mercredi 24 octobre 2007

Oblomov, héros malgré lui

Ce roman qui date de la seconde moitié du 19ème siècle s’inscrit dans la grande lignée de romans russes, suivant un personnage jusqu’à la (sa ?) fin.
Oblomov, issu d’une famille noble, vit seul dans un appartement où la paresse semble être le mal général, ayant conquis le maître et son domestique. Il est lui est très dur de se lever, de lire plus de quelques pages, de se vêtir ou de sortir.
Tenir 500 pages avec un tel sujet ne paraît pas gagné d’avance. Et pourtant le livre est très prenant. Il est divisé en quatre parties bien différentes de par leur contenu.
Je ne vais pas trahir les évènements de l’intrigue mais préfère dire « chapeau bas » à l’auteur pour sa finesse. A la différence d’un Dostoïevski qui dépeint avec beaucoup plus de précision la psychologie de ses personnages, en illustrant leurs désordres par une narration externe omnisciente, Gontcharov alterne la description des préoccupations de ses personnages principaux et le rapport stricte sans implication des scènes clés.
Il en ressort un plaisir de lecture très fort. Ce procédé d’alternance permet aussi de donner de la légèreté aux scènes romantiques. Selon moi c’est sans doute la deuxième partie qui présente le moins d’intérêt car, même si elle est tout aussi bien écrite, tout amateur de littérature classique (particulièrement romantique et début 20e) ne sera que très peu surpris par l’intrigue.
En revanche, chapeau pour la première partie qui recèle une vivacité inespérée alors que le sujet passe le plus clair de son temps ensommeillé. Les échanges entre Oblomov et son serviteur (son double) sont croustillants. Les deux dernières parties nous font beaucoup plus voyager dans le temps et de ce fait nous procurent une série de surprises, d’indignations mais suscitent aussi notre compassion pour le héros.
La réédition en poche de cet ouvrage le rend très abordable et largement préférable à ce que la rentrée littéraire nous impose.
Bonne lecture et attention à ne pas tomber dans l’Oblomovitchina !

lundi 22 octobre 2007

Rugby Wolrd Cup 2007

Je ne veux pas dresser un bilan de cette coupe du monde comme l’ont fait tous les journalistes depuis deux jours, mais si je peux me permettre plutôt faire une critique des critiques. J’aime le rugby, j’aime voir les matchs, voir la France gagner, voir des essais et du beau jeu au large.
Si je fais mon constat personnel c’est une grosse déception, et non à cause de l’équipe de France qui est malgré tout passée tout proche d’une finale. Non, ce qui me fait rager c’est cette langue de bois médiatique qui a été couronnée par TF1 et pratiquée par les autres.
Comment ne pas se rendre compte que la fête prônée par tous les journalistes qui essayaient de faire croire au public non initié que c’était partout la grosse fiesta, que c’était génial, l’allégresse d’une communion mondiale, était illusoire …
Ce fut trop de mensonges. J’ai été dans les stades par deux fois, match de poule au parc des princes et quart de finale au stade de France, et bien la fête, je ne l’ai hélas pas vu. J’étais pourtant arrivé bien en avance pour sentir le souffle de l’évènement, rencontrer des supporters de différentes cultures, rien de tout ça ou presque. Rien autour du stade, et dans le stade, deux vidéos et le match, un point c’est tout. Aux abords des stades, aucune décoration, aucun village culturel, rien à part des stands où l’on essaie de vous faire acheter des articles plus chers les uns que les autres. Peut-être que je n’ai réellement pas eu de chance et que je suis passé à côté de toutes les ambiances fantastiques qu’ont vécu nos amis les journalistes (reconvertis en hérauts publiques défenseurs des intérêts des sponsors), rien de tout ça à ma grosse déception. L’esprit n’était pas à la fête ni à l’ouverture, seulement consacré aux initiés et spécialistes.
De plus comment se sentir pris par cet évènement alors que la chaîne ayant négocié l’exclusivité se réjouissait de ne passer que 15% des rencontres dans la phase de poule. Sans offenser le courage de ces deux équipes, je comprends que diffuser un match Géorgie/Namibie n’est pas de plus stratégique, mais comment est-il possible de prétendre couvrir un évènement sans diffuser des matchs de qualification directe pour les ¼ comme Fidji/Galles, Italie/Ecosse ou encore Angleterre/Tonga. Une coupe du monde sur notre sol et même pas la possibilité de voir ces matchs, de soutenir une équipe et de se mettre à aimer ce sport. C’est réellement dommage que TFI ait pris les droits, le fautif, l’IRB (fédération internationale de rugby) qui a privilégié la rentabilité à l’ouverture et au partage, valeurs qui sont les acquis du rugby, il paraît.
Comment s’investir émotionnellement dans ce sport alors que TF1 préfère ne pas nous montrer les scènes de liesse des Français après leur victoire contre le Blacks mais FBI, porté disparu. Tout cela est réellement triste pour un sport qui s’est toujours voulu festif …

jeudi 30 août 2007

Anyone can cook !

Ayant réalisé une expérience gustative inédite je tiens à rendre hommage aux défenseurs de la bonne cuisine et du bon goût.
J’ai, il y a peu, dîné dans un restaurant gastronomique prestigieux, le Comme chez soi à Bruxelles. C’était pour moi une découverte totale.
J’aime fréquenter les bonnes tables mais je n’avais jamais eu l’occasion d’aller dans les plus prestigieuses. Evidemment le seul bémol, la note, qui est, à l’inverse des plats, trop salée. Néanmoins on sait à quoi s’attendre et une abstinence de sorties de quelques semaines permet de compenser cela.
Certains goûts m’ont totalement subjugué, un turbot iodé sublime à en pleurer, un pigeon cuit à merveille …
Cette expérience a redynamisé mon sens culinaire créatif et je me suis remis, à mon niveau bien entendu, à tenter des petites nouveautés. C’est lorsque que l’on se heurte à des problèmes de compatibilité gustative qu’on entrevoit tout le travail qu’un chef doit réaliser pour arriver à créer de nouvelles recettes originales et harmonieuses.
C’est un véritable art, de la poésie à bouches. Un mot ne sonne pas avec l’autre, le rime n’est pas parfaite, il en est de même des plats. Un long apprentissage est nécessaire pour être capable de reconnaître les saveurs et les complémentarités. Comment faire du bleu avec des couleurs primaires ? Nous y sommes, c’est la puissance de la création de la composition, à partir d’éléments premiers et naturels. Quels pigments ? Quels aliments ? Il y a tant de plaisir à assembler toutes ces dynamiques, à les opposer, à marquer des contrastes comme Rembrandt aimait le faire dans ses toiles, alternant ombre et lumière. Dans l’assiette on y pense moins, mais la merveille naît d’un même processus artistique, une longue recherche, une profonde observation, de nombreux croquis et répétitions, des tentatives, des ajustements … Le plus sensationnel c’est que tout le monde cuisine et peut s’aventurer, à son niveau, sur cette voie de la création.
Trop de personnes qui se sentent exclues des milieux intellos et culturels, sont en fait de vrais chefs artistes, avec une capacité intellectuelle qu’ils ne soupçonnent pas.
L’art en général pâtit d’un snobisme destructeur. Combien de fois ai-je entendu des personnes se croyant cultivées dénigrer des tentatives de vulgarisation d’œuvres d’art ! C’est un scandale. Amener un plus grand nombre à s’ouvrir et à trouver un bien-être dans la fréquentation de musée, de salles de concerts est un but bien louable. Snober les personnes non instruites, comme je l’ai vu souvent faire dans des cercles parisiens est tout simplement insupportable à mes yeux.
Pour en revenir à la cuisine je pense que c’est le domaine à la fois quotidien et artistique devant lequel nous sommes tous égaux. Au même registre que la musique enseignée encore aujourd’hui jusqu’en troisième, j’aimerais avoir la naïveté de croire que l’on pourrait faire de même avec la cuisine et l’inclure dans le programme scolaire.
Nous voyons de plus en plus des campagnes télé prônant le mieux manger alors que les enseignes de fast-food et autre rois du kebab ne sont jamais portés aussi bien. Réagir au niveau de l’éducation permettrait aux enfants d’explorer les richesses de nos cultures, d’aiguiser les goûts, de comprendre les enjeux d’une alimentation équilibrée … Aujourd’hui beaucoup de parents se voient priver du plaisir d’éduquer leurs enfants d’un point de vue culinaire et c’est un réel problème.
« Tout le monde peut cuisiner », je fais référence ici à Ratatouille (voir post précédent), référence pas très évoluée diront certains mais qui permettra peut-être à de jeunes spectateurs de savoir quand et comment faire une sauce gribiche. Ce message paraît certes naïf mais est universel. Tout le monde peut le faire et tout le monde peut aiguiser sa curiosité, sa créativité et structurer son analyse grâce à cela. Cuisinons !
Un petit conseil de lectures pour les novices comme moi, le SOS Cuisine de Jean-Pierre Coffe, simple, accessible et très précis. Pour les autres recettes simples, Marabout entretient depuis quelques années une collection de petits livres très variés (amuse-bouches, chocolat, verrines …) à des prix très démocratiques.
Aller plus d’excuse et tous à vos fourneaux !

