lundi 21 septembre 2020

Journal d'avant 40 - 21

Journal d’avant 40 – 21

 Le 21 septembre c’est la Saint Matthieu. Cela faisait partie des éphémérides que je connaissais pour avoir au lycée un de mes meilleurs amis se prénommant ainsi. Tradition de fêter qui s’est depuis beaucoup perdue. D’ailleurs on se moquait de moi lorsque dans le passé je me plaignais qu’on oubliât de me la souhaiter, cette Saint Philippe (qui tombe d’ailleurs le 3 mai juste au cas où). Etant fils unique, où peut-être pour une autre raison, c’est une règle qui était instituée dans mon foyer.

Forcément avec tous les prénoms qui ne sont plus présents dans les éphémérides cela peut paraître inégalitaire. Je suis d’ailleurs surpris que la météo continue d’indiquer les éphémérides. Je parie que cela ne continuera pas après 2030. C’est écrit et promis et je ne changerai pas la date dans cet article, ma horde de lecteurs affamés pourront témoigner. Je tiens le pari.

C’est donc la Saint Matthieu qui débute ma dernière semaine d’avant 40. Jusque-là, même si de qualité inégale j’ai réussi à tenir le rythme.  Ce n’est certes pas mon métier et cela vient en plus de mon emploi rémunéré et de celui non directement rémunéré de père. Non directement je souligne, car les enfants je vous attends au tournant avec tout le temps et l’argent qu’on dépense pour vous. Si on avait mis le même montant en investissement dans l’or, cela représenterait quelque chose. Et pour le reste il y a Mastercard, quand je repense à cette publicité éhontée. J’en connais de très bien, des gens qui travaillent dans le marketing mais on ne peut pas être aveugle devant la marchandisation du monde et la surenchère de la consommation dont le marketing a été une discipline agissant comme un catalyseur depuis 50 ans. Je crois avoir déjà évoqué le galet de chez Hermès à 850qui n’est autre qu’une pierre, certes polie, pour permettre à des gens de se délester d’une partie surnuméraire de leur portefeuille, acquise le moins honnêtement du monde forcément. Ils sont forts, très fort, c’est Sirop sport. Et le business et le marketing lié aux enfants est sans doute un cran plus loin, prenant comme argument la santé des bébés et comme ressort la culpabilité projetée des parents. Je me souviens très bien de la première visite dans un magasin spécialisé qui portait comme nom Baby 2000. Cela me faisait penser à des titres de drame aujourd’hui rétro-futuriste et à l’époque post-apocalyptique comme New York 1997.

J’étais tout de même sur mes gardes en entrant dans la boutique, me méfiant de tout homme pouvant porter un cache-œil, et auxiliairement un fusil à pompe. Point de cela, mais une multitude de vendeuses aux argumentaires acérés étaient présentes, avec ce faux sourire à l’américaine qui peut donner des cauchemars. «  Alors oui bien sûr vous avez la poussette Chipoum, c’est pas trop cher et puis vous avez le combi avec. C’est tout à fait correct. Alors oui certes si vous ne voulez pas que votre enfant ne soit trop bas et ne respire tous les gaz d’échappements des voitures et que vous ne voulez pas vous casser le dos en la rangeant dans la voiture, vous avez la StarLux. Bon elle est trois fois plus chère mais il faut savoir ce que l’on veut ! » Sourire un peu crispé – à ce moment, de découverte, je n’avais pas eu la répartie pour dire : bon bah on va prendre celle qui va lui filer un cancer des poumons, comme ça on sera plus vite débarrassé. Je ne vous parlerai pas des chaussures cousues main sans lesquelles il risque de devenir infirme. C’est une expérience, et puis du coup au second, on se formalise moins, je n’imagine même pas au 7ème où l’enfant finit par marcher pieds nus et être traîné dans un caddie Colruyt (publicité non volontaire mais pour coller à la réalité, car sans monnayeur grâce à quoi ils sont moins chers, hein n’est-ce pas – pas du tout si comme-ci comme tous leurs autres camarades ils n’avaient pas profiter de la crise du Covid pour augmenter leurs prix). Monde commercial cynique qui nous entoure et veut nous donner l’impression de nous cajoler à la fois. Dans le domaine des sciences paramédicales Maurice a poussé le bouchon encore un peu trop loin. Je raconterai peut-être un jour l’épisode où un pseudo spécialiste a essayé de me vendre une refonte des gencives à plusieurs milliers d’euros alors que je m’étais juste brûlé la langue. Bon on peut se rassurer en se disant que ce qui compte c’est l’Amour et que c’est la marmotte qui met le chocolat dans le papier alu. Une image ultime tout de même.

Sur ce à demain.   

 

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