mercredi 16 septembre 2020

Journal d'avant 40 - 16

Journal d’avant 40 – 16

C’est quand même compliqué d’ouvrir un flux d’actualité sans prendre un coup émotionnel. A l’époque la connerie était en grande partie sur les réseaux sociaux, du coup, en arrêtant d’y aller ça permettait de s’isoler des partis pris et d’avis le plus souvent débiles et qui nécessiteraient pour être résolus de rajouter au moins 50 points de QI (ou autre mais dans les mêmes proportions) aux intervenants. Ce qui est grave c’est que la presse, enfin les media sont du même niveau et parfois bien pires.

A un moment de ma jeune carrière j’avais accepté un poste dans une joint-venture et j’étais pratiquement un employé Reuters. Pour moi ça sonnait tellement, bien, grande classe, une agence de presse internationale, présente sur tous les fronts et je ne me posais que peu de questions sur l’indépendance de la ligne éditoriale (qui est bien différente d’un journal, car en agence la donnée est plus brute et à disposition). Et puis quand on est dans ce milieu, même si ce n’était pas du tout mon cas, m’occupant du développement d’un produit, au sein des reporters les rumeurs fusent sur l’implication de l’un ou l’autre au niveau politique, au niveau renseignement, etc … On comprend vite en effet qu’avoir l’information est la clé pour nos gouvernements et qu’il y a pu avoir par le passé des informations secrètes collectées sous le couvert d’une carte de presse.

Et puis ensuite j’ai côtoyé brièvement les gens du Wall Street Journal Europe, les effectifs se réduisaient et Dow Jones venait de passer sous le giron de Rupert Murdoch (News Corporation). Le bon vieux Rupert, voulant se payer un journal avec une grande réputation et crédibilité.

Hier je suis tombé sur le film Pentagon Papers, qui traite de la divulgation par le New York Times puis par le Washington Post d’un rapport confidentiel sur le Vietnam, ce qui mit au grand jour la réalité du conflit, rendant flagrant pour les Américains qu’il ne servait à rien d’envoyer là-bas sa jeunesse se faire tuer. Nixon en avait été furieux et ce sont ces journalistes du Post qui ont fait par la suite éclaté l’affaire du Watergate conduisant cet aimable Richie à la démission. C’est l’image que j’avais du rôle de journaliste et que j’ai toujours admiré. Et puis sachant que le Post avait été la cible à un moment du même Rupert Murdoch je cherche vois que son propriétaire n’est autre que Jeff Bezos, fondateur et propriétaire d’Amazon, un des hommes les plus riches du monde et des plus grands exploitants de la misère de masse, détruisant par son activité le socle de commerce de proximité et des liens de solidarité entiers. Voilà … en France même si les actionnaires ne sont pas au niveau du Jeff, ce n’est pas loin avec les Arnaut, Pinault, Bolloré, etc …  

Qui va être capable de faire des travaux d’investigation et de lever des scandales afin d’informer le peuple. Notre police n’est déjà plus républicaine car elle est au service de l’Etat et non de ses concitoyens, mais alors cette presse ?! Certains diront que c’est normal, que ça a toujours existé (cf Citizen Kane). Peut-être mais j’ai l’impression qu’un journal pouvait survivre sans être totalement dépendant avant l’ère du numérique. Aujourd’hui ces recherches de rentabilité et ces pressions économiques mènent à des contenus affriolants, médiocres et souvent insipides. Il est certain que les politiques et les grands partons n’ont pas grand-chose à craindre. Sauf quelques médias indépendants mais qui sont bien plus discrets et qui ont malgré tout besoin des autres si ils veulent toucher l’opinion. C’est pour cela que j’ai longtemps été abonné à Mediapart, pas forcément parce que je lisais régulièrement, mais parce que je savais qu’ils étaient capables de mener des enquêtes indépendantes. Hélas ils ont également sombré dans ces articles type pute à clic, en mettant des thèmes micros et racoleurs sur le devant de la scène. J’avais été déçu et après plus de 6 années m’était éclipsé avec tout de même une longue lettre adressée à la rédaction afin de leur expliquer mon choix, lettre pour laquelle je ne reçus aucune réponse …

Sur ce à demain.

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