mardi 28 août 2007

Beyond the Core

Un conseil de lecture pour les personnes intéressées par la stratégie d’entreprise : Beyond the Core de Chris Zook, qui bénéficie du support de la très réputée société de conseil en stratégie Bain & Co est un ouvrage très instructif sur les mouvements stratégiques autour du core business.
Grâce à des analyses statistiques et qualitatives des principes essentiels sont mis en avant par l’auteur. Rien ne peut garantir le succès mais on peut tout faire pour. Pour reprendre mon exemple du poker (voir l’article « Poker face »), personne n’est à l’abri d’un mauvais coup mais le respect de certains principes permet de se mettre dans les meilleures positions pour que les options stratégiques soient fructueuses.

Les parcours d’entreprises ainsi que des comparaisons de sociétés concurrentes ayant des destinées opposées (Nike et Reebok) permettent au lecteur d’appréhender cette notion de mouvement autour du core business sans devoir être un expert en la matière.
Plus on s’éloigne du corps business, plus les choses sont risquées lorsque le management est persuadé qu’il y a un lien très fort et que le mouvement est minime.

Cet ouvrage ne traite pas de toutes les options stratégiques (les diversifications ne sont pas traitées) mais réellement de l’importance du core business, comment le préserver, comment le faire évoluer, comment gérer la pérennité de l’entreprise lorsque le marché du core business est en déclin… Les interviews de CEO des sociétés relèvent le tout avec des propos pertinents et sincères, tant sur les mouvements victorieux que sur les échecs.

Un bon ouvrage, précis et concis.

Auteurs modernes

Je vais passer pour un passéiste et souffrant du syndrome du « C’était mieux avant ! » mais si je me base sur mes dernières expériences, j’ai énormément de mal à être séduit pas nos auteurs contemporains.
Ecoutant plusieurs émissions radio leur étant consacré, j’ai appris à en connaître certains malgré moi. Je me suis alors fait la réflexion qu’ils écrivaient souvent sur eux-mêmes, ce qui est, pour ne pas le vexer, assez inintéressant. S’agit-il d’un problème de créativité ?
Certains de mes auteurs classiques préférés eux-aussi décrivent leur existence.
Alors où est ce problème qui fait que j’ai dû pour la première fois abandonner un livre, l’Amant en culottes courtes d’Adam Fleischer, j’ai failli faire de même si les émeutes de Laurent Mauvignier (Dans la foule) ne m’avaient pas rattrapées.
Que se passe-t-il chez nos auteurs ? Chez nos lecteurs ?
Je ne peux m’empêcher d’être choqué lorsque je vois que des auteurs comme Amélie Nothomb (histoire de balancer tout de même un peu) vendent beaucoup, ne parlons pas de Christine Angot, ce serait du pur sadisme. Bref, je me pose plutôt la question de savoir qui est cet écrivain d’aujourd’hui que je n’arrive pas à suivre.
Aujourd’hui on parle de soi, très bien. Avant aussi, surement un peu moins mais que faisaient Marcel Proust et Céline si ce n’est mettre leur vie sur papier ? Aujourd’hui on aime parler de soi. Il est vrai que lors des émissions radiophoniques la facilité avec laquelle bon nombre d’auteurs se font héros m’a surpris. Il suffit de regarder les couvertures des livres de deux dernières, leur photo en grand !
Pour être honnête, je pourrais parler de moi, mettre me photo et celle de mon chien ainsi que de ma théière préférée, mais en deviendrais-je réellement un héros ? Est-ce que le fait d’avoir eu des amourettes et de m’être cassé les dents quelques fois mérite un roman. Cela fait du bien de coucher ses émotions sur le papier mais les journaux intimes sont là !
L’écriture serait-elle devenue trop personnelle ? Pour la plupart des auteurs c’est ce que je pense. Si on écrit pour soi, et qu’on pense qu’afficher ses coucheries est la pierre angulaire de son œuvre, on ne peut pas se prétendre artiste. Un écrivain est un artiste.
Lorsque Proust nous raconte son parcours il touche au sublime de par le fait qu’il est dans l’essence même des sentiments, il en ressort une universalité imparable et touchante qui se moque des siècles, des origines et de l’éducation. C’est bien plus que de se faire le héros d’une histoire. Investiguer avec finesse et sans limites les désordres du cœur, les malaises des individus est l’objectif, et cela contribue à enrichir les lecteurs. Un artiste ne doit-il pas se mettre en danger pour les autres, aller au bout de l’éreintement psychologique et moral pour toucher des mondes dans lesquels très peu osent s’aventurer. Ecrivains modernes, posez vous la question de pourquoi vous écrivez et arrêtez de vous croire les plus importants dès que la moindre banalité pointe le bout de son nez. C’est tout simplement insupportable ! Jouez au tennis avec des adolescentes sexy tant qu’il vous plaira mais n’en faites pas d’ouvrage, s’il vous plaît. En revanche si vous êtes capables de nous décrire l’essence même du désir dans son universalité allez y, mais ne vous trompez plus !

