ne pense qu’à son nombril toute sa vie et qu’on ne choisit pas du tout le côté des gentils cela donne des agressions gratuites. Et cela tombe forcément sur la personne qui donne l’impression d’être la plus gentille et qui se défendra le moins. C’est à ce moment que je me suis demandé, que ce serait-il passé si cette personne m’avait accusé de viol. Je ne vais pas revenir sur le néo-féminisme balance tout à deux francs, mais dans notre société doit toujours primer la présomption d’innocence, certes couplée à l’écoute sans réserve des victimes potentielles.

Donc à force de se faire attaquer, des fois ça donne envie tout de même de jouer le connard, d’envoyer les gens bouler et de ne penser qu’à sa gueule, n’ayant aucune honte à utiliser son entourage, sa famille pour son propre intérêt. Même si je m’énerve au volant contre les débilités et que certains disent que j’ai le klaxonne facile, ça s’était avant, ou bien y a longtemps, et y sentait pas bon, je ne peux pas jouer ce rôle, a priori ça ne s’apprend pas et il faut être un idiot doublé d’un égocentré absolu pour ne pas voir le mal que l’on peut faire autour de soi. D’ailleurs ces personnes n’assument en général jamais leurs erreurs, tout simplement parce qu’à leurs yeux ils n’en font pas, aucune capacité à s’assumer et à se rendre compte de leur comportement. Tout leur est dû, c’est normal, le monde tourne autour de leur personne et donc jamais d’excuses.

Je ne sais pas si je vais être capable de faire à nouveau 40 ans de la sorte. En tout cas à part quelques très légers moments, mes parents ne peuvent pas se plaindre, j’ai souvent fait passer leur confort et le fait de les rassurer avant mon propre bonheur et mes propres envies. Car sinon à l’heure qu’il serait je serais … personne ne pourra le savoir. Je m’en suis correctement sorti, et j’ai des facteurs de bonheur à mes côtés dans ma vie, c’est inestimable, et rien que ça c’est déjà une belle réussite. Jouer au connard entraînerait forcément du parasitage et je n’en ai aucune envie.

Evidemment tout ce que j’écris là est une perception également très narcissique, je suis certain que quelques-uns, et quelques-unes ont pu avoir des avis divergents. Je me souviens une fois à la table d’un mariage, je retrouvai un copain que je n’avais pas vu depuis cinq ans. J’étais réellement heureux de le retrouver mais c’était bien loin d’être réciproque. Nous avions chacun une réalité différente. Quand je lui avais dit : D. je suis trop content de te voir. Il m’avait répondu : Mais oui c’est ça ! Et j’avais à ce moment dit à ma copine, devenue depuis mon épouse, Ahah je l’adore ce D., il est vraiment drôle. J’avais compris quelques dizaines de minutes plus tard que ce n’était pas de l’humour, seulement du premier degré. En creusant j’ai compris qu’une amie commune avait dû lui présenter une version de la réalité bien différente de la mienne, d’où un biais qui m’avait condamné. C’est toujours dommage de ne pas avoir la sagesse de se renseigner avant de juger. J’essaie de le faire, hier encore, devant le mutisme d’une personne que j’appréciais, j’ai posé la question, clairement et précisément ce qui a permis de dissiper les doutes que j’avais et de renouer contact. Dit comme cela, ça paraît simple, et dans un sens ça l’est.

Sur ce à demain.

samedi 19 septembre 2020

Journal d'avant 40 - 19

Journal d’avant 40 – 19

Aujourd’hui j’éprouve une certaine timidité, voire même de la honte. J’écris depuis bientôt vingt jours de façon quotidienne, et ce, sans me poser trop de questions. Hier je commençai la lecture d’un livre portant sur la déliquescence de la langue française. Ce matin je tombe sur un article de Pierre Jourde, pastiche d’un « quizz » de culture générale de l’été mais ayant comme sujets des choses bien plus pointues et moins répandues dans les connaissances générales. Je parviens à un misérable score de 3 sur 27, sauvé notamment par une bonne connaissance de Fables de la Fontaine et la lecture récente d’un avant-propos sur la vie d’Eschyle.

Ce n’est pas brillant. Tout comme mon niveau de français, du coup je suis un peu plus réservé aujourd’hui. On me dit parfois tu écris bien. Je ne peux qu’objectivement penser : au royaume des aveugles les borgnes sont rois. C’est délicat. J’apprécie les lectures de livres classiques, souvent bien plus que les romans contemporains car il m’arrive très peu de tomber sur des pépites, notamment en terme de style. D’ailleurs quand on parle de style cela n’évoque plus grand-chose pour le commun des mortels. C’est soit lisible, soit illisible. Le concept de plaisir et beauté du style paraît de plus en plus obsolète. Et pourtant, j’en suis et j’en serai toujours convaincu, c’est le style qui fait la beauté et la complexité de notre langue qui n’est en effet pas la plus simple langue sur Terre.

