jeudi 8 octobre 2020

Nouvelle - Histoire de Rien 3

Histoire de Rien – 3 – Nouvelle - Fiction

Ce n’est jamais simple de chercher ses parents en étant amnésique. Par où commencer ? J’ai bien interrogé certaines personnes mais je ne reçus la plupart de temps que des propos blessants et inconvenants. Et ceux qui pourraient avoir l’information me sont encore inaccessibles. Il doit bien y avoir des fiches quelque part. Mais sans point de départ dans quelle direction chercher ? Pourtant je ne me ménage pas, c’est pour cela que j’ai parcouru et que je suis encore sur les chemins, les routes, dans les airs dès que c’est possible. Cette quête m’a mené dans de nombreux endroits. Cet été j’ai trouvé que les gens étaient plus heureux, plus souriants en France et même en Europe, comme si ils s’étaient accordés une pause, une respiration. Et puis le monsieur à la tête d’extraterrestre ne parlait pas. Il avait aussi sans doute besoin de vacances.

Les plages étaient bondées, ça me faisait plaisir de voir autant de vies, de promiscuité et d’insouciance. Je me sens bien dans cette insouciance, ça me revigore, me donne de l’élan et l’envie de partir à nouveau à leur recherche.

Ne trouvant pas ce que je souhaitais j’ai donc laissé derrière mois quelques temps ces pays dont j’ai acquis la langue, j’ai facilement traversé l’Atlantique, et cette fois-ci en classe Business. J’ai longtemps préféré la classe éco, plus de monde, plus de chance de découverte, mais récemment j’ai dérogé, un peu de repos cela fait du bien. Je me souviens de ma première fois aux Etats-Unis, c’était il y a un peu moins d’un an, j’avais peur de me perdre dans ces gigantesques espaces américains. C’est tellement grand. Et très vite j’ai compris que les habitants étaient plutôt accueillants, enfin jusqu’à un certain point. J’ai vu des choses. Des matchs de football américain en pleine rue, et même des hommes se faire abattre. C’est grand beau et choquant les Etats-Unis. Mais il faut tout de même leur accorder le mérite de se battre pour ce qu’ils pensent être leur liberté. Dans certains pays d’Europe,  je me sentais mal et j’avais même du mal à vivre, des gens avec le masque partout s’aspergeant de gel désinfectant, alors qu’aux Etats-Unis j’ai retrouvé cette liberté qu’il me faut pour me sentir bien. J’avoue, même si c’est controversé m’être joint aux manifestants anti-masque. J’ai aussi fait les manifestations pour la vie des personnes à la peau noire. Il me manquait beaucoup de connaissances au départ pour comprendre de quoi il s’agissait. Beaucoup de souffrance et d’incompréhension, je n’étais pas seul. Il fut beaucoup question d’origine, l’espoir naquit que ces personnes puissent m’aider. J’allai alors faire un tour en Afrique d’où certains avaient leur ascendance mais ce fut une fausse route. J’y reviendrai.

De retour aux Etats-Unis il ne me restait plus qu’à en apprendre un peu plus sur ce pays et j’ai donc commencé à faire du tourisme. Hélas je me heurtai à la fermeture de plusieurs sites et à certains contrôles trop strictes. Il faut montrer patte blanche, surtout là-bas et n’étant pas en connaissance de mes origines j’ai préféré rester sur mes gardes. La Maison Blanche m’intriguait, je trouvais ça assez drôle d’avoir un pays qui luttait avec une population noire plus pauvre en moyenne et souffrant de discrimination et l’hôtel de l’exécutif s’appelant Maison Blanche. Au moins c’est un choix assumé, comme sur les paquets de cigarette, la mise en garde est claire et nette. Donc plus de visite de la Maison Blanche pendant longtemps. Il m’arriva de me rapprocher d’un des gardes mais il ne put me faire entrer.

Et c’est la semaine dernière que j’ai pu y rentrer. Je n’y croyais plus. Devant la ferveur populaire de la campagne présidentielle, j’ai saisi l’opportunité d’assister à un rassemblement, joyeux, fiers et insouciants étaient mes voisins. Je me suis laissé porter et d’un coup je me suis trouvé proche de certains assistants de Donald Trump.

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