Je suis certain que les 700 ouvrages de la rentrée littéraires recèlent des merveilles, j’espère juste tomber dessus. Alors si vous en découvrez, svp, faites en part.

jeudi 9 août 2007

Gangsters

Je fais partie de ces personnes qui sont capables de citer, à n’en plus finir, des titres de films de mafia. Elevé au western comme beaucoup, il n’y a qu’un pas pour se convertir aux westerns modernes, à ces films de gangsters où les méchants sont de vrais méchants et où les gentils sont tout aussi mauvais. Les Parrain sont bien entendu mes films de chevet, tout come les Affranchis ou les Kitano période Yakuza et d’autres...
Pourquoi ?
Pourquoi cela marche-t-il alors que c’est souvent la même histoire, souvent une histoire de famille bien différente de la notre. Voudrions nous inconsciemment être le fils d’un homme soit tout puissant soit fauché par le destin et une horde d’injustes à la mine effrayante.
Hier j’ai regardé un film, plus tout récent déjà (1995), Dernières heures à Denver avec Andy Garcia, film de gangster ou malfrats, qui ne semble pas plus différents que les autres de sa catégorie. Au bout d’un moment, je me suis rendu compte que ça ne tournait pas rond, du moins pas comme dans un film de gangster classique. Le plus souvent ces personnages vont réaliser des opérations très compliquées avec talent et même grâce pour certains, marquant tel cambriolage ou kidnapping de leur style.
Mais dans ce film c’est l’inverse, une mission qui paraîtrait tellement simple pour Danny Ocean est confié à Jimmy le Saint, ancien caïd repenti dans un business conventionnel et poussif. Cette tête gentille, ce visage même benêt par moments, se voit confier pas un ancien employeur un petit boulot : dissuader une jeune dentiste d’épouser la femme dont le fils du grand méchant est amoureux. Rien de plus simple une nouvelle fois pour Danny ou Takeshi (photo) qui auraient chacun à leur manière réglé le sort du jeune homme. On peut imaginer que le premier aurait fomenté un coup pour que la future mariée retrouve son promis dans les bras d’une autre, le second aurait été beaucoup plus direct et les rotules en auraient souffert.

Au lieu de cela, notre Jimmy décide de reprendre avec lui ses anciens camarades de prison. Pourquoi pour un si petit job ? Notre héros est en fait terriblement humain, comme tout le monde, il a besoin de se sentir épaulé. Il ne se sent pas capable de jouer les super héros, ce ne sera pas dans ce film que l’on verra un combat « un contre tous », même « un contre un », trop incertain. Et voici alors des portraits pas très drôles, qui sentent le camphre, au début cela surprend, et finalement c’est tellement ça. Des personnes prises dans leurs galères de tous les jours qui ne s’amusent que trop peu dans la vie et qui ne se sentent pas exister. Et c’est là, pour en revenir à mon sujet principal, que naît cette envie d’être extraordinaire, de se voir plus beau, plus puissant qu’on ne l’est, de ne pas se laisser dicter quoi que ce soit, de se sentir libre et de choisir sa liberté, pas celle des autres ou qu’on nous met sur le front la majorité passée. C’est pour cela que ces films nous inspirent, les amis de Jimmy le Saint ne rêvent que de ça aussi, des super héros, de ces gangsters toujours tirés à quatre épingles, choisissant leurs frivolités comme s’ils étaient dans un géant self-service à émotions. Ces quatre larrons gagent leur vie rangée pour 10 milles dollars seulement, et oui, dans la vraie vie pas besoin d’avoir des millions sous le nez pour prendre des risques car ce n’est pas cela là la réelle motivation. Ce qu’ils veulent c’est tuer l’ennui (voir mon autre blog).
Les voici tous les 5, sur une route déserte, déguisés en flics, arrêtant le jeune homme, tout devrait bien se passer pour n’importe quel héros de film de bandits que l’on admire, mais là non. Ce n’est pas le cas, ils sont mauvais, pas crédibles dans leur rôles, tout comme moi si je devais m’improviser policier, ils ne sont pas des acteurs, ce sont des gens d’une banalité atroce, ayant chacun récolté un grain de folie de leur séjour en prison, haut lieu de la réhabilitation sociale. Le jeune comprend que ce sont des faux flics, ne veut pas descendre, enchainement grave, insultes, débordement, l’un crac, coup de couteaux. Celui qui devait seulement avoir la frousse pour abandonner sa promise tombe mort. Et jeune femme qui dormait dissimulée à l’arrière du van sort, une balle dans la tête, réflexe non maîtrisé, suffit pour plonger nos 5 amis dans le drame. Ce ne sont pas des héros je l’ai dit, ils finiront tous victime de contrats inéluctables, le grand manipulateur ayant décidé de faire le ménage après cette double bavure. Pas de magie, pas de sensationnel, une réalité dure et poignante. Et ces hommes, nous n’en rêvons pas.
Ils nous font cependant très bien comprendre pourquoi l’on peut passer de l’autre côté de la barrière. On veut se la jouer, c’est exactement ça, être un autre personnage, plus fort certes mais ce n’est pas le principal, tous les héros ont leur faiblesse. Nous voulons tous jouer un personnage qui ne s’embourbe pas dans une vie quotidienne usante et peu surprenante, c’est pour cela que tant de spectateurs comme moi vénèrent des Tony Montana ou Mickael Corleone. Mais des Franky Four Finger nous ne sommes pas et quelque part tant mieux.
Dans tous les cas il faudrait toujours s’épargner un grain de folie dans la vie, pour ne pas prendre le risque de devoir y plonger pour de bon.

mercredi 8 août 2007

Ratatouille

C’est le premier commentaire portant sur le cinéma de ce blog.
Et je choisis en plus une grosse production, un film d’animation. Tout pour me faire hérisser le poil en théorie.
Un rat qui veut être chef, je me suis dis que c’était parfait pour l’été, pour ne pas se prendre trop la tête. Et c’est pas faux, nous sommes loin des dialogues parcellaires et incompréhensibles de certains réalisateurs. Ce film, car maintenant nous ne disons plus "dessin animé" mais bien film d’animation, est une réussite.

Rien à dire, les films de Pixar sont dans le haut du panier et ce Ratatouille ne déroge pas à la règle en remportant avec succès le défi qu’il nous lance dès les premières images, nous ramener en enfance. C’est donc dans un monde avec des gentils et des méchants que nous évoluons, bien content que les gentils en soient des vrais et les méchants aussi, quoique …

Ce petit rat qui gambade et qui se pourlèche les babines (la technique de dessin est exceptionnelle, les plus critiques pourront remarquer avec quelle précision les textures sont rendues, il n’y a que l’eau comme toujours qui n’est pas parfaite, mais les poils de rat !!! du grand art) nous fait voyager dans un paris légèrement kitsch. Heureusement les clichés ne sont pas dérangeants. Ils se limitent à quelques vieilles DS dans les rues ainsi qu’un béret qui a plus pour vocation de souligner le ridicule du personnage qui le porte que de singer cette mode vestimentaire désuète. Pour le reste c’est très réaliste. La cuisine par exemple, on sent qu’ils ont effectué un réel travail de recherche et d’études et on ne peut que les en féliciter. Pour faire le difficile, la complexité et le géni des recettes n’est pas le plus mis en avant, mais ce au profit du géni du rongeur. L’humour est bien présent et est assez fin, très peu de passages ridicules ou burlesques, mais certaines notes discrètes très amusantes. Les attitudes du rat dans son bocal, menacé d’être jeté à la Seine, sont savoureuses. Cela pose une question qui est de plus en plus d’actualité, acteur réel ou virtuel. C’est un débat déjà éculé pour certains, coût et maniabilité des uns contre prestige et bankable ability des autres. Sauf que si on va voir un Bruce Willis, certaines expériences numériques semblent se rapprocher de cela, on va voir un Shrek désormais, ou un Wallas et Gromit. Alors bien entendu nous sommes loin de voir les acteurs en chair et en os disparaître ni même leurs salaires indécents diminuer, mais pourquoi pas imaginer voir des acteurs virtuels apparaître dans différents films, à différents rôles et leur faire de plus en plus de concurrence. On peut très bien envisager que le rat Rémi occupe un second rôle dans un film d’animation de gangsters.

