jeudi 2 janvier 2014

L’extraordinaire voyage du fakir qui est resté coincé dans un ouvrage sans style

L’extraordinaire voyage du fakir qui est resté coincé dans un ouvrage sans style, sans finesse.
Ce livre dont le titre original relève plus de la PAX (L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea de Romain Puertolas) a rencontré un vif succès critique et semble toujours se vendre très bien. Je l’ai d’ailleurs acheté, succombant à l’attractivité du titre, que je trouve génial, et à la belle couverture - sans doute sponsorisée cependant - ainsi qu’à la lecture ou écoute de critiques de Jérôme Garcin, Crépu, ...
J’étais assez excité de passer à quelque chose de vif, de drôle et d’original après avoir lu un livre, de grande qualité au demeurant, plus lourd sur l’histoire des religions.
J’ouvre, je débute, mes yeux s’activent, les lignes passent, mon excitation tombe gravement. Je referme le livre après une quinzaine de pages. Je suis profondément déçu. Je ne comprends pas. Finalement je laisse le bénéfice du doute à l’auteur. Comment peut-on aussi mal débuter un roman que tout le monde dit si génial. Ces premières pages sont à vomir, d’une platitude extrême. J’ai l’impression désagréable de lire un élève de quatrième rédiger son premier récit de fiction. Manque de vocabulaire, constructions simplistes mais non percutantes (que vous ne vous mépreniez pas à la lecture de ce commentaire, la complexité des structures n’est pour moi en rien un gage de qualité stylistique, n’est pas Proust qui veut, et heureusement que d’autres sont capable de procurer efficacement des sensations au lecteur sans lui imposer des phrases d’une page), et traits d’humour d’une lourdeur, d’un manque d’esprit me rappelant les plus mauvaises productions d’AB (Hélène et les Garçons et autres …)
 
Bénéfice du doute donc. Je me décide, pour lui donner toutes ces chances, convaincu que quiproquo il y a et que la presse littéraire ne peut pas être si mauvaise que cela, surtout Jérôme Garcin pour qui j’ai encore beaucoup d’estime quant à ses avis littéraires, de le lire intensément d’un bloc. Je prends le livre jaune, passe par la France, l’Angleterre, l’Espagne, le Brésil, la Lybie … pour atterrir dans un champ dévasté où la créativité n’a pas lieu de citer et où la vacuité de l’ouvrage reste là, nue devant moi. Est-ce une conspiration ? Une opération RP et marketing d’Ikea pour redorer son blason après les quelques scandales qui ont émoussé sa perfection scandinave ? Les critiques ont-ils reçu des Billy gratuitement pour leur faire chanter ces louanges ?
Si ce n’est le cas, citez-moi des moments drôles (sauf le titre qui est une trouvaille). Tout est lourd, pesant, écrit d’avance. L’auteur veut nous surprendre en l’emmenant de pays en pays, sur un faux fond de réflexion sociale sur l’immigration. Bouh, pas bien, les gens sont traités comme des animaux, bouh pas bien : Le mal c’est mal ! J’ai réellement essayé d’adhérer, de m’emballer, mais l’écriture tue le sujet. Je ne vais pas m’amuser à prendre des phrases et à les ridiculiser, je pense que très peu d’ouvrages sont capables de résister à l’exercice. Et même si c’est drôle de le faire c’est un exercice intellectuellement peu honnête et très partial.
 
Cependant je ne comprends réellement pas l’engouement pour ce livre de très très faible niveau dont même l’histoire est à peine digne de la qualité scénaristique d’un Joséphine ange-gardien.
J’avais peur d’être le seul à ne pas avoir compris toute la finesse de l’ouvrage devant tant d'enthousiasme critique, et j’ai récemment croisé d’autres victimes de ce livre. Cela m’a donné envie de dénoncer ces très mauvaises critiques. Pour rétablir ma vérité, partiale comme toutes, ce  livre est mal écrit, les personnages sont simplistes, les sentiments qui y sont exprimés sont extrêmement racoleurs et superficiels et l’humour est digne de celui d’un ivrogne titubant complétement saoul, faisant rire à de rares exceptions par hasard mais essentiellement pathétique.