jeudi 10 mai 2007

Don Juan

PPDA cité ci-dessous s'est penché sur ce personnage, il disait même vouloir dans son ouvrage "La mort de Don Juan" se rapprocher de la vie de Byron. Je n'ai pas lu cet ouvrage et ne pourrais donc formuler de critiques acides ou élogieuses. En revanche j’ai voyagé grâce à cette longue poésie inachevée de Lord Byron sur les bords de la Méditerranée, de la Volga pour finir sur l’île d’Albion. Il s’agit d’un remarquable périple où le côté sulfureux que l’on attribue au caractère du personnage de Don Juan n’est pas la pierre angulaire. Il s’agit d’un fil conducteur qui permet à Byron de nous faire voir du pays, pas qu’un peu, de son Espagne natal où une aventure interdite pousse le jeune Juan dans les tempêtes ottomanes avant de devenir un victorieux opportuniste auprès de Catherine II et de se voir envoyer en Angleterre où se déroulent les derniers chants de l’œuvre. On suit à la fois l’évolution du jeune Juan et celle de l’auteur. De nombreuses digressions servent à régler les comptes de Byron qui fait preuve à l’égard des auteurs qui lui sont contemporains d’une ironie allant jusqu’à la mauvaise foi exquise. Cet ouvrage, traduit en Français perd j’imagine beaucoup en beauté esthétique malgré tous les efforts des traducteurs. Néanmoins à part quelques passages obscurs il faut saluer la qualité générale de la traduction qui fait revivre certains mots dont on a trop souvent oublié la séculaire saveur. Les notes sont d’une précision et d’une qualité tout à fait remarquable. Les recherches ont dû être énormes et elles rendent possible une compréhension totale de l'oeuvre en allant puiser aussi bien dans les références mythologiques que dans les faits divers ayant inspiré l’auteur. Un ouvrage dans lequel il fait bon se perdre et se laisser porter.
Très fin et enrichissant !

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