Un film qui doit bien avoir 5 ans aujourd’hui révélait cette problématique, Simone avec Al Pacino. Cette actrice virtuelle, capable mieux que n’importe quel acteur de susciter l’émotion chez les spectateurs. Pour ceux qui ne l’ont pas vu, regardez le, l’idée est pas mal du tout. Et pour Ratatouille, aucune mauvaise surprise, on passe un vrai bon moment.

lundi 23 juillet 2007

"Poker Face"

Qui n’a pas déjà senti, en négociation commerciale, un énorme doute devant les arguments de son interlocuteur ? « Qu’est ce qu’il me raconte, est-ce possible qu’il ait réellement une offre aussi avantageuse de la part de mon concurrent ? Qu’est ce que je fais maintenant ? Je m'en tiens là et je lui dis tant pis, ou je me couche et le laisse avoir les 10 % qu’il me demande ? Et pourtant mon produit est le meilleur, ou se pourrait-il qu’il ait encore mieux ? Possible ou pas ? »

Ces petites réflexions, qu’on soit commercial, acheteur professionnel ou simple citadin devant une quelconque négociation, nous les avons tous eu un jour. Le mot qu’on ne peut alors pas s’empêcher d’employer est bien celui de bluff. Et là on pense tout de suite au poker. Mais le bluff n’est pour moi qu’un des nombreux éléments qui lie ce jeu de cartes à notre vie de tous les jours.
Vous l’aurez compris j’ai succombé à cette vague effervescente de la poker-mania. J’avais bien joué quelques fois au poker étant étudiant mais il ne s’agissait que de poker fermé, qui se révèle bien différent du Texas Hold’em No Limit. Cette variante est sans aucun doute le poker le plus spectaculaire. Pour les non-initiés, je vous invite à visiter ce très bon site d’amateurs : http://www.wam-poker.com/ .
Ce poker n’est plus celui des arrières salles crasseuses, réservé à des caïds exhibant leurs liasses de billet, mais bel et bien un jeu de stratégie où les probabilités et les analyses psychologiques font part égale.
As-tu en effet un jeu plus gros que le mien ?
C’est la question qu’on doit se poser devant toute négociation.
Si vous êtes le leader sur le marché, que les concurrents sont à des années lumières technologiques, et que vos prix sont à peine plus chers, vous serez alors dans la position de celui qui touche un carré, qui peut certes être battu mais dont les chances de gagner sont monstrueuses. Dans ce cas, comme au poker, on peut (/doit) être sûr de soi et tout miseret faire en sorte de gagner un max.
Quand on a du gros jeu, c’est toujours plus simple. Mais pas besoin d’un carré pour emporter la partie. Dans ce jeu comme dans la vraie vie, vous ne savez pas ce que l’autre a réellement en main mais vous pouvez en déduire les probabilités si vous avez bien étudié son comportement et analysé sa façon de jouer. Mais lui non plus, à vous de bien cacher vos émotions.
Si vous êtes 30% plus chers sur le marché, que vous le savez mais que vous êtes presque certains que c'est vous qui avez la meilleure solution pour ce lient (que personne n’a une meilleur main sur cette partie) à vous de ne pas vous coucher et de suivre. Evidemment, on ne peut pas éviter les « bad beats » (mauvais coups) et de se faire battre, alors que vous aviez un full aux rois par un carré sorti sur les deux dernières cartes. Ca peut toujours arriver, mais sur l’ensemble des coûts, sur l’ensemble de vos négociations, bien jouer vous permettra de sortir gagnant.
Alors regardez les parties commentées par des experts, vous verrez que les plus grands pros comme Daniel Negreanu (photo) sont impressionnants et capables de lire à travers les cartes. En plus de la technique et des probabilités qu’ils maîtrisent à 100%, le moindre clignement d’œil, ton de voix qui change, ils analysent tout. C’est bluffant !
Je me suis déjà mis en condition comme si j’étais à d’une table. Evidemment en négociation le jeu n’est que très rarement dévoilé mais j’ai eu réellement l’impression que cela m’aidait, pas de budget mon œil !
Je suis certain qu'adopter cet état d'esprit, analyser tous les petits gestes en essayant de comprendre ce que veux nous faire croire l’autre est excellent pour tout acte commercial, ça ne suffit pas c’est certain mais cela peut permettre de gérer des situations tendues avec plus de sérénité. Ca émeut toujours de faire tapis, comme de claquer la porte d’un entretien en restant sur sa position (ça ou rien ?), mais c’est réellement cela qui fait la joie du jeu et du métier. Et puis si vous avez bien tout analysé et que vous le sentez, pourquoi ne pas faire tapis avec un 3 et 5 dépareillés et empocher le deal !

mercredi 18 juillet 2007

Mais où est le sens ?

Les media commencent à en parler et les élus à s’en préoccuper. Aujourd’hui on peut lire dans le Monde : « Un ouvrier de 55 ans travaillant sur le site du constructeur automobile PSA de Mulhouse (Haut-Rhin) s'est pendu, lundi 16 juillet, dans un atelier. Cela porte à cinq le nombre de suicides de salariés de cette usine, dont deux à l'intérieur. », c’est tout de même assez terrorisant.
La question n’est pas de savoir si cette personne s’est donné la mort suite à des traumatismes professionnels ou personnels mais toujours est-il que le phénomène de souffrance psychologique au travail s’accentue de plus en plus, ou du moins, la prise de conscience de celui-ci. Le travail à la chaîne est clairement traumatisant et il est fortement compréhensible que dans une société qui prêche le pouvoir de l’argent, du paraître et du sexe pour mieux asservir ses troupes, une tâche répétitive et insensée soit difficile. Il paraît clair aujourd’hui que la course à la productivité et aux réductions de coûts ne va pas sans pertes, dans un premier temps les répercussions étaient des pertes d’emplois, augmentation drastique du chômage au sein de certaines catégories socioprofessionnelles mais ce second impact qui larve le monde de l’entreprise me paraît bien plus dangereux. Si avoir un travail est déprimant, démotivant, cassant tout ce sur quoi repose notre société capitaliste est bel et bien en péril. La France qui travaille, ceux qui se lèvent tôt … et bien il y a du boulot, c’est pas gagné.
Le pire c’est que ce phénomène ne touche pas seulement les ouvriers à la chaîne, les frustrations sont sans doute différentes, de même que les impacts, mais ce mal-être se retrouve aussi dans d’autre catégories jusqu’aux cadres (les plus touchés semblent être les 25-35 ans), qui malgré de bonnes formations et un avenir vendu comme prometteur ont le mal du travail. En regardant vite autour de moi il m’apparaît que plus de la moitié des mes amis ou anciens camarades de promo ne se sentent pas bien dans leur environnement de travail, et dont une bonne partie sont en proie à la mélancolie et pire.

Pourquoi ? C’est un peu la question à 10 000$. Si vous avez la réponse magique envoyez moi un mail, un commentaire mais ne me laissez surtout pas avancer à tâtons dans ce monde sinistre.
Une des raisons les plus plausibles selon moi est le manque de sens, de pourquoi, quel est le but de ce travail. Au sein d’une chaîne de montage on comprend bien le problème de sens qui peut exister si le travail de valorisation des employés n’est pas fait correctement, ce qui est hélas souvent le cas.
Dans d’autres fonctions au sein de sociétés internationales, le travail peut être si segmenté, si hiérarchisé et si contrôlé qu’il est très dur de donner du sens à sa tâche. Ce contrôle extrême, qui bloque le plus souvent les initiatives et cantonne les employés à leur strict devoir opérationnel, les recrutant pour leur matière grise mais leur imposant de la laisser au placard dès leur entrée en service, est un stigmate du monde capitaliste et de l’exigence du cours de l’action.
Où est le long terme, je dirais même où est le moyen terme ?
Des sociétés semblent s’en contreficher ouvertement et c’est bien souvent celles ou les phénomènes de démotivation se font le plus sentir. Il n’y a que très peu de mercenaires au sein des employés. Le sens, une relative sécurité, l’engagement mutuel et la confiance, la possibilité d’entreprendre et de développer ses qualités et savoir-faire, tout ça a une énorme importance. Il suffit de consulter un quelconque ouvrage de management pour voir ces notions rabâchées, pire il suffit de lire une offre d’emploi pour se rendre compte que les services Rh ont bien appris leurs leçons, mais qu’en est-il une fois dedans !?
C’est souvent bien triste et pour l’employé l’entreprise devient vite synonyme de presse-citron plutôt que de lieu d’accomplissement et c’est en cela que réside le problème. L’entreprise est de moins en moins vue comme un lieu d’épanouissement. Les méthodes d’une bonne partie des managers en place peuvent être remises en cause, certains ne se sont pas renouvelés et utilisent malheureusement les fausses promesses et l’autorité comme arme absolue mais ce n’est plus possible aujourd’hui.