L’on a souvent tendance à circonscrire le style à quelques auteurs du vingtième siècle (Proust, Céline, Morand) en oubliant que le Français est une langue de tradition écrite où la maîtrise parfaite de la grammaire et de la syntaxe était la norme. Certains disent d’un Balzac qu’il n’avait pas de style. C’est un débat que l’on peut tenir, mais il écrivait toujours-est-il un Français maîtrisé de qualité. Sans être capable de le faire moi-même dans l’écriture, et cela tombe bien ce n’est pas mon métier, l’on peut vite se faire l’idée de la qualité d’une écriture à la lecture, tout comme pour faire une image (et même plus) un film peut être réussi grâce à sa mise en scène et à sa photographie. J’ai récemment souffert en regardant la resucée d’une franchise américaine où rien n’était joli ni crédible. Le scénario était certes de piètre qualité, mais la réalisation a sonné le glas de tout espoir. Je reviens à la littérature, combien de fois n’ai-je pas ouvert un livre qui avait été mis en valeur par un libraire ou des bandeaux flatteurs employant les flagorneries les plus éhontées (Splendide ! Brillant ! Du pur bonheur ! Magistral), il ne faut pas longtemps pour se rendre compte du désastre. Tout n’est pas comme cela, même si l’utilisation du présent de l’indicatif est la norme pour plus de … facilité, il y a des langues qui sonnent bien, mais sur le volume pas tant que ça. J’ai l’impression d’avoir moins de risques, mais aussi moins d’attentes quand il s’agit de traductions.

Pour résumer, j’obtiens un score de 3/27, je commets un nombre d’erreurs syntaxiques significatif, je trouve la plupart des livres modernes médiocres. Seraient-ils donc bien en dessous de cette médiocrité présumée ? Cela me fait penser au livre le plus mauvais que j’ai pu lire ces dernières années et qui fut pourtant mis en avant par la critique, « Bacchantes » de Céline Minard. Ce livre a suscité chez moi la volonté d’envoyer un email à un site de notation afin de pouvoir donner un 0 sur 10. En l’état leur site ne permettait pas de mettre moins d’une étoile et pour ce livre qui m’a fait perdre trois heures de mon temps c’était bien trop. Ecriture à vomir, histoire débile, personnage plus grossiers et caricaturaux que les uns que les autres. Le Monde, le Soir, Télérama, Le Figaro avaient publié des critiques très positives. Rien à dire sauf naufrage de la civilisation. Il paraît que personne n’ose taper non plus sur le Yoga d’Emmanuel Carrère alors qu’il serait loupé, d’un autre côté P.O.L. se félicite d’une première impression à 120 000 exemplaires.

Sur ce à demain.

vendredi 18 septembre 2020

Journal d'avant 40 -18

Journal d’avant 40 -18

Tic-tac, tic-tac ça y est je suis entré dans la dernière ligne droite de mes derniers jours de vie de pas encore vieux. Dans moins de 10 jours tout ce que je dirai sera taxé de réflexions du genre : non mais c’est normal t’es un vieux conservateur de mes …

En parallèle, masochiste que je suis, j’ouvre encore l’un ou l’autre site d’actualité et je vois d’un côté le despote national français se moquer des gens ayant des réserves sur le déploiement de la 5G, et d’un autre côté pour le tour de France il ne craint pas la montée du Col vide (petite blague du Canard enchaîné en première page qui met en perspective la montée du nombre de testés positifs et le public présent sur le Tour ). Bon je ne veux pas saper le moral de mes nombreux lecteurs mais si l’on prend les éléments un par un, et qu’on les corrèle, ça peut donner du moche, de l’inquiétant même.

Nous avons donc un homme (enfin pour le moment c’est encore comme cela qu’il paraît convenable de le qualifier, l’histoire révèlera ou non si il s’agissait en fait d’un extra-terrestre ayant pour mission de faire disparaître l’humanité), au pouvoir, qui tient son pays en état d’urgence, qui impose des restrictions et des privations de libertés individuelles, sans qu’elles ne soient justifiées scientifiquement, asservissant son peuple. Ce même homme défend avec cynisme le déploiement d’une technologie, la 5G, dont les méfaits n’ont pas été étudiés suffisamment pour indiquer qu’elle est inoffensive en plus d’être consommatrice d’une quantité d’énergie sans commune mesure avec les technologies d’aujourd’hui qui sont bien assez bonnes pour maintenir bon nombres d’activités futiles. Pas besoin de 5G pour poster et lire des bêtises sur internet. Cette 5G alerte bon nombre de scientifiques sur sa dangerosité car elle pourrait avoir un rôle accru dans la disparition de la biodiversité. Aucun opérateur ne peut aujourd’hui démontrer que ce changement de technologie ne vas pas provoquer à tous des tumeurs au cerveau dans les 5 ans. Ah mais oui ce despote nous dit que ce serait revenir à l’âge de pierre, petite citation juste pour remettre les points sur les i et qu’il soit clair de voir qui ne fait pas dans la nuance.

Alors bon on met tout ça ensemble (et on pourrait en rajouter tellement d’autres), on mélange comme au boggle et on obtient le mot extinction  (ou plein d’autres mais au boggle le nombre de lettre est tout de même assez limité). La léthargie dans laquelle nous sommes maintenus semble lui donner des ailes. Et il l’on ose dire quelque chose il y a le mot magique pour décrédibiliser: théorie du complot. Ah oui forcément, avec la mort de la nuance dans le langage, soit on achète aveuglement soit on est « complotiste » et donc on raconte du grand n’importe quoi. Il suffit de mettre cela en perspective avec les théories trans- et post-humanistes pour paniquer. Si cette évolution technologique ne sert pas à l’homme mais lui fait courir un grand risque de santé publique, alors pourquoi ? Où est l’intérêt à moins que l’on parte du principe que la population doit diminuer et que les survivants doivent être sélectionnés puis ensuite devenir immortels. On peut faire tourner ces aberrations dans tous les sens, c’est la seule explication logique que je vois. Ou sinon c’est de la profonde débilité, mais débilité influencée par d’autres intérêts ce qui revient au même, non. C’est quand même plus rassurant de se dire qu’ils sont totalement abrutis, mais bon, ça ne va pas améliorer la situation.

