lundi 7 décembre 2020

Journal de 40 - 7

Journal de 40 -7

Je suis désolé pour mes millions de lecteurs impatients, mes billets se font un peu plus rares, normal c’était la fin du mois et la paie n’était pas encore tombée. En plus confiné, pas d’excuse, enfin pour moi ça ne change pas grand-chose car je travaille toujours à la maison depuis le début de cette pandémie. Il faut que je m’attaque au membres du Guinness World Records car ils ne veulent valider mon record du nombre de jours travaillés à la maison en continu tout ça car ils ne font pas de catégorie et je suis donc en concurrence avec des handicapés moteurs qui n’ont plus la possibilité de mouvement. Encore une injustice et de la discrimination intolérable envers les hommes blancs hétéros. 

Courbatures douleurs, signes de vieillesse ? Pas sûr. A l’annonce du décès d’une connaissance je me suis fait la réflexion qu’être vieux ce n’était sans doute pas dans la tête, et peut être pas dans le corps non plus mais c’est plutôt le fait de commencer à connaître personnellement plus de gens décédés que de personnes encore vie. Je vous laisse y réfléchir, on joue ?, on compte ? alors oui grand tonton, le boulanger, la vieille dame qui me donnait des bonbons forcément car sinon elle serait la plus vieille personne sur terre etc … Pour vous rassurer un peu vous pouvez tricher et compter tous les camarades de classe de vos enfants si vous en avez, ça contrebalancera fortement  et ça vous rassurera. Pour les vieux vieux, ceux qui sont en fin de parcours je me suis toujours demandé si il était plus terrorisant de partir quand l’environnement était catastrophique comme une guerre que lors d’une période sereine et fructueuse. Quand on voit les dates de décès de certains philosophes en pleine montée du nazisme ou pendant la seconde guerre mondiale, on peut craindre que leurs dernières pensées n’aient été très sombres, ou peut-être que leur philosophie les a aidés ainsi que leurs souvenirs de lectures des antiques stoïciens. Qu’en est-il aujourd’hui pour ceux qui vivent dans des mouroirs de repos et qui sont privés de leurs proches, glurp, glauque, après on dit que les chiffres sont meilleurs mais quand même il ne faut pas lâcher la bride. 

Et depuis le jour où j’ai commencé ces quelques lignes, plein de nouveaux morts célèbres, cette fois-ci non des personnes intimes, mais pour certains c’était tout comme. Jacques Secrétin, champion d’Europe de tennis de table et qui avait fait des shows comiques autour de la table rectangulaire avec un autre champion de France, Christophe Dominici qui fit tant vibrer les supporters des Bleus et Diego Maradonna, que je n’ai consciemment connu qu’à la coupe du monde 1990, j’étais trop jeune avant et enfin VGE, qui certes n’était pas connu dans mon esprit pour le plus grand des sportifs mais qui fut un président marquant dans une période de transition. Le journal l’Equipe ne sait plus où donner de la tête et le rédacteur des rubriques nécrologiques frôle sans doute le burn-out. Cela me fait penser au livre le Pingouin d’Andreï Kourkov, roman sympa et léger où le héros est en charge d’écrire des nécrologies anticipatives et où il se retrouve avec un pingouin. Il se trouve en poche, on passe un bon moment de lecture et on rigole de certaines nécrologies ce qui fait du bien. 

Un peu moins célèbre, le décès hier de Maître Philippe Menut, maître historique de la salle d’armes de Soissons qui fut si je me souviens bien le premier à m’arbitrer en compétition lors d’un championnat départemental dans sa ville alors que je ne devais pas être bien grand. Comme l’indique son épouse, il s’est battu jusqu’au bout et est tombé à la dernière touche en mort subite. Si seulement la mort pouvait suivre les règles, les escrimeurs seraient plus sereins. 


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