mardi 28 août 2007

Auteurs modernes

Je vais passer pour un passéiste et souffrant du syndrome du « C’était mieux avant ! » mais si je me base sur mes dernières expériences, j’ai énormément de mal à être séduit pas nos auteurs contemporains.
Ecoutant plusieurs émissions radio leur étant consacré, j’ai appris à en connaître certains malgré moi. Je me suis alors fait la réflexion qu’ils écrivaient souvent sur eux-mêmes, ce qui est, pour ne pas le vexer, assez inintéressant. S’agit-il d’un problème de créativité ?
Certains de mes auteurs classiques préférés eux-aussi décrivent leur existence.
Alors où est ce problème qui fait que j’ai dû pour la première fois abandonner un livre, l’Amant en culottes courtes d’Adam Fleischer, j’ai failli faire de même si les émeutes de Laurent Mauvignier (Dans la foule) ne m’avaient pas rattrapées.
Que se passe-t-il chez nos auteurs ? Chez nos lecteurs ?
Je ne peux m’empêcher d’être choqué lorsque je vois que des auteurs comme Amélie Nothomb (histoire de balancer tout de même un peu) vendent beaucoup, ne parlons pas de Christine Angot, ce serait du pur sadisme. Bref, je me pose plutôt la question de savoir qui est cet écrivain d’aujourd’hui que je n’arrive pas à suivre.
Aujourd’hui on parle de soi, très bien. Avant aussi, surement un peu moins mais que faisaient Marcel Proust et Céline si ce n’est mettre leur vie sur papier ? Aujourd’hui on aime parler de soi. Il est vrai que lors des émissions radiophoniques la facilité avec laquelle bon nombre d’auteurs se font héros m’a surpris. Il suffit de regarder les couvertures des livres de deux dernières, leur photo en grand !
Pour être honnête, je pourrais parler de moi, mettre me photo et celle de mon chien ainsi que de ma théière préférée, mais en deviendrais-je réellement un héros ? Est-ce que le fait d’avoir eu des amourettes et de m’être cassé les dents quelques fois mérite un roman. Cela fait du bien de coucher ses émotions sur le papier mais les journaux intimes sont là !
L’écriture serait-elle devenue trop personnelle ? Pour la plupart des auteurs c’est ce que je pense. Si on écrit pour soi, et qu’on pense qu’afficher ses coucheries est la pierre angulaire de son œuvre, on ne peut pas se prétendre artiste. Un écrivain est un artiste.
Lorsque Proust nous raconte son parcours il touche au sublime de par le fait qu’il est dans l’essence même des sentiments, il en ressort une universalité imparable et touchante qui se moque des siècles, des origines et de l’éducation. C’est bien plus que de se faire le héros d’une histoire. Investiguer avec finesse et sans limites les désordres du cœur, les malaises des individus est l’objectif, et cela contribue à enrichir les lecteurs. Un artiste ne doit-il pas se mettre en danger pour les autres, aller au bout de l’éreintement psychologique et moral pour toucher des mondes dans lesquels très peu osent s’aventurer. Ecrivains modernes, posez vous la question de pourquoi vous écrivez et arrêtez de vous croire les plus importants dès que la moindre banalité pointe le bout de son nez. C’est tout simplement insupportable ! Jouez au tennis avec des adolescentes sexy tant qu’il vous plaira mais n’en faites pas d’ouvrage, s’il vous plaît. En revanche si vous êtes capables de nous décrire l’essence même du désir dans son universalité allez y, mais ne vous trompez plus !

Je suis certain que les 700 ouvrages de la rentrée littéraires recèlent des merveilles, j’espère juste tomber dessus. Alors si vous en découvrez, svp, faites en part.

1 commentaire:

Dead Man Walking... Le cancer de Jack a dit…

j'allais justement rappeler que ça faisait longtemps que tu n'avais pas écrit et là, BAM !, 2 articles d'un coup... classe !!!

En gros, la rentrée littéraire existe aussi pour les bloggers :-)