Quand on voit les fonds qui sont levés pour la recherche post-humaniste c’est tout de même plus qu’inquiétant (je vous recommande la lecture du livre H+ d’Alexandre Friederich chez Allia). Bon pas très joyeux tout ça aujourd’hui. Pourtant il fait beau, il fait chaud, rien d’inquiétant c’est l’été indien n’est-ce pas ?!

Sur ce à demain.

jeudi 17 septembre 2020

Journal d'avant 40 -17

Journal d’avant 40 – 17

Non mais sérieux tu devrais faire un truc pour te détendre, je sais pas un truc comme du Yoga.

Hum, j’ai entendu cette phrase, ou à peu près, plusieurs fois ces derniers mois de la part de différentes personnes de mon entourage. Alors oui certes, le confinement n’a pas été la période dans laquelle je me suis senti le plus à l’aise et le plus détendu non plus. Déjà d’un point de vue dépense physique de base ce n’était pas simple. Enfin bref, du coup je me suis imaginé la crédibilité de la chose. Un gars, légèrement bedonnant (Confinement M’a Tuer la ligne), raide comme un manche, se présenter dans une salle où règne le paisible et la relaxation. Déjà si j’arrive à ne pas pester sur le camion qui bouchait la rue et que je ne lui ai pas démonté ses essuie-glaces c’est une bonne performance. 

La séance commencerait donc par de la respiration j’imagine, puis des exercices de souplesse, chacun intériorisant, moi regardant à droite à gauche pour essayer de comprendre si je suis avec un groupe de muets, on y revient, et puis ça y est c’est la position du cobra sous l’orage éclatant, et me voilà pensant être plus souple que la réalité, et crac, coincé dans une position à la con. Donc tout de même quelques appréhensions.

Mais que vois-je paraître à la rentrée littéraire : Yoga d’Emmanuel Carrère, oula mais c’est parfait ça, j’avais adoré le Royaume, et en plus c’est un sujet qui m’intéresse. Comme tous les auteurs à succès, la plupart des fans sont enthousiastes car c’est le nom de l’auteur sur la couverture qui compte le plus. Je tombe sur un moins fan et plus réservé. Je lis quelques autres avis et là c’est la découverte. J’étais au bord du gouffre sans le savoir. Le livre parle certes au commencement du Yoga, mais surtout que cette pratique du Yoga chez l’auteur fut précurseur d’une profonde dépression et d’un séjour à Sainte-Anne, où une bipolarité a été diagnostiquée. Comme si le fait de se recueillir et d’avoir ouvert les chakras avaient totalement foiré. Du coup je me dis qu’il vaut mieux ouvrir une boite de chatka.

Vous ne connaissez pas le chatka. Alors permettez-moi, déjà le lien avec le Yoga, hum, et bien il faut une certaine souplesse et des contorsions non aisées pour pouvoir tenir dans cette boîte de conserve. Ce crabe en boîte confiné était lors de mes jeunes années le graal pour le plateau de fête de crudités où il pouvait côtoyer maïs, tomates (j’ai un doute quand même car c’était en hiver, pourtant j’en suis presque certain), cœurs de palmier, tout ça agrémenté d’une mayonnaise maison, de loin l’apothéose de l’entrée. Cela fait des dizaines d’années que je n’ai pas mangé de crabe en boîte, pourtant j’imagine que ça serait presque ma madeleine, un peu moins romantique certes car il faut l’opération d’un quasi chirurgien pour venir à bout du couvercle avec un instrument qui devrait même faire frémir les plus aguerris gynécologues. Sans doute que le charme a été depuis rompu par une ouverture facile, où le danger devient très relatif même si il faut tout de même se méfier.

Donc aller, je suis décidé je vais tâcher de me lancer dans une nouvelle activité et d’ouvrir des boîtes de chatka à l’ancienne. Avec un thème aussi avant-gardiste je vais pouvoir transformer cela en performance artistique et je dépasserai le prix de la banane scotchée, et puis vaut mieux car ce crabe ça coûte pas des cacahuètes. Heureusement qu’à l’époque il y avait Leclerc sinon on aurait mangé juste des cœurs de palmier pour Noël. N’empêche c’est bon aussi ces trucs en conserve. Moi qui m’évertue à faire manger des produits frais et de saisons comme un vil bobo alors que toutes ces boîtes me voient les snober comme on passe devant une vielle ex qui a pris les menus king size depuis la rupture. Quelle honte.

Sur ce à demain …

mercredi 16 septembre 2020

Journal d'avant 40 - 16

Journal d’avant 40 – 16

C’est quand même compliqué d’ouvrir un flux d’actualité sans prendre un coup émotionnel. A l’époque la connerie était en grande partie sur les réseaux sociaux, du coup, en arrêtant d’y aller ça permettait de s’isoler des partis pris et d’avis le plus souvent débiles et qui nécessiteraient pour être résolus de rajouter au moins 50 points de QI (ou autre mais dans les mêmes proportions) aux intervenants. Ce qui est grave c’est que la presse, enfin les media sont du même niveau et parfois bien pires.

