dimanche 15 septembre 2013

Revue de critique - un conte de noël

Un conte de Noël d’Arnaud Dessplechin fut par la critique que j’en lu dans Telerama un film à voir en priorité. Ce film suscita une grande attente que je n’oubliai pas. Ainsi lorsqu’Arte le diffusa à nouveau je pu m’installer avec plaisir dans mon canapé, exultant de joie et d’impatience. Ça y est, enfin, après 5 ans (j’avoue certes ne m’être pas non plus jeté sur le DVD ne le trouvant sans doute pas dans les offres à moins de 5€), je vais pouvoir savourer. Au moment où le film commence je ne me souviens pas exactement de la critique de Pierre Murat et n’en suis plus pour le moins du monde sous l’influence. Me voilà a priori libre de jouir de ce plaisir cinématographique. Revoyant rapidement sur le programme la seule chose qui me revient est qu’il était noté comme chef d’oeuvre (le petit bonhomme qui sourit, bouche grande ouverte), ce qui est un saint Graal très rarement attribué.

Le film commence, les chapitres s’enchaînent. Je ne m’ennuie pas mais ne m’amuse pas non plus, je me dis que sans doute tout se met en place très lentement et que les choses vont exploser à la fin (non pas que je veuille que Stalone fasse irruption dans le salon entouré d’explosions, cela ferait un trop grand contraste avec l’esthétisme discret du film). Les acteurs, très belle distribution jouent bien, Mathieu Amalric a toujours eu ma faveur, Deneuve, Poupau, Mastroiani - fille, et même les autres jouent bien, et juste. Le rythme est correct, on pourrait plonger dans l’ennui à quelques moments, il en aurait fallu peu, mais le réalisateur nous sauve par des remarques, attitudes ou évènements décalés qui font sourire. Puis le film s’achève, ou plutôt le générique démarre. Pas de conclusion, même si l’histoire a avancé. La greffe a eu lieu. Bon. Voilà ce que j’aurais à en dire. Un film qui se laisse regarder, quelques petites drôleries à la Desplechin pas désagréable mais c’est tout. Un chef d’œuvre ? une merveille ? mais n'importe quoi !!! Il faut arrêter avec ce faux élitisme qui pousse ces critiques parisiens à crier au chef d’œuvre dès qu’un film rassemble quelques bons acteurs et ne tombe pas dans le mélo hollywoodien. Certes nous n’avons pas à la fin Brad Pitt et Angelina Jolie qui finissent par s’embrasser en s’envolant en hélicoptère, mais est-ce pour cela qu’il faut être aveugle devant la qualité réelle de ce film.

Quelques bonnes choses, je l’ai déjà dit, mais c’est un énième film sans fin, qui pose des questions sans faire avancer réellement qui que ce soit ni quoi que ce soit. La lâcheté comme valeur ultime du critique, une évidence vous allez me dire. Ou peut-être est-ce un autre syndrome, comme le critique n’a pas tout compris (ce qui est normal, le film laissant la place à l’interprétation) c’est que c’est génial. Un véritable kundélitch cinématographique.

Je souffre à relire la critique de Murat dans Télérama “Ce pourrait être du Tchekhov. C'est du Nietzsche “ non, non et non. Ce film n’est pas à ce niveau, peut-être le critique a-t-il projeté ses désirs sur ce film, mais c’est pur fantasme. Je l’invite à s’émerveiller s’il le souhaite sur le côté artistique les dessins de Dora l’exploratrice, il y verra sans doute un véritable Gauguin en animation fantastique. Les Teletubies ne sont-ils pas une allégorie positive des cavaliers de l’Apocalypse, après eux plus rien, magnifique encore. Et ne parlons pas non plus de Jean-Luc Reichman qui vaut bien Molière par sa qualité du comique (ah Victor Sauvage puisse tu revenir à l’antenne pour satisfaire nos bons critiques).

Je suis extrêmement lassé d’observer le manque d’ouverture et de fait de distinction de ces personnes, qui pensent tenir le tout Paris artistique dans leur main. Hélas cette autosatisfaction et ce manque d’ouverture tue le réel talent créatif et porteur. Un chef d’œuvre se doit d’être universel, ce n’est pas le cas de ce film qui est ne vous y méprenez pas un bon film, qui fonctionne, où on ne s’ennuie pas vraiment ou pas longtemps, mais ce n’est pas un chef d’œuvre. Ce film est sans doute dimensionné pour un public parisien qui s’est perdu dans son jugement afin de se croire plus intelligent et plus au centre du monde qu’il ne l’est. Ce film n’est pas Bregmanien non plus, quel besoin de toujours vouloir ressortir des noms qui font bien, c’est un film de Desplechin où l’on retrouve son style et certaines appétences, un film de famille bourgeoise, bo-bo et un peu snob. Ah oui, j’imagine que de mettre cette maison bourgeoise à Roubaix et de filmer deux barres d’immeuble devait être rassembleur. Je n’en suis pas dupe. Du vent.

Si vous ne l’avez pas vu, pourquoi pas mais ne faites pas comme moi ne vous attendez pas à voir LE film de votre année.

Monsieur Murat au plaisir de vous éclairer sur ce qu’est le monde en dehors de Paris et d’Hollywwod.

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