Si j’avance que l’autorité est morte (pas le temps de développer ici) j’espère ne choquer personne. Je nuance tout de même, ces dernières décennies ont célébré le déclin de l’autorité, particulièrement en France. Le président nouveau a basé sa campagne sur un changement de cette tendance, nous verrons.
Toujours est-il que devant la rapidité des changements et leur succession l’autorité perd de sa superbe, les managers tournent, s’en vont, en cas de rachat il y a très souvent nouvelle donne ; il est dérisoire d’imaginer que tout homme est capable d’obéir corps et âmes à un nouveau chef tous les ans. Il faudrait passer à un mode de gestion plus participatif, au lieu d’un management direct le coaching participatif accompagne des success stories en montrant le sens de l’action et en ne l’imposant pas.
Quand je pense qu’il existe encore des managers qui imposent les objectifs aux forces commerciales sans consulter ces dernières et en décidant cela à la grosse louche, le chemin est encore long pour bien des entreprises. Il n’y a pas de recette magique, mon point de vue est qu’on ne peut plus imposer, qu’on doit faire participer et présenter à chacun le poids qu’il va avoir dans la réalisation des objectifs de la société. Envoyer un mail à l’ensemble des salariés en les félicitant des magnifiques résultats part d’une bonne intention mais mieux vaut y préférer des attentions managériales participatives de tout les jours, à tous les niveaux hiérarchiques, reconnaître l’autre en tant qu’individu unique et pas comme un simple rouage, lui faire partager sa vision et la vision de la société, en gros communiquer, souvent et honnêtement en écoutant toujours et encore.

jeudi 28 juin 2007

Rosebud

En plein dedans, je ne peux que constater les enjeux de l'évolution du monde média aujourd'hui alors que différents hommes d'influence cherchent à acquérir des titres de bonne renommée.
C'est le cas avec le milliardaire walibi Ropert Murdoch qui souhaite détenir le Wall Street Journal dont la préservation de l'indépendance éditoriale inquiète plus les éditeurs et rédacteurs de la presse mainstream mondiale que les actionnaires qui ne cherchent pour la plupart qu'à faire grimper le prix de l'offre.
Plus proche de nos frontières Les Échos semblent constituer un véritable enjeu pour le devenir de la presse française. Ce quotidien, l'un des seuls rentable avec La Croix et l'Equipe, pourrait basculer dans les mains de l'homme d'affaire à la tête de LVMH, accessoirement le plus riche de France, Bernard Arnault. Alors que l'élection de Nicolas Sarkozy avec son mixe politico-business-media-show biz suscitait l'inquiétude, ce rachat potentiel est une réelle alarme.
Je ne suis pas pour dramatiser les relations que les hommes de pouvoir ont entre eux, ce n'est pas nouveau mais dans un pays défenseur de la liberté de parole depuis des siècles voir le risque d'une presse largement influencée par quelques hommes, dont certains aux plus hautes fonctions de l'Etat est plus qu'inquiétant. Vu le nombre de secteur où LVMH est présent, comment être certain de la validité et de l'équité des données proposées aux lecteurs de cette presse économique qu'ils considèrent comme un outil de travail. Nous avons été les premiers à protester devant le monopole d'images que CNN avait lors des derniers conflits entre les USA et les pays du Moyen-Orient, n'en serait-il pas de même si cette tendance se prolongeait en France. La ligne éditoriale de la Tribune a semblé souffrir à plusieurs reprises des influences de son détenteur. Comment assurer cette indépendance, cette liberté ? Les milieux journalistiques se mobilisent, il est important de les soutenir pour ne pas se retrouver avec Google et deux, trois autres réseaux d'informations détenus par seulement une poignée de milliardaires. Nous devons tout faire pour garder le maximum de diversité en faisant qu'elle soit constructive. La pétition réalisée par une poignée de lecteurs est un premier pas mais n'est que bien peu de chose. Pour éviter qu'il n'existe qu'une seule ligne de conduite et qu'une poignée de gagnants il faut prendre les choses en main au niveau de l'Etat même, permettre par des statuts juridiques le respect de la ligne éditoriale en empêchant le licenciement ou le recrutement de rédacteurs en chef par les actionnaires majoritaires mais y préférer un conseil des journalistes non pas limité au seul journal concerné. Mais l'Etat prendra-t-il ces mesures alors que les personnes au pouvoir pourraient avoir de plus en plus la main mise sur ce monde, pas certain.
J'aurais bien une autre solution mais je ne suis pas certain que cela marche, acheter une luge à messieurs Sarkozy et Arnault.

mercredi 20 juin 2007

Juste un tour de moulin !

J'ai trouvé, ça y est, je me demandais depuis quelques semaines quel était le secret de Nicolas Sarkozy, de son succès, succès qui s'étend de plus en plus au fur et à mesure des semaines malgré ceux que certains voudraient prendre pour des coups de semonce. Nous en avons pour cinq ans, cela fait longtemps que ça n'a pas paru aussi simple pour un gouvernement de bénéficier de cinq ans pleins.
Alors forcément je me suis dit il y a un truc, j'ai regardé une nouvelle fois le parcours de notre nouveau président, et puis après une analyse rapide de son gouvernement, du moins du gouvernement Fillon 2ème édition. Une chose qui en ressort c'est l'ouverture, bien sur elle est calculée, qui ne le fait pas quand il a la tâche de constituer un gouvernement mais il faut avouer que cette ouverture est surprenante, c'est bien, je ne m'attendais pas à tant finalement.

Reprenons cette recherche. Supporter malheureux du gouvernement Balladur, Nicolas Sarkozy a mangé son pain noir, et ce jusqu'à 1999 et les élections européennes qui ne sont qu'un léger sursaut, sa stratégie commençant à prendre corps. Depuis 1995 je veux imaginer un homme à la fois déçu, frustré, qui aurait pris un gros "bad beat" pour les amateurs de poker. Se faire battre avec une paire d'as servie, incroyable, dur de s'en remettre. Et pourtant, devant sa télé Nicolas Sarkozy se laisse aller, il zappe, s'il n'avait quelques problème familiaux il prendrait même du ventre, il continue de zapper, et là c'est la révélation.
En 1998 et avant les premiers coups de tête de Zizou, Nescafé lance sa campagne "Open-up", campagne qui réunit les races, les sexes et les générations ... autour d'une tasse de café. Cette campagne remporte un énorme succès et fait les beaux jours de cette marque de café. Son adaptation libre à la politique fera d'ici quelques années le bonheur d'un autre homme. Après avoir bu la tasse, la machine est lancée, s'affirmer avec un goût fort, dense et intransigeant mais tout en s'ouvrant. C'est la formule magique ! Il faut du temps pour trouver les meilleurs caféiers, la recherche et la culture a débuté en 2002, 5 ans de préparation plus tard, "Open-up ! " frappe à nouveau, un succès politique cette fois ! Peut on en déduire les évolutions de la politique dans les prochaines années ? A la mesure du développement des cafés haut de gamme (Nespresso, Senseo) à consommation individuelle et très marquetée espérons que non et espérons que nos politiques changeront de credo.