A un moment de ma jeune carrière j’avais accepté un poste dans une joint-venture et j’étais pratiquement un employé Reuters. Pour moi ça sonnait tellement, bien, grande classe, une agence de presse internationale, présente sur tous les fronts et je ne me posais que peu de questions sur l’indépendance de la ligne éditoriale (qui est bien différente d’un journal, car en agence la donnée est plus brute et à disposition). Et puis quand on est dans ce milieu, même si ce n’était pas du tout mon cas, m’occupant du développement d’un produit, au sein des reporters les rumeurs fusent sur l’implication de l’un ou l’autre au niveau politique, au niveau renseignement, etc … On comprend vite en effet qu’avoir l’information est la clé pour nos gouvernements et qu’il y a pu avoir par le passé des informations secrètes collectées sous le couvert d’une carte de presse.

Et puis ensuite j’ai côtoyé brièvement les gens du Wall Street Journal Europe, les effectifs se réduisaient et Dow Jones venait de passer sous le giron de Rupert Murdoch (News Corporation). Le bon vieux Rupert, voulant se payer un journal avec une grande réputation et crédibilité.

Hier je suis tombé sur le film Pentagon Papers, qui traite de la divulgation par le New York Times puis par le Washington Post d’un rapport confidentiel sur le Vietnam, ce qui mit au grand jour la réalité du conflit, rendant flagrant pour les Américains qu’il ne servait à rien d’envoyer là-bas sa jeunesse se faire tuer. Nixon en avait été furieux et ce sont ces journalistes du Post qui ont fait par la suite éclaté l’affaire du Watergate conduisant cet aimable Richie à la démission. C’est l’image que j’avais du rôle de journaliste et que j’ai toujours admiré. Et puis sachant que le Post avait été la cible à un moment du même Rupert Murdoch je cherche vois que son propriétaire n’est autre que Jeff Bezos, fondateur et propriétaire d’Amazon, un des hommes les plus riches du monde et des plus grands exploitants de la misère de masse, détruisant par son activité le socle de commerce de proximité et des liens de solidarité entiers. Voilà … en France même si les actionnaires ne sont pas au niveau du Jeff, ce n’est pas loin avec les Arnaut, Pinault, Bolloré, etc …  

Qui va être capable de faire des travaux d’investigation et de lever des scandales afin d’informer le peuple. Notre police n’est déjà plus républicaine car elle est au service de l’Etat et non de ses concitoyens, mais alors cette presse ?! Certains diront que c’est normal, que ça a toujours existé (cf Citizen Kane). Peut-être mais j’ai l’impression qu’un journal pouvait survivre sans être totalement dépendant avant l’ère du numérique. Aujourd’hui ces recherches de rentabilité et ces pressions économiques mènent à des contenus affriolants, médiocres et souvent insipides. Il est certain que les politiques et les grands partons n’ont pas grand-chose à craindre. Sauf quelques médias indépendants mais qui sont bien plus discrets et qui ont malgré tout besoin des autres si ils veulent toucher l’opinion. C’est pour cela que j’ai longtemps été abonné à Mediapart, pas forcément parce que je lisais régulièrement, mais parce que je savais qu’ils étaient capables de mener des enquêtes indépendantes. Hélas ils ont également sombré dans ces articles type pute à clic, en mettant des thèmes micros et racoleurs sur le devant de la scène. J’avais été déçu et après plus de 6 années m’était éclipsé avec tout de même une longue lettre adressée à la rédaction afin de leur expliquer mon choix, lettre pour laquelle je ne reçus aucune réponse …

Sur ce à demain.

mardi 15 septembre 2020

Journal d'avant 40 - 15

Journal d’avant 40 -15

Alors oui je vieillis mais j’avoue avoir eu de la chance de ne souffrir d’aucune infirmité notable et médicalement identifiable jusqu’à présent. On est tous infirme quelque part mais pour ne pas faire de la sentimentalité de bas étage, il n’est rien d’avoir des états d’âme versus une réelle infirmité. Surtout en temps de Covid, j’y pense assez souvent depuis le port du masque obligatoire.

Les sourds qui ont réussi à développer la capacité de lire sur les lèvres pour une vie plus normale que de ne comprendre que ceux qui savent signer, et bah ils ont tout de même été bien oubliés. Cela doit déjà être bien délicat de comprendre des parlants sans les entendre, alors là à part ceux qui ont des visières plastiques il n’y a aucune chance.

Et autre handicap même s’il paraît plus anodin et de fait plus léger, le daltonisme peut avoir des conséquences désastreuses en ce temps où toutes les régions d’Europe se voient attribués par tous les pays ce même code couleur vert, orange et rouge. Quoi de plus délicat pour le daltonien dans ce cas. Imaginons pas de bol un daltonien sourd se faire arrêter par un policier masqué lui montrant du doigt une carte avec les départements français, le daltonien ne pouvant identifier de quel endroit il convient mieux de prétendre venir et donc ne tombant forcément pas sur un des deux seuls départements verts de France. Le voici donc aux arrêts, avec, vue la gentillesse de nos amis policiers, un refus d’obtempérer, même pas perçu, les quasi insultes étant vociférées derrière le masque. Le voici donc aux arrêts, et ces policiers voyant le pauvre homme refusant de parler se disent que c’est forcément un dur. Et le voici jouet des coups de matraque : « Mais tu vas parler sale merde » et bam ça tape, ça injurie, ça se défoule, ça prend du plaisir du côté des troupiers de la nouvelle terreur. Notre pauvre homme finit inconscient, le rapport de l’inspection générale en trouvera clairement la raison et mentionnera que l’homme s’est relevé trop précipitamment de sa chaise se cognant une vingtaine de fois contre le coin de la table. Cet homme sera donc comptabilisé dans les agressions de policiers, les refus d’obtempérer, les déments, et les porteurs du Covid. On le contera trois fois, car trois policiers étaient présents, car ce qui compte c’est le chiffre.

