mardi 4 janvier 2011

Saupoudrez 2011 d’une once d’indignation !

Bonne année.
Nous voilà repartis avec la fausse impression que les compteurs ont été remis à zéro. Pas de bilan pou 2010 me concernant, j’ai été trop absent et n’ai traité que quelques sujets, essentiellement des oeuvres, étant contrit par les évènements et partiellement convaincu que dénoncer des tendances ou des politiques penchant vers ceux des régimes qui ont fait les plus grands drames du 20ème siècle ne sert pas à grand chose.

Et c’est tout à l’heure que je me pris une piqûre de rappel par un monsieur de 93 ans à l’histoire héroïque, résistant aux côtés de de Gaulle et ayant participé à la rédaction de la déclaration universelle des droits de l’homme. Stéphane Hessel a publié il y a de ça quelques fois un tout petit essai par la taille, imprimé en une version simpliste sans reliure et qui porte en titre principal le message qu’il souhaite faire passer “Indignez-vous”.

Je l’avais acheté par curiosité, comprenant qu’à l’époque les 100 000 exemplaires vendus de cet ouvrage à pas plus de 3 euros pouvaient receler quelque chose de pertinent. Je ne connaissais le nom de l’auteur que de loin, mais je me suis dit un petit vieux qui souhaite faire bouger les choses, ça peut le faire. Tout à l’heure je retrouve en ligne que les ventes ont atteint les 800 000 et me décide avant d’être devancé par le million à lire cette quinzaine de pages. A vrai dire, tant de ramdam avait aiguisé mon appétit et, mon attention et mes attentes tranchantes ont été déçues. Pas que l’ouvrage soit inintéressant, mais je pensais à la lecture des articles qui y étaient consacrés qu’il s’agissait d’une bombe. Peut-être que mon intérêt passé pour la littérature d’engagements m’avait déjà éveillé aux thèses reprises dans l’essai et qu’il ne s’agissait pas d’une découverte, mais plus d’un rappel.
Et réflexion faite d’un rappel très utile. Je ne vais pas me lancer dans un résumé simpliste du propos, mais comme on le comprend vite cet ouvrage a pour but de réveiller nos consciences de consommateurs et citoyens asservis pas une pseudo image de bonheur en d’autres termes : Arrêter d’être mou, apathique, d’avaler l’avoine du pauvre d’esprit, il faut réagir !
Réagir devant l’accroissement de l’écart de richesses, réagir devant l’aliénation croissante des libertés, réagir devant nos modèles d’éducation qui tendent à consacrer la compétition individualiste aux dépends de l’intérêt général …

100% d’accord avec ce court essai, le refermant ayant bonne conscience, je commençai par m’étonner et voire m’attrister que cet ouvrage ait tant de succès. Faisant preuve de condescendance je dépeignais déjà mentalement avec dédain cette foule de parisiens sautillant chez leur libraires, rongés par l’impatience de pouvoir briller en société en citant l’ouvrage salutaire à la mode, et découvrant par hasard la notion de responsabilité sartrienne, en parler 30 minutes lors d’un dîner où on vanterait les bénéfices du bio et du Bon marché gourmet, puis partant repus de bonne conscience au ski, redevenant d’hostiles animaux égoïstes au volant de leur 4X4 pris au piège des bouchons du tunnel de Fourvière, ne souhaitant qu’écraser cette vulgaire C3 populaire qui n’ose pas s’engager.

Et d’un coup je fus reprise par la patrouille, pas une des nombreuses qui sont déployées en France depuis la politique de couvreHortefeu mais bien une morale, personnelle et intransigeante. Que fais-je moi à part approuver et ruminer ? Pas grand-chose, d’où cet élan d’écriture, qui n’est presque rien mais qui je l’espère peut contribuer à suggérer l’engagement par la lecture de ces feuillets.

En plus de cela quelques articles intéressants, un premier sur un ouvrage non distribué en librairie parlant des dérives actuelles en France que mentionne Pierre Assouline et deux articles intéressants d’Edwy Plenel, fondateur de mediapart 1 et 2.

Sur ce bonne année, bonnes lectures en espérant qu’elles ne se résument pas qu’aux best-sellers imposés par le mass-media et en espérant qu’Internet ne devienne pas civilisé (voir 1er article de Plenel).

2 commentaires:

Philippe Louchet a dit…

Pour aller plus loin, le même blog que je cite a publié en même temps une critique d'ouvrage de Stéphane Hessel. Faisant une réelle critique de l'ouvrage en tant que tel plus que du phénomène, Pierre Assouline va beaucoup plus loin que moi. Voir son article sur http://passouline.blog.lemonde.fr/2011/01/04/a-t-on-le-droit-de-ne-pas-sindigner-avec-stephane-hessel/

Anonyme a dit…

"[...] ne souhaitant qu’écraser cette vulgaire C3 populaire qui n’ose pas s’engager."

j'ai frémi.
Gui.