Une chose est sure, on peut toujours lire l'avenir dans le marc de café ...

mardi 5 juin 2007

Triste rose ...

Cela fait déjà un certain temps que je voulais prendre quelques minutes quant à la nomination du nouveau Ministre des affaires étrangères, M. Bernard Kouchner. Quoiqu’on en dise, qu’il s’agisse d’un gouvernement de campagne électorale pour les élections législatives de ce week-end, il s’agit bel et bien d’une réelle ouverture. Ouverture d’un gouvernement vers des personnes respectées au niveau national et international n’ayant pas la carte du parti gagnant, ouverture d’esprit du Ministre qui accepte de gouverner quitte à prendre le risque de se voir repousser pas ses premières amours. Ouverture de François Hollande pour avoir sans sourciller accepter cette implication de son camarade au sein de ce gouvernement de droite. Hélas cette dernière phrase est un fantasme devant l’idiotie réelle de ce secrétaire du parti socialiste. Cet évènement illustre la crise qui sévit au sein du PS français depuis bien trop longtemps. Comment traiter comme un traître un homme qui a démontré maintes fois ses qualités humaines et sa volonté de prendre en compte les plus démunis tant au niveau national qu’international, comment oser lapider ce créateur de Msf. Je ne vais pas faire l’éloge de M. Kouchner, qui a comme tout homme politique certains impairs à son actif mais je condamne gravement l’attitude de ce simplet sectaire. La France a toujours un rôle important à jouer sur le plan international et offrir à un homme si actif dans l’humanitaire ce poste est très bien senti. En revanche se priver d’une des voies les moins bornées et des plus écoutées au niveau international mérite d’être condamné. Je n’ai plus sous la main les propos exacts de M. Hollande. Une chose est sûre, si quelqu’un doit être radié du PS aujourd’hui c’est bien ce dernier. Une opposition menée de la sorte ne pourra jamais être constructive et cette perdition idéologique devant les querelles intestines de ce parti est la plus grande menace actuelle pour notre pays. Nous ne pouvons nous contenter d’une seule et unique voie pour guider notre pays, j’ai peur hélas qu’aucune autre crédible n’émerge avant ce week-end.

mercredi 16 mai 2007

Le président nouveau est arrivé !

Jacques Chirac s’en va, 12 ans de pouvoir, une côte de popularité dans les sillons du Titanic, se raccrochant à quelques chaloupes et positions internationales importantes.

Je ne suis pas capable de faire le bilan de cette période, dans quelques années nous y verrons sans doute plus clair. Des scandales vont éclater, on criera haro sur le baudet ou on tentera de le faire. Il serait étonnant de voir un homme de son intelligence se faire prendre par les mailles du filet qu’il a tissé en partie lui-même. En dehors de certains impairs j’éprouve une certaine nostalgie car plus qu’un homme c’est une classe d’hommes politiques qui s’efface, un des derniers "grands" hommes, un personnage du terroir, possédant une culture et une finesse remarquable. Pour paraphraser ce président qui nous quitte, la campagne passée a sonné l’avènement de l’ère des roquets. Le débat d’avant second tour a illustré ce changement, chacun voulait incarner le changement, c’est réussi, les hommes politiques français ont changé, les derniers wagons sont sur le départ, peut-être certains arriveront à s’accrocher à quelques chers arpents mais l’heure des hommes au visage impassible et au ton si éloigné de l’homme des rues semble révolu.

Nicolas Sarkozy sonne le glas de cette génération. Ce n’est pas qu’une question d’âge, Giscard d’Estaing était tout aussi « jeune » lorsqu’il prit ses fonctions. Les Français souhaitaient des hommes politiques plus proches, en quelque sorte plutôt des stars que des diplômés de l’ENA, nous sommes servis et les medias s’en sont déjà réjouis.
Les premiers articles sur la nouvelle première dame de France ne manquent pas d’ambigüité et de non-dits. La polémique est déjà présente, est-elle allée voter ou non, de vifs propos échangés le soir des élections, une attitude douteuse sur le podium devant des milliers de spectateurs et des millions de téléspectateurs, nous avons échappé de peu aux oreilles de Mickey … La candidate déchue en offre tout autant dans un livre qu’elle n’arrivera pas à étouffer. Tes enfants contre ma présidence !!! À ce qu’il paraît.

Nous sommes dans le spectacle, le show, pour ça une nouvelle fois nous suivons les Etats-Unis avec du retard, d’ailleurs nous allons sans doute nous en rapprocher politiquement, et dans 30 ans ce sera notre mea culpa envers la Chine. Imaginez dans 10 ans : Jean-Marie Bigard, ministre de l’éducation, Arthur au Quai d’Orsay, dommage que Benoît Poelevoorde soit Belge et dommage que Johnny ne le soit pas devenu.
Espérons que derrière tout ça, la performance des institutions soit au rendez-vous, les hommes pour lesquels j’éprouve une certaine nostalgie en ont été incapables, il faut faire mieux et finalement tant pis si Sarkozy nous la joue à la JFK, tant qu’il y a le résultat …

jeudi 10 mai 2007

Don Juan

PPDA cité ci-dessous s'est penché sur ce personnage, il disait même vouloir dans son ouvrage "La mort de Don Juan" se rapprocher de la vie de Byron. Je n'ai pas lu cet ouvrage et ne pourrais donc formuler de critiques acides ou élogieuses. En revanche j’ai voyagé grâce à cette longue poésie inachevée de Lord Byron sur les bords de la Méditerranée, de la Volga pour finir sur l’île d’Albion. Il s’agit d’un remarquable périple où le côté sulfureux que l’on attribue au caractère du personnage de Don Juan n’est pas la pierre angulaire. Il s’agit d’un fil conducteur qui permet à Byron de nous faire voir du pays, pas qu’un peu, de son Espagne natal où une aventure interdite pousse le jeune Juan dans les tempêtes ottomanes avant de devenir un victorieux opportuniste auprès de Catherine II et de se voir envoyer en Angleterre où se déroulent les derniers chants de l’œuvre. On suit à la fois l’évolution du jeune Juan et celle de l’auteur. De nombreuses digressions servent à régler les comptes de Byron qui fait preuve à l’égard des auteurs qui lui sont contemporains d’une ironie allant jusqu’à la mauvaise foi exquise. Cet ouvrage, traduit en Français perd j’imagine beaucoup en beauté esthétique malgré tous les efforts des traducteurs. Néanmoins à part quelques passages obscurs il faut saluer la qualité générale de la traduction qui fait revivre certains mots dont on a trop souvent oublié la séculaire saveur. Les notes sont d’une précision et d’une qualité tout à fait remarquable. Les recherches ont dû être énormes et elles rendent possible une compréhension totale de l'oeuvre en allant puiser aussi bien dans les références mythologiques que dans les faits divers ayant inspiré l’auteur. Un ouvrage dans lequel il fait bon se perdre et se laisser porter.
Très fin et enrichissant !

lundi 7 mai 2007

Magique PPDA !!!