Une fois à l’hôpital l’homme qui aura perdu l’usage de ses mains, sacré coin de table quand même, sera mis dans la catégorie déments. Pour ne pas faire de bavure ses papiers auront été égarés par les policiers. Il sera donc mis dans un asile et lui de ne choisir qu’à se comporter comme les autres comme un fou pour être traité avec plus de normalité.

Ce petit délire pour souligner que lors de crises humaines et sociales de la sorte, les plus touchés sont les porteurs de handicap, physique, mental, social, économique. Aucun homme politique n’en parle, ils doivent marcher ou crever, le plus important c’est comptabiliser le nombre de cas, imposer des contraintes, traiter les gens comme du bétail, sans humanité. Cela rappelle hélas tout de même de très mauvais souvenirs à ceux qui connaissent un peu l’histoire du 20ème siècle notamment. Il y eut l’abandon des personnes en maisons de repos, qui fut clair et identifié mais qui finalement n’a pas suscité beaucoup plus de réactions, les politiques laissant couler et attendant. Et concernant cet abandon, voir la maltraitance des minorités en difficulté, pas un mot, Travail, Masque et Respect absolu de l’Etat, voici un beau triptyque.

Sur ce à démain.

lundi 14 septembre 2020

Journal d'avant 40 - 14

Journal d’avant 40 – 14

Hier c’était donc dimanche et comme beaucoup de monde j’ai fait mon sportif du dimanche. Après avoir relu les bienfaits du sport sans doute, les bois et la forêt étaient pleins de coureurs, cyclistes et randonneurs. A un point que certains souhaitaient que tout le monde porte le masque et ne s’en cachaient pas.

Pour ma part je déplore le fait d’être devenu ces derniers temps un sportif du dimanche seulement, alors que c’était avant le Covid une pratique beaucoup plus fréquente dans mon agenda. Fermeture puis mesures contraignantes obligent il me reste le vélo en forêt ce qui peut déjà être très chouette. Cependant j’ai remarqué depuis quelques mois une certaine généralisation, celles de ceux aux cheveux gris me passant dans certaines côtés. Au début on se dit qu’on est vraiment pas en forme, qu’on est dans le dur, et puis que ce gars à du avoir un gros coup de stress dans la vie pour avoir des cheveux blancs si jeune car intérieurement on nie qu’un petit vieux vous mette cent mètres dans une montée.

C’est ce qui s’est produit lors de ma dernière sortie, en dépassant deux personnes manifestement plus âgées sur une portion plate, je me suis fait reprendre suite à certains évènement, un chien, une voiture etc et ces deux cyclistes de m’embêter à me passer dans mes moments creux, m’obligeant à devoir les dépasser de nouveau dans des zones qui ne s’y prêtent pas toujours. Et c’est pendant le dernier dépassement que je comprends, ils avaient tous deux des vélos électriques, donc forcément ils roulent toujours à la même vitesse ou presque. Et ensuite je ne vis que cela, des VTT électrique flambant neufs.

Le vélo électrique surtout quand il est utilisé à but sportif ou détente, donc pas pour se rendre à son travail en évitant de suer, me laisse sceptique. Je ne comprends pas l’intérêt. A quoi sert de faire 40 kms en forêt sans pousser sur la pédale mais en faisant semblant, mieux vaut en faire 10 par soi-même. J’ai croisé un nombre assez important de pré-obèses qui ne semblaient à peine tourner les pédales. Dans ce cas c’est une certaine stupidité et cela remplace juste la moto non autorisée dans ces parties. Alors oui ça permet d’aller prendre l’air, mais quelques kilomètres en vélo en pédalant vraiment également.

Si on ajoute à cela l’énergie nécessaire produite et chargée (recharge électrique) et les composants des batteries on arrive à une stupidité écologique. Alors oui les vélos électriques sont nécessaires dans certains cas, mais dans certains cas seulement (âge, longue distance pour aller au travail).  On ajoute à cela un coût écologique de production supérieur et ça nous fait une belle addition pour en gros rien.

Alors pourtant en ce moment c’est facile d’être motivé par le vélo avec le Tour, il suffit d’allumer la télé. Et eux au moins ils font ça à l’énergie, sans moteur électrique … ou pas. Ah oui en fait ce n’est pas si simple, et si il faut que chaque personne prenne des produits dopants pour faire du vélo alors ? vivement le vélo électrique.

Bon avec tout ça j’ai l’impression de pédaler dans la semoule.

Sur ce à demain.

dimanche 13 septembre 2020

Journal d'avant 40 - 13

Journal d’avant 40 – 13

J’avoue être assez honteux d’avoir succombé à une polémique ambiante dans mon post d’hier, mais comme je le disais j’ai tellement souffert d’entendre à longueur de journée certaines chansons … A ne pas croire surtout que je suis contre la défense des droits de l’homme (non désolé je suis trop old-school pour écrire les droits humains) et pas contre la violence. On a souvent tendance à oublier que nous avons tout de même réussi à faire diminuer les violences générales (je ne parle pas des violences policières) dans nos sociétés et que c’était pire avant de ce point de vue là.

