jeudi 20 septembre 2012

Le guide des meilleurs vins de France.


Le meilleur guide des vins de France.
Ce n’est pas marqué comme cela sur la couverture mais il s’en faut peu. Le guide des meilleurs vins de France 2013 vient de paraître et augure d’une fin d’année riche en folles dépenses tant les vins du millésime 2010 ont atteint des prix astronomiques. Ce guide, donc le numéro 1 (des guides d’auteurs en France, c’est marqué en haut à droite) qui émane de la très sérieuse et estimée revue des vins de France offre un article aux 1300 meilleurs domaines, les classant en étoiles, copiant en cela la bibliothèque du bibendum. Sommaire très bien fait, couverture large des vignobles même si le fait de ne pas tout y retrouver frustre forcément quand on s’attend à voir figurer dans ces pages l’un des domaines qui nous avait enthousiasmé lors des vacances précédentes où les caves aidèrent à supporter les fortes chaleurs et à se désaltérer. D’où un souvenir magique.
Scène d’intérieur : Non j’ai regardé à “Le domaine...” à “Château de …” chérie je le trouve pas. Le doute s’installe alors, avons nous eu bien fait de laisser la trottinette chez mamie pour laisser la place à 6 cartons de ce vin, qui manifestement ne fait pas partie des 1300 meilleurs domaines de France, et c’est le meilleur guide des vins de France qui le dit. En fonction de votre chance au grattage vous aurez en retour, soit un “je te l’avais dit qu’il avait un drôle de goût, comme un goût de champignons un peu vieux” soit “ il y sera l’année prochaine, tu sais ces guides …”
Là n’est pas mon sujet et pour ne pas avoir lu les autres guides cette année je ne peux pleinement le consacrer, même s’il est très bien et s’il remplit parfaitement son usage avec pour la quasi totalité des vins une dégustation annotée de tous les millésimes disponibles (dégustation des primeurs comprise). 
Et pourtant c’est un coup de gueule. J’en reviens d’ailleurs à mon propos précédent sur la mort du langage (lien). Ce guide fait pour les érudits, les nobles de la dégustation … et les autres quand même aussi car il faut bien faire du volume pour vivre, n’en reste pas moins le théâtre dramatique de la régression de la qualité d’expression des écrivains en France. N’entendez pas ici par écrivains, les romanciers ou les lettrés mais bel et bien tout ceux qui écrivent un texte mis à disposition d’un large public. Je n’ai pas encore fait l’inventaire complet, et heureusement car ce livre serait déjà enterré mais disons que grosso modo, chaque petit article offre hélas une faute de grammaire, de syntaxe ou carrément un oubli de plusieurs groupes de mots. J’entends déjà les pourfandeurs de la médiocrité me dire : Mais attends ! C’est pas du Shakespeare et bli et blo. Là n’est pas le propos. Le travail de relecture devrait être présent avec un haut niveau d'exigence. De cet ouvrage lire à l’occasion une critique par jour peut passer, même si lire que c’est le Chaval Blanc qui coûte 1000€ la bouteille (ça doit tout de même écorner les oreilles des  propriétaires Arnault et Frère) est assez irritant. Reprenons la même scène un peu plus tard , chéri tu t’es fait avoir tu sais. Ton Cheval blanc bah c’est pas ça qui vaut la peine, c’est le Chaval Blanc, je n’ose imaginer les joutes qui peuvent s’en suivre.
Mais quand on veut se plonger dans une lecture d’une région, en prenant les domaines les uns après les autres, c’est dérangeant, puis agaçant, puis énervant et on laisse l’ouvrage à son rôle de guide pratique ponctuel. Qu’a donc fait l’éditeur ? A priori il doit être occupé à licencier ces correcteurs qui ne servent à rien et ne représentent pour lui qu’un coût financier, et pourtant ce ne serait pas en vin de les garder ...

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