Les élections ont été pour une fois sans surprise, ou du moins la grande surprise fut de ne pas en avoir. 148 sondages sur 152 étaient dans le vrai depuis le début d’année, un sacré score qui redore le blason des instituts de sondage après leur déroute bien plus grande que celle de la gauche en 2002. Cette élection présente en réel changement et enterre profondément la classe amidonnée de nos anciens hommes politiques. Avoir un perdant qui exulte, comme si un poids trop lourd à porter venait de s’évaporer qui scande devant une foule participative « Tous ensemble, tous ensemble, hé, hé … » et un gagnant qui prend le temps de festoyer dans un grand restaurant parisien et qui s’agite, heureusement de façon encore quelque peu maladroite sur une scène où se mêlent, artistes et autres personnalités comme un lendemain de victoire de coupe du monde, je n’avais jamais vu cela.
Est-ce l’avènement d’une nouvelle ère, ça y ressemble. Tout comme de ne pas s’étonner de « petits incidents légers », à peine plus qu’une Saint Sylvestre ai-je lu ce matin dans la presse. C’est pour moi une honte de banaliser et de ne pas prendre au sérieux ces manifestations à la suite d’un vote démocratique. Comment peut il être possible d’avoir des révoltes à la suite de l’élection démocratique du leader national, c’est honteux et grave, d’autant que certaines personnes à la tête de formation se présentant comme politique exhortent leurs soutiens à se manifester, c’est irresponsable. Les paroles agressives de haine prononcées avant la second tour ne doivent pas être oubliées.
Mais là n’est pas le sujet de cet article, d’autres paroles sont moins capitales même si elles sont pour moi tout aussi novatrices que ce nouveau genre politique. Ce changement a eu lieu, bousculant les règles et les anciens et face à cela nous avons eu l’apothéose d’un journaliste, ou du moins un summum. C’est un phénomène que l’on remarque chez les animateurs de variété ayant atteint un certain âge et une telle notoriété que rien ne semble pouvoir les toucher, se permettant grâce à cela certaines libertés surprenantes pour leur public fidèle. Mais que cela se passe pour un présentateur de JT et de débat politique je n’avais jamais vu. J’ai trouvé PPDA très résigné pendant cette campagne, lui qui a suivi tant de débats ne semblait pas le moins du monde investi dans ses interviews. Avant le premier tour certaines interviews viraient presque au burlesque, je me souviens avoir été surpris par son interview du candidat chasseur, réduisant ces questions à cette seule pratique du candidat ou presque. PPD était proche de lui demander s’il préférait chasser le brocard, le cerf ou pêcher à la mouche. Lors des autres interviews, mon impression ne s’est pas démentie, il était plus espiègle que réellement piquant, s’amusant de certaines de ses questions, un peu à côté de la plaque, ou blasé tout simplement. Est-ce la nostalgie des débats légendaires, des personnages politiques de charisme qui en plus de maîtriser leurs sujets étaient dotés d’une culture remarquable ou la fatigue des années à entendre la même chose. Hier fut pour moi son summum, perdant souvent Chazal par des commentaires ou des phrase inattendues. Le ton et le dynamisme avec lequel il tentait de faire patienter son audimat avant 20h00 relevaient plus des derniers kilomètres d’un marathon parcouru en plein canicule que de la préparation à un sprint final.
Mais en réalité ce ton qu’il garda jusqu’à la fin de la soirée, parsemé de légers traits d’humour cassant avec la bienséance de ce genre de soirées comme ce fut le cas sur d’autres chaînes m’a fait tenir devant TF1. Je pensais entendre des questions plus précises, plus polémiques, plus journalistiques que sur les autres chaînes et j’ai eu en fait un monument du journalisme blasé et se divertissant par des remarques incongrues, se jouant de ses différents invités tout comme de ses jeunes collègues. « Ah je vois Harry qui danse sur la scène », prononcé après avoir vu des danseuses antillaises, ne fut pas la seule blague palpable de la soirée. Quelques minutes auparavant alors que la voiture du futur locataire de l’Elysée fonçait vers la place de la Concorde : « J’ai vu quelques feux brûlés. En plus Nicolas Sarkozy a dit qu’il n’y aurait pas d’amnistie présidentielle ». Lors du débat Ségo-Sarko, ceux qui se sont attardés sur son visage ont sans doute remarqué l’air de stupeur qu’il ne tentait même pas de cacher devant les discours qui lui étaient imposés.
Il m’a fait passer une très bonne soirée en fin de compte, alors qu’attendre la fin d’un repas présidentiel n’était pas des plus passionnants, merci pour cette soirée où la seule surprise fut en fin de compte ces quelques calembours. J’espère qu’il va continuer sur sa lancée pour les législatives, voire même aller plus loin dans l’ironie, quitte à bousculer encore plus ces bonimenteurs qui se succèdent, et finalement peut-être que certains politiques vont se rendre compte de leur ridicule. Il est vrai que PPDA avait de quoi se mettre sous la dent devant les discordances que montraient ceux du PS. Espérons pour la vie politique que la matière à ironiser soit moins grande pour les prochaines élections, même si ces traits d’humour font tout de même du bien.

jeudi 3 mai 2007

Duels de Match


Hier,

c'était le grand débat, d'après les différentes interviews d'avant débat, les Français en attendaient beaucoup. Attendre quoi finalement d'une confrontation de deux personnes qui n'ont qu'un seul but, être élues. Ce qu'on pouvait attendre c'est de voir leur aisance, leur capacité à détourner les mauvaises questions, à piquer l'autre au vif, à être acteur en quelque sorte. Problème, c'est ce qui s'est passé. Nous avons vu deux acteurs aux styles différents qui n'ont rien fait avancer. Un mauvais match nul où il n'y a eu qu'un vainqueur, du moins dans mon foyer, le Milan AC qui a su dominer son sujet comme les deux candidats auraient aimé le faire. Splendide Kaka et mangnifique Seedorf. Là n'est pas le sujet, et pourtant, hier nous avons eu un show, un vulgaire programme de divertissements comme tant d'autres, on pourrait même parler de Télé-réalité, attention quel super démago va avoir le droit de jouer avec l'avenir de 60 millions de personnes pour préserver son pouvoir personnel et celui de son clan. J'ai du mal à croire au renouveau tant désiré d'avant campagne, il ne faut pas oublier que peu de temps avant la campagne présidentielle les Français se sentaient délaissés par la classe politique. Peut-on dire, malgré des manoeuvres médiatiques bruyantes, que cela ait vraiment changé. N'était-ce pas déplorable de voir l'ensemble des hommes politiques se gargariser devant le formidable taux de participation du premier tour ? Selon moi le problème n'a pas changé, ce débat démontre l'incapacité de nos hommes politiques à mobiliser autour de sujets importants. Il est facile de faire du misérabilisme sur une femme violée, en revanche parler de la position internationale de la France, du rôle que l'on veut occuper dans le monde, véritable occupation du président de la république, semble trop dur pour notre caste politique actuelle. C'est triste, mieux vaut voir un bon vieux western où encore un sacré match de foot comme celui d'hier.