J’ai lu la biographie en BD du boxeur Emile Griffith, champion du monde au début des années 60, qui avait contre lui le racisme (il était noir, émigré caribéen) et l’homophobie ( il était gay) l’obligeant à faire comme beaucoup un mariage de convenance. Cette BD, ou roman graphique de Reinhard Kleist est réellement percutante, dure, sombre et géniale. Si vous ne connaissez pas cet auteur allemand vous pouvez foncer sur son Nick Cave totalement halluciné ou son Johnny Cash. Il a un vrai talent pour montrer la souffrance et la vie de ces héros. Emile Griffith qui fut affecté par la mort de son adversaire lors d’un championnat du monde, adversaire qui avait insulté son homosexualité (vidéo du combat https://www.youtube.com/watch?v=h_7e-WziPJE ) est un héros tragique. La BD suggère qu’il a frappé sans retenue sous l’effet de l’injure sans pour autant avoir voulu causer la mort, mais bref le drame était là. Dans ce roman, Emile est face à sa conscience et au fantôme imaginaire de sa victime et retrace sa vie. Il y a réellement du génie dans ce schéma narratif. Cela m’a fait penser au totalement déjanté Nick Cave, où la biographie du chanteur est traitée sous l’angle des personnages des chansons. On a l’impression d’entrer dans la tête du song writer au fur et à mesure des pages.

Même si je commente souvent la littérature, ou le manque de littérature, la BD offre une approche plus instantanée mais pas moins inintéressante. Honnêtement, la probabilité que j’achète la biographie d’un boxeur des années 60 à supposer qu’elle existe est quasiment nulle, alors qu’en BD c’est différent. En plus de l’histoire, il y a le trait de l’auteur, le découpage et les trouvailles graphiques qui constituent une bonne partie du plaisir de lecture. Alors certes je lis le plus souvent des BDs dites indépendantes grâce à mon libraire Denis qui a su me raccrocher au wagon, lors de ma première, ou plutôt seconde visite quand je lui ai dit des BDs j’en lisais mais j’ai décroché, j’en pouvais plus des suites sans fin et des histoires qui n’en finissent pas pour vendre du tome. Du coup il a vite trouvé et m’a vite orienté vers des choses dont je n’avais jamais entendu parlé. Chose qu’internet aurait été incapable de faire (allez en librairie) où je n’aurais que complété des collections et acheté les coups de cœur jusqu’à l’écœurement. Alors qu’ici du Joe Sacco ça m’a totalement retourné par exemple, du vrai journalisme d’investigation historique crayonné et méga détaillé. A lire Gaza, Palestine, et ce Goradze sur la guerre en Bosnie, à vous trouer le ventre.

Certes il ne faut pas lire que ce genre de Bds, mais du coup il avait également les propositions plus burlesques comme ce Mars de Fabcaro et Fabrice Erré avant que le premier ne devienne la nouvelle coqueluche de Gallimard. C’est un art bien différent et assez complexe mais qui pour moi revêt un rôle assez unique, celui de me rendre accessible des mystères de l’histoire ou de l’humanité que je n’aurais que peu toucher du doigt sinon, en parallèle de se délecter aussi de trouvailles graphiques et de plaisirs de quelques dizaines minutes à quelques heures (Brecht Evens, Jon McNaught, David B., Derf Backderf, Burniat, etc …)

Il ne faut pas hésiter à (même il faut) sortir des séries redessinées et épuisées par les stratégies marketing et commerciales, c’est parfois encore bien mais bon. Et pour vous aider à trouver les bonnes choses, rien de tel qu’un libraire.

Sur ce à demain.

L’auteur de ce billet tient à préciser qu’il n’a reçu aucune commission de la part de son libraire A fond’ bulles situé Avenue Georges Henri à Woluwe qui est super génial et a trop de bons conseils et chez qui que tout le monde il devrait aller – mais n’est pas forcément contre (car quand même avec mes cent mille lecteurs quotidiens).  

samedi 12 septembre 2020

Journal d'avant 40 - 12

Journal d’avant 40 – 12

On se rapproche, dans 15 jours je suis bon. Et d’ailleurs je suis pas loin d’avoir réalisé une bonne performance, 40 ans sans accusation d’agression sexuelle. Ca ne paraît rien comme ça mais je parie que ce sera pas si simple que ça d’avoir une page blanche dans les générations futures. Bon après c’est sans doute dû à l’inexistence de ma vie médiatique. Alors de là à déduire que seuls les agresseurs sexuels sont médiatisés, ou non que seuls les gens médiatisés se font accuser d’agression sexuelle, ou que le pouvoir médiatique donne l’impression d’avoir tous les droits y compris en matière de relation sexuelle, ou encore qu’il n’est rentable seulement que d’accuser les gens médiatisés, oula pas simple d’y voir clair. Toujours est-il que pour moi et avec ma vie quasi cléricale je suis bien peinard.

