jeudi 3 septembre 2020

Journal d’avant 40 – 3

 Journal d’avant 40 – 3

Il semblerait d’après une analyse américaine que les politiques environnementales des états soient influencées par un certain nombre de facteurs dont celui de la médiatisation des catastrophes naturelles. Je ne suis pas super convaincu, surtout quand on pense à l’Australie, mais pourquoi pas, et c’est à espérer. Alors du coup je vais apporter ma pierre à l’édifice et faire part à mes quelques centaines de milliers de lecteurs de ce triste fait sous médiatisé : l’Amazonie est encore en feu. Il semble que ce n’est pas moins que l’année passée et pourtant c’est bel et bien dur de trouver l’information. Les mouvements de masse de l’année passée ont-ils réellement influencé Bolsonaro ? Pas certain mais ça ne coûte pas grand-chose d’essayer.

Il y a une trentaine d’années, à l’âge que mon fils a maintenant j’étais bien loin de toutes ces préoccupations, je voyais le monde comme un réservoir de potentiel. On ne parlait que peu d’écologie même si quelques fois à la télé on voyait l’un ou l’autre dénoncer la déforestation extensive. Ca semblait bien loin. On nous poussait à consommer. Je me souviens même d’une publicité d’EDF qui se moquait des gens qui stressaient d’avoir laissé une lumière allumée en se vantant que finalement ça ne leur coûtait presque rien. La morale, c’était vas-y consomme, laisse tout brûler.

En finalement peu de temps, une génération, les effets désastreux de nos modes de vies sont sortis de sous le tapis. Pourtant les gens continuent de faire n’importe quoi. Ah ces gens, ils sont insupportables, heureusement que ces gens sont les autres. Nombre de mes connaissances qui font la morale autour d’eux sur des actes de consommation encore non adaptés font le tour du monde en avion : «  Ah non mais c’est pas pareil, et d’abord j’ai arrêté les capsules Nespresso. Et puis il faut quand même voyager, ça leur donne de l’argent à ces pauvres ! Ce qu’ils étaient contents ces pauvres petits enfants quand on leur donnait nos papiers de bonbons». Loin de moi de faire la morale, j’ai compris en me penchant sur le sujet que la culpabilisation n’était pas efficace. Les écologistes et les décroissants ont commencé par perdre la bataille du langage avant de s’en rendre compte au fur et à mesure et de passer à l’inspiration. Car que vaut un discours du type : « arrête avec tout ton confort car sinon on y passe tous dans 20 ans » en face d’en autre du type « ne vous fiez pas à ces alarmistes, rien n’est prouvé scientifiquement ». L’on aime à croire en la réalité qui nous convient. C’est là une faiblesse naturelle de l’homme.

Les choses évoluent, les enfants ont conscience qu’il faut faire attention, ils trient, et ils savent que le monde est en danger. C’est déjà un peu moins l’enfance quand on est averti de la fin d’un monde je trouve mais nous n’avons pas le choix. Ce sont bien les générations futures qui ont le plus de chances d’être motrices face à l’immuabilité de l’accélération néolibérale qui tend au transhumanisme des plus puissants. Ce désir d’immortalité et cette peur de la mort qui va tous nous envoyer à l’état de poussière.

Pas très joyeux mon propos du jour – oui bah quand même le coup de vieux me guette, et puis Septembre c’est le mois romantique de la mélancolie en théorie. Oui mais avec le changement climatique il n’y a plus de saison mon bon monsieur. Ah non je ne recommence pas. Le mystère de la journée fut de savoir si la Belgique allait laissé Paris en zone rouge – suspense qui dépend surtout du fait de savoir si les membres du gouvernement avaient envie de faire du shopping boulevard saint honoré ou d’aller visiter le Louvre. On devrait leur envoyer des bons cadeaux, ça débloquerait la situation. Pour le moment ça ne bouge pas, et même pire pour d’autres pays.

Avant de conclure, la phrase du jour (2 septembre) vient de l’avocate Isabelle Coutant-Peyre lors du premier jour du procès des attentats terroristes de janvier 2015 : « Tout ceci ne serait pas arrivé si les services de renseignements avaient été sérieux ». Chapeau bas.

Sur ce à demain.

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