mardi 24 avril 2007

Les Arpenteurs du monde



Les tribulations de deux génies extravagants, Humboldt et Gauss. C'est l'explication que nous offre les éditions Actes Sud sur un bandeau rouge qui annonce fièrement, 1 millions d'exemplaires vendus.
Ce chiffre a plus tendance à me faire peur qu'autre chose. La quantité vendue d'un ouvrage n'est pas garante de sa qualité, certains avanceront même le contraire. La plupart des romans contemporains qui sont médiatisés jouent sur des recettes cousues de fil blanc auxquelles il m'est difficile d'adhérer. Cet ouvrage y échappe en grande partie et c'est déjà pas mal, pas de suspense déplacé, pas d'histoire de coeur ou de sexe naïve ou crue, pas d'autobiographie qui n'intéresse que l'auteur dissimulé derrière d'autres personnages. Alors que reste-t'il ?
Et bien deux hommes, deux génies ou savants-fou, une découverte de la découverte ainsi qu'un voyage en Allemagne. L'histoire croisée de ces deux hommes savants qui finissent leur vie par se rencontrer nous apprends l'Allemagne de l'époque en nous révélant avec finesse les états d'esprits de monde, de l'Europe. Ce roman à forte connotation historique est très riche, certains épisodes sont à la fois proches de l'épopée, comme la croisière sur l'Orénoque qui se rapproche de l'histoire d'Aguire et nous font palpiter devant les géniales découvertes. Je vous laisse lire toutes ces aventures et ne veut vous gâter le plaisir.
J'ai particulièrement apprécié la finesse avec laquelle le sujet est abordé, en quelques phrases seulement l'auteur nous fais ressentir l'oppression d'un gouvernement stricte, l'ignominie des descendants des conquistadores, la xénophobie et la toute puissance dont l'européen se sent pourvu. En revanche, j'ai été plus gêné et touché par la vision et la crainte de la mort de l'auteur qui transparaît dans la vie de nos deux héros. Le dernier chapitre tente de relever le triste constat mélancolique mais ne rajoute rien, sauf qu'il dévoile selon moi le mal-être de l'auteur. A part cette petite note toutefois émouvante, il s'agit ici d'un livre que je recommande vivement.

mardi 17 avril 2007

Etre un bon photographe



Évidemment ce n'est que mon point de vue et il se résume en très peu de mots à la base.
Savoir capter l'âme de son sujet ! Ça paraît simple ou peut être obscur. J'ai depuis quelques temps fais pas mal de photos, de la photo de famille, photos de vacances et souvent en les regardant j'étais déçu, je les tournais dans tous les sens, je ne les trouvais pas mauvaises mais pas réussies non plus, sauf certaines qui sortaient du lot alors qu'elles ne semblaient pas se différencier beaucoup du reste. Cadrages proches, lumière égale et bien sur même photographe et matériel. C'est en regardant les clichés de grands noms de la photographie (peut être pas aussi connus que ça mais surtout reconnus par leurs pairs) que j'ai compris au fur et à mesure. Prendre une photo c'est très simple a priori, technique, cadrage et le tour devrait être joué. Et pourtant si on applique ces recettes on en est encore loin. En ce qui me concerne je réussis parfois certaines photos mais j'ai l'impression que c'est par chance.

Certains vont me dire, ce qui est primordial c'est l'instant, un clignement d'oeil et tout est foutu. C'est vrai mais s'il n'y avait que cela, ce serait la consécration des appareils numériques à 8 images secondes mini et toutes ces photos prises au Leica sans moteur n'auraient jamais dû tant nous émouvoir par le passé.

J'ai dernièrement consulté un ouvrage qui vient d'être republié en format poche chez points, PPP de Raymond Depardon et cet ouvrage m'a réellement éclairé. Il faut être capable de raconter son sujet, non comme on veut le faire mais comme il est réellement, profondément. Il faut aider son sujet (personne, lieu ou paysage) à être dans son élément, à raconter son histoire. Les photos mises en scène ne me plaisent pas vraiment, car elles relèvent en fait de la réalité du photographe et non de celle du sujet. Hors selon moi un photographe doit à l'inverse s'effacer totalement devant l'histoire et la beauté naturelle de son sujet. Photographier la réalité est un réel défi, mais quand on a l'occasion de voir ce types de photos, on se rend compte qu'elles valent plus que tout un roman. Si vous avez le temps, feuilletez l'ouvrage PPP avant de voter, peut être sentirez vous d'autres choses à la vue des candidats ...

lundi 16 avril 2007

Suite ...



Encore quelques jours à patienter pour mes compatriotes avant de voir la tendance que va nous offrir notre pays. Je suis toujours assez craintif et redoute un deuxième homme à l'oeil de verre. Espérons que non. Sommes nous prêts à accepter des changements, à ne pas protester à chaque initiative, c'est un autre débat mais c'est sans doute l'enjeu qui déterminera nos 10 prochaines années. Il faut donner de nouveau de l'espoir et de l'envie. Une journaliste allemande interviewée dans l'émission FranceEuropeExpress relevait que le mot au centre de tous les débats était celui de pouvoir d'achat, le peuple veut plus de pouvoir d'achat, plus de matériel et de consommation selon tous les politiciens alors que je pensais que nous avions pris conscience des enjeux écologiques des prochaines décennies. Cette tendance de vouloir imposer la sur consommation pour mieux tenir un peuple me semble dangereuse et trop asservissante. Je ne suis pas certain que de cela naîtra un nouvel espoir et de nouvelles envies. Pour certains il est essentiel que leur niveau de vie s'améliore, voir à chaque coin de rue des personnes sans le sou regardant avec des yeux hagards l'étalage des dernières modes parisiennes sur les passants me semble de plus en plus indécent. Si cette quête du pouvoir d'achat doit servir à garnir les gardes robes, j'ai peur qu'une nouvelle fois nous nous égarions sur des substituts du bonheur dommageables. Comment réussir à concentrer l'envie d'un peuple si la seule ligne de conduite est l'individualisme. Bien sur le modèle de réussite individuelle ne doit pas être aboli, car souvent il en sort des personnes d'initiatives, qui créent de la valeur, qui contribuent à des inventions nécessaires pour accompagner l'évolution du monde, mais cette notion de partage et valorisation de chacun dans son rôle doit être fortement développée. Les personnes doivent avoir le sentiment d'être utiles, et de pouvoir en être fières, est-ce le cas aujourd'hui ? ...

mardi 10 avril 2007

Introduction



Bonjour à tous,

Premier message sur ce blog qui doit rappeler à certains une dernière visite du Sahara. Le projet éditorial de ce blog n'est pas encore clair. Il dépendra des humeurs mais aussi des réactions que les premières publication vont susciter. Je compte lui donner une certaine profondeur tout en abordant des sujets d'actualités et des problématiques auxquelles nous sommes confrontés dans l'entreprise ou non.
Évidemment la politique est aujourd'hui un sujet préoccupant pour ne pas dire stressant. Au début très motivé par la campagne je suis aujourd'hui déçu, oui c'est facile pour un Français de se dire déçu, évènements après évènements, ce qu'il manque sûrement c'est du charisme, c'est pas grand chose et pourtant ça donne envie d'y croire. Aujourd'hui personne ne donne envie d'y croire il me semble. Pour reprendre l'expression d'un ami, "avoir la charisme d'une huître" n'aide pas pour gouverner. Tant qu'on a la manière ...
La manière il n'y en a pas, du moins pas chez ceux que l'on gratifie d'avoir un certain bon sens, à s'asticoter sur un rien ou au contraire à utiliser des faits trop importants pour les prendre comme de vulgaires ustensiles à faire de la merde. C'est triste, pas très séduisant en fait, j'ai l'impression que les gens espèrent, espèrent jusqu'à la fin qu'il va y avoir quelque chose, certains mettent leurs espoirs dans un débat qui n'aura pas lieu, mais ce qui n'aura pas lieu hélas c'est cette joie de l'élection, l'espoir qui doit habiter tous les votants, espoirs d'évoluer vers des sphères plus positives, avec de plus belles libertés et une plus grand égalité. L'espoir me semble bien loin, la crainte gagne et ce qui fait peur, c'est qu'une atmosphère de crainte encense la crainte et ses pourfendeurs. Moi aussi je crains beaucoup et n'espère pas assez, c'est bête, comme un mal de fin de siècle et pourtant nous n'avons pas passé la première dizaine.