mercredi 24 octobre 2007

Oblomov, héros malgré lui

Ce roman qui date de la seconde moitié du 19ème siècle s’inscrit dans la grande lignée de romans russes, suivant un personnage jusqu’à la (sa ?) fin.
Oblomov, issu d’une famille noble, vit seul dans un appartement où la paresse semble être le mal général, ayant conquis le maître et son domestique. Il est lui est très dur de se lever, de lire plus de quelques pages, de se vêtir ou de sortir.
Tenir 500 pages avec un tel sujet ne paraît pas gagné d’avance. Et pourtant le livre est très prenant. Il est divisé en quatre parties bien différentes de par leur contenu.
Je ne vais pas trahir les évènements de l’intrigue mais préfère dire « chapeau bas » à l’auteur pour sa finesse. A la différence d’un Dostoïevski qui dépeint avec beaucoup plus de précision la psychologie de ses personnages, en illustrant leurs désordres par une narration externe omnisciente, Gontcharov alterne la description des préoccupations de ses personnages principaux et le rapport stricte sans implication des scènes clés.
Il en ressort un plaisir de lecture très fort. Ce procédé d’alternance permet aussi de donner de la légèreté aux scènes romantiques. Selon moi c’est sans doute la deuxième partie qui présente le moins d’intérêt car, même si elle est tout aussi bien écrite, tout amateur de littérature classique (particulièrement romantique et début 20e) ne sera que très peu surpris par l’intrigue.
En revanche, chapeau pour la première partie qui recèle une vivacité inespérée alors que le sujet passe le plus clair de son temps ensommeillé. Les échanges entre Oblomov et son serviteur (son double) sont croustillants. Les deux dernières parties nous font beaucoup plus voyager dans le temps et de ce fait nous procurent une série de surprises, d’indignations mais suscitent aussi notre compassion pour le héros.
La réédition en poche de cet ouvrage le rend très abordable et largement préférable à ce que la rentrée littéraire nous impose.
Bonne lecture et attention à ne pas tomber dans l’Oblomovitchina !

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