La vie peut tout de même être cynique. J’ai lu il y a peu que le chocolatier Galler souhaite s’extirper d’une nouvelle galère, ahah oui elle est facile mais bon c’est le week-end alors vous me la laissez. En effet afin de rajeunir leur image auprès du public, les marketeux avaient eu l’idée du partenariat avec le rappeur grand benêt palot de Roméo Elvis, fils de Laurence Bibot dont je n’ai jamais vraiment compris l’humour et grand frère de Angèle, si si une petite artiste dont les titres prenaient 60% de l’espace musical de la radio il y a pas si longtemps. Du coup Roméo Elvis qui a le marketing dans le sang, avait à la sortie de son album nommé Chocolat cherché un partenariat avec un chocolatier pour faire des goodies. Du coup, la relance d’une barre chocolatée aux couleurs de l’album du rappeur, barre qui fut gardée et commercialisée. Mais cette semaine explosion de pépite de chocolat. Le rappeur est accusé d’agression sexuelle et vilipendé sur tous les réseaux sociaux. Du coup la page sur le produit chocolatier Roméo Elvis est supprimée.

Alors bien entendu il n’y a aucun dépôt de plainte mais c’est bien pire, les réseaux sont là pour s’en charger. Et là bam, c’est fini, plus de chocolat même si il a encore des bras. Même pas besoin de jugement il est mort, toutes les féministes en rut vont l’incendier et ne pas le lâcher pour le pousser à la démission du ministère, euh non pas ça là je m’embrouille.

Donc du coup le rappeur a écrit un mea culpa s’excusant d’avoir utilisé ses mains de façon déplacée, étant vraiment confus et blablabla, ce sont ces messages qui ont été publiés sur internet. Du coup il est plus que coupable ! mais coupable de quoi ? Ca tout le monde s’en moque. Si on le défend, on se fait taxer de défendre des violeurs (alors que là quand même il n’est pas mentionné de viol du tout, pas dépôt de plainte …) et donc il doit faire chiffon carpette.

Ce que je trouve tout de même amusant c’est que grâce à cela Angèle pourra tout de même finir les paroles de sa chanson, car ça fait tellement longtemps qu’on entend Balance ton quoi sans savoir de quoi il s’agit. On va donc avoir le droit à un remaster avec Balance ton frère. Car là elle n’y est pas allée avec le dos de la cuillère non plus en réagissant pour protéger son gagne-pain, c’est-à-dire son public féministe acquis avec cette chanson plutôt que le présomption d’innocence et sa relation avec son frère.

Bon normalement ce post devrait me faire perdre le reste de mes fans en surnombre. Mort de la nuance, si on dit qu’une dragouille ce n’est pas un viol on devient un défenseur de violeur, voire un violeur sois même. Comme souvent, on passe d’un extrême à l’autre. Certes ici il semble qu’on était au-delà de ça.

Bon ce n’était pas mon meilleur post de cette période mais j’ai tellement souffert à entendre Angèle et entendre des enfants chanter Va te faire humhumhumhumhum, que ça fait sourire de l’imaginer à son prochain repas de famille avec son frère.

Sur ce à demain.

vendredi 11 septembre 2020

Journal d'avant 40 - 11

Journal d’avant 40 – 11

Bon alors ce féminisme nouveau et méga brutal qui veut faire rentrer la société en guerre. Bon bah en fait j’ai remis un disque de Punk Rock de 1995 et je pense que c’est bien plus intéressant. Purée quelle bombe, un disque (rrrrr le vieux il écoute encore des disques, bah oui je sais) que j’avais à un moment égaré une petite année avant de le retrouver dans une autre pochette (truc que je ne supporte pas mais bon ça arrive même aux meilleurs) et à chaque fois que je le remets c’est pareil. Je n’arrive pas à appuyer sur stop, je ne sais pas si il n’y a rien à jeter mais c’est tellement bon, une énergie de dingue et des chansons qui, même si souvent dans le punk on peut penser que c’est toujours la même et que seul le titre change, offrent une grande palette entre le punk, le ska, le rock et les chœurs de l’armée rouge. Non pour ce dernier je chambre un peu.

Il s’agit donc de … And out come the wolves du groupe Rancid. 19 titres de folie, des compositions qui ne baissent pas en régime et qui emballent. Alors si vous vous laissez tenter, comme pour tout album, il faut écouter l’album en entier et au moins trois fois avant de se faire une idée. Je me souviens de mes conversations de lycéen, alors t’en penses quoi du dernier Metallica, rrr écoute j’ai l’ai écouté que deux fois pour le moment c’est trop tôt pour te dire. Un peu plus tard, bon là je suis à la cinquième écoute et franchement même si c’est un peu calme j’adore.  Pas certain que ça se passe encore comme ça dans les cours de récréation. Mais un disque faut le faire tourner, et en général (je ne suis pas un puriste) les punks défendaient le vinyle bien avant son retour en grâce chez les bobos. Il y avait même souvent des bonus tracks disponibles seulement en 33 tours.

Petit signe de modernité dépassé je l’avais donc acheté en CD suite à l’écoute dans une Fnac ou autre magasin et j’avais été pris par certes l’énergie, mais également ces lignes de basse totalement folles de Matt Freeman, aucun lien. Dès la première minute un solo de basse à deux mille à l’heure qui fixe les bases. Solo bien technique pour figurer dans un album de punk. Et puis tout s’enchaîne à merveille, nappes de guitares dans les aigus, voix légèrement éraillée, chœur comme si on venait de marquer un but en finale de la coupe du monde (oups désolé tout le monde ne peut pas voir de quoi je parle – à bon entendeur, cette demi-finale était juste maîtrisée de bout en bout). Alors j’avoue que malgré cette merveille je n’ai pas d’autres disques de ce groupe californien. C’était un moment, entre les Wildhearts, NoFX, Social Distortion, the Hellacopters, BackyardBabies et autres, ce revival du punk (car oui la première phase c’était 20 ans auparavant avec les Ramones, les Sex Pistols entre autres) avec plus de vitamines. Mais ça reste tellement bon, toujours avoir un ou deux disques de punk rock à disposition, à la différence d’autres styles de rock, ça donne le sourire.

