mercredi 18 avril 2012

Décompte à rebours de la campagne présidentielle

Cette campagne électorale présidentielle française a un air helvète bien surprenant. Ce n’est pas la couleur rouge abandonné par Hollande, qui on aurait pu le comprendre aurait pu choisir le orange d’origine à défaut d’avoir pris le citron, qui me fait penser à nos amis neutres mais bien la technologie horlogère qui a été développé par toutes les grandes chaînes pour chronométrer, mesurer et comparer à la seconde près le temps de parole des candidats.

Alors j’ai investigué et me suis demandé d’où ça pouvait venir. Un peu perplexe de ne pas voir en gros à la fin de chaque générique d’émission politique les sigles des grandes marques horlogères, ayant appelé le siège de Cartier et n’ayant eu de réponse que : “Vous savez bien, en politique on ne fait pas de Cartier.” J’ai continué ma recherche.
J’appelle ensuite Hublot, qui me dit que c’est vraiment une attitude sournoise de vouloir regarder cette campagne par le trou de la serrure, évidemment que pouvais-je en attendre d’autre.

Je regarde ces émissions dont la précision me fascine, encore dernièrement, plus de dix chronomètres en simultané dans l'émission Mots Croisés, s’animant comme par magie dès qu’un candidat ou directeur de campagne émet un son. D’ailleurs je me demande bien si un profond grognement ou un éternuement bruyant cherché pour perturber l’autre est décompté du temps de parole. Ça devrait.
Je gravis les échelons d’une autre célèbre marque, monte en altitude et arrive chez Mont Blanc. Ils me disent que je ne manque pas d’air de leur poser la question.

Peu convaincu, je continue mon chemin et voici que je tombe sur ce gars là, ce vieux beau qui avait lors d’une émission télé parlé d’une condition sine qua non à la réussite d’un homme à 50 ans. Il cite même une marque. Je ne m’emballe pas, même si tout semble rouler dans cette direction. J’apprends même que ce Jacques aurait servi d’entremetteur à notre président actuel. J’apprends aussi qu’il fut derrière les manettes en 1981, réalisant un tour de prestidigitateur. Il faut se méfier, certains Midas de la communication peuvent arriver à tout. Il resterait même un ami un fidèle du couple présidentiel. Je regarde le poignet du premier homme de France, candidat à sa propre succession.

Ça y est je les tiens, c’est une conspiration effroyable, il faut avant qu’il ne soit trop tard que je relaie cette information au CSA. Tous les chronomètres seraient truqués, la belle manœuvre.
Mais que me dit-on, le président de cet organisme qui devrait par nature être indépendant, est nommé par le président de la république lui-même.
Comment avons-nous laissé cela arriver ? Tout est lié, nous sommes faits. Bientôt il nous manquera de temps pour réagir, ce temps auquel nous devons nous fier va filer et puis s’arrêter, les 5 années nous en paraîtront dix, nous aurons vieilli et nous aurons l’impression de travailler jusqu’à nos 80 ans.

L’homme est au Zénith de son art et personne ne semble plus s’en méfier, on le voit perdant, mais comme tout maître du temps (Felindra tête de tigre), il nous mènera au moment venu devant nos désillusions.

mercredi 11 avril 2012

Un repas chez Loiseau

Voilà de nombreux mois que je me dois de porter par écrit les émotions procurées par mon séjour au Relais Bernard Loiseau et son restaurant trois étoiles à Saulieu. Arrivé par le sud Morvan et la petite route, il faut avouer qu’on a bien l’impression de se perdre dans la quête du Saint Graal gastronomique, affrontant les virages tortueux et les collines verdoyantes. Puis l’imposante façade aux couleurs très bourguignonnes surgit au milieu de la ville. L’accueil est agréable, loin des images du guindé des palaces parisiens.

Comme je ne vais pas trahir ma mémoire je vais à l’essentiel sur le lieu. Endroit magnifique, escalier extérieur en bois encadrant un ascenseur vitré, herbiers, canards, piscine extérieur, terrain de boule, si si, ça le fait, spa de qualité, chambres à tomettes et boiseries typiques, terrasse privative sur laquelle la petite déjeuner se prend en toute sérénité. Y passer une journée et une nuit vaut réellement le détour. Le lieu a été pensé avec vrai bonhommie et finesse. On se sent vite à l’aise et détendu tout en pouvant prendre soin de son corps. Et plus particulièrement de son estomac. C’est quand même bien là pourquoi nous nous y sommes rendus. Dans le souci de découvrir la pâte de Bernard Loiseau, style prolongé par son fidèle chef Patrick Bertron, nous optons pour un menu les Classiques de Bernard Loiseau comprenant les plats qui vingt ans auparavant ont permis d’obtenir la troisième étoile Michelin.

Première surprise, le ton du service, les blagues fusent entre le maître d’hôtel, les chefs de rang, le sommelier. L’humeur est à la rigolade,  ils nous jaugent et nous plaisantent très vite. Etonnant, agréable en fin de compte. On se sent chez soi, à la nuance près qu’ici sont accrochés au mur toute une collection de Buffet. Bernard Buffet ayant été un habitué, et payant ses repas à l’ancienne avec ses toiles, un ami du couple Loiseau.

La dégustation commence avec les Jambonnettes de grenouilles à la purée d’ail et au jus de persil. Un plat déstructuré et tout simplement génial permettant le bonheur de tremper à mains nues ces jambonnettes dans ces deux textures opposées et aux goûts si complémentaires. Un régal. Puis, grande révélation, Sandre à la peau croustillante et fondue d’échalotes, sauce au vin rouge. Grandes émotions pour ne pas dire plus, splendide, sublime. La réduction de vin de syrah (dix pour un), magique, répondant si bien à la fondue d’échalotes et à ce Sandre parfaitement cuit à merveille et à la peau croustillante. Un poisson sauce vin rouge, plat d’une extrême innovation il y a 20 ans et encore maintenant. Une vraie révélation pour moi. La suite avec la volaille et le foie gras avec la purée truffée, de très bonne facture, le plateau de fromage gourmand et ce dessert aux tuiles au chocolat, glace chocolat très très noir et coulis d’orange confite.

La bonne humeur que l’on voit dans la salle est palpable dans l’assiette. Le service comme je le disais plus haut, très proche du client. Et si je me souviens bien du prénom, merci à Julien qui nous a fait visiter l’ensemble du domaine et fait connaître tout un tas d’anecdotes utiles à la compréhension de l’histoire de ce haut lieu de la gastronomie française.

Evidemment quand on mange trois étoiles, on compte moins, mais si je compare à certains restaurants parisiens qui ne se sentent plus facturer, pour le prix d’un dîner dans la capitale, vous avez à Saulieu la nuit en chambre splendide et des soins au Spa en plus. Cela vaut largement la peine de prendre sa voiture et de se perdre quelques virages dans le massif du Morvant.
 Une seule envie aujourd'hui, y revenir au plus vite pour goûter le reste et se prélasser. Et la prochaine fois je prendrai mes boules.