mercredi 11 avril 2012

Un repas chez Loiseau

Voilà de nombreux mois que je me dois de porter par écrit les émotions procurées par mon séjour au Relais Bernard Loiseau et son restaurant trois étoiles à Saulieu. Arrivé par le sud Morvan et la petite route, il faut avouer qu’on a bien l’impression de se perdre dans la quête du Saint Graal gastronomique, affrontant les virages tortueux et les collines verdoyantes. Puis l’imposante façade aux couleurs très bourguignonnes surgit au milieu de la ville. L’accueil est agréable, loin des images du guindé des palaces parisiens.

Comme je ne vais pas trahir ma mémoire je vais à l’essentiel sur le lieu. Endroit magnifique, escalier extérieur en bois encadrant un ascenseur vitré, herbiers, canards, piscine extérieur, terrain de boule, si si, ça le fait, spa de qualité, chambres à tomettes et boiseries typiques, terrasse privative sur laquelle la petite déjeuner se prend en toute sérénité. Y passer une journée et une nuit vaut réellement le détour. Le lieu a été pensé avec vrai bonhommie et finesse. On se sent vite à l’aise et détendu tout en pouvant prendre soin de son corps. Et plus particulièrement de son estomac. C’est quand même bien là pourquoi nous nous y sommes rendus. Dans le souci de découvrir la pâte de Bernard Loiseau, style prolongé par son fidèle chef Patrick Bertron, nous optons pour un menu les Classiques de Bernard Loiseau comprenant les plats qui vingt ans auparavant ont permis d’obtenir la troisième étoile Michelin.

Première surprise, le ton du service, les blagues fusent entre le maître d’hôtel, les chefs de rang, le sommelier. L’humeur est à la rigolade,  ils nous jaugent et nous plaisantent très vite. Etonnant, agréable en fin de compte. On se sent chez soi, à la nuance près qu’ici sont accrochés au mur toute une collection de Buffet. Bernard Buffet ayant été un habitué, et payant ses repas à l’ancienne avec ses toiles, un ami du couple Loiseau.

La dégustation commence avec les Jambonnettes de grenouilles à la purée d’ail et au jus de persil. Un plat déstructuré et tout simplement génial permettant le bonheur de tremper à mains nues ces jambonnettes dans ces deux textures opposées et aux goûts si complémentaires. Un régal. Puis, grande révélation, Sandre à la peau croustillante et fondue d’échalotes, sauce au vin rouge. Grandes émotions pour ne pas dire plus, splendide, sublime. La réduction de vin de syrah (dix pour un), magique, répondant si bien à la fondue d’échalotes et à ce Sandre parfaitement cuit à merveille et à la peau croustillante. Un poisson sauce vin rouge, plat d’une extrême innovation il y a 20 ans et encore maintenant. Une vraie révélation pour moi. La suite avec la volaille et le foie gras avec la purée truffée, de très bonne facture, le plateau de fromage gourmand et ce dessert aux tuiles au chocolat, glace chocolat très très noir et coulis d’orange confite.

La bonne humeur que l’on voit dans la salle est palpable dans l’assiette. Le service comme je le disais plus haut, très proche du client. Et si je me souviens bien du prénom, merci à Julien qui nous a fait visiter l’ensemble du domaine et fait connaître tout un tas d’anecdotes utiles à la compréhension de l’histoire de ce haut lieu de la gastronomie française.

Evidemment quand on mange trois étoiles, on compte moins, mais si je compare à certains restaurants parisiens qui ne se sentent plus facturer, pour le prix d’un dîner dans la capitale, vous avez à Saulieu la nuit en chambre splendide et des soins au Spa en plus. Cela vaut largement la peine de prendre sa voiture et de se perdre quelques virages dans le massif du Morvant.
 Une seule envie aujourd'hui, y revenir au plus vite pour goûter le reste et se prélasser. Et la prochaine fois je prendrai mes boules.

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