A quand un nouveau un concert insouciant, avec un gentil pogo ? Aller avec des masques ça doit marcher non. Rrrr, vivement qu’on puisse entre anciens et plus jeunes échanger un peu de sueur dans une fosse, comme dit précédemment dans un billet, ça fait belle lurette et le fait de ne plus avoir le droit de le faire aujourd’hui me donne une incompressible envie d’entonner les chœurs sur Avenues & Alleways.

Bon et ce nouveau féminisme alors ? J’imagine que les néo-féministes ne sont pas des fans de punks, faisant des amalgames et confondant punks et skinheads alors que ça n’a absolument rien à voir, mais cette nuance je ne pense pas qu’ils soient hélas capables de le faire (mais là on peut dire que c’est moi qui suis dans le cliché certes) et oubliant sans doute que bon nombre de groupes de punks étaient menés par des chanteuses.

Mouvement  à la base contestataire, antiautoritaire, égalitaire, antiraciste et anticapitaliste, on peut se dire qu’on aurait sans doute besoin d’un peu plus d’esprit punk dans nos sociétés.

Sur ce à demain.

jeudi 10 septembre 2020

Journal d'avant 40 - 10

Journal d’avant 40 – 10

Devant le succès incontrôlable, aussi soudain que le premier poil de moustache d’un pré-adolescent je me vois contraint, pour pouvoir encore sortir sans me faire sauvagement démasquer de parler d’un sujet qui devrait au moins diviser par deux le nombre de fans qui m’attendent chaque matin. Même si je ne doute pas de la fidélité de ces fans de longue date je connais bon nombre de sujets inéluctablement clivant. Celui qui fit frémir la bullette des lecteurs (les bookstagroumers !) sur Instagroum concerne Céline. Non pas Dion. Un lecteur a commenté un pamphlet et il vu de nombreux postes le taxant de tous les noms d’oiseaux (d’ailleurs que fait un oiseau quand il survole un camp de concentration ? – ça c’est déjà pour pouvoir réduire le nombre de fans et réussir à ouvrir ma porte d’entrée), et blablabla et bloublou les participants au pugilat se cabrant de plus en plus de part et d’autres. Les défenseurs de Céline devenant également de fervents défenseurs d’autre chose que la littérature etc … Donc attention, J’aime les livres de Louis Ferdinand Céline, et depuis mes 18 ans … j’attends, à ça y est je vois le premier bus qui s’en va, les mines sont déçues, certains font des doigts d’honneur, mais je ne leur en veux pas. 
Pas simple de voir son idole avouer des actes aujourd’hui intolérables.

La mort de la nuance a consacré les clivages et la fin de la pensée complexe. Le débat public, relayé par des réseaux sociaux et des media absurdes ne cherchant que le clic est totalement polarisé. J’ai plusieurs fois sur ce blog traité du sujet, on ne peut pas avoir des réserves sur le mariage pour tous sans être traité d’homophobe, on ne peut observer des différences entre hommes et femmes sans être machiste, on ne peut aimer Céline sans être quelque part antisémite, etc ..

Alors si on peut tout à fait, avec certes peut-être un QI supérieur à celui d’un bulot, mais on peut. La question ne se pose même pas. Quand j’entends certains qui sont catégoriques me dire, ah non ça je ne lis pas, je trouve cela tellement triste. Au contraire même, il faut lire ce qu’on pense aller à l’encontre de nos convictions – je ne dis pas qu’il faut jusqu’à lire des tracts politiques absurdes et infects mais il faut être capable de se faire son opinion, à défaut l’on se fait forcément manipuler, en partie ou totalement. C’est pour cela que je lis quelques prix littéraires et des choses qui sont encensées par la critique, pour me faire mon idée. Alors on ne peut pas tout lire et il est bien d’avoir quelques aides avec des points de référence en qui on croit pouvoir se fier, mais il convient de vérifier. Certains critiques ou personnages de la littérature contemporaine m’ont donc amené à des bonnes découvertes mais également à des déconvenues, ce qui est perturbant mais humain. On ne peut pas être 100% en ligne, mais au fur et à mesure on trouve des personnes de confiance tant qu’elles suivent leurs lignes. C’est d’ailleurs valable pour tout métier de critique. Les guides gastronomiques quand ils arrivent à être cohérents offrent souvent des points de vue compréhensibles, jusqu’à il n’y a pas très longtemps le guide Michelin défendait un certain classicisme et une recherche de l’élégance. Le Gault et Millau était un peu plus dans la modernité. Mais dans le recherche des ventes et de l’audience, ça change. Ce n’est plus simple de s’y fier et certains choix ont été assez surprenants et même incompréhensibles.

Du coup je n’ai pas parlé beaucoup de Louis Ferdinand Céline. Mais si vous aviez des réserves, essayez tout de même. Voyage au Bout de la Nuit est sans doute le plus abordable. Pour être plus dans le vif de son style, Mort à Crédit et puis si vous aimez, il ne faut pas s’arrêter et prendre votre plaisir avec la trilogie allemande, Nord est une pure merveille.

Aller vous êtes encore trop nombreux. Demain je vous parle du néo-féminisme binaire et totalement débile. Je devrais réussir à sortir sans demande d’autographe après ça.

Sur ce à demain.