jeudi 6 novembre 2008

Un bolide en perte de vitesse

Oui il est vrai, j’attendais un premier indice fort pour rédiger cet article qui fait suite à celui du 15 juin dernier concernant l’éviction relativement surprenante et peu stratégique de PPDA.
Ce 28 octobre, le journal télévisé présenté par Laurence Ferrari est passé sous la barre des 30% de parts de marché, confirmant ainsi l’érosion continue que l’on peut imputer au moins en partie au changement du présentateur emblématique. Je ne remets pas en cause les qualités de journaliste ou de productrice de Laurence Ferrari. En revanche en tant que téléspectateur lambda, je dois avouer que je n’ai jamais réussi à accrocher un seul de ses journaux télévisés. Je vois certains analystes qui en segmentant l’audience explique le phénomène, louant les prouesses de certains concurrents, France 2, Plus belle la vie ou Canal +, ou qui dénigrent l’attitude de PPDA qu’ils jugent frustrés et qui fait selon eux une telle mauvaise presse qu’elle jouerait sur la désertification de la première chaîne française.
Le problème est certainement ailleurs. Le premier que je vois est la redondance évidente entre une Claire Chazal le week-end et une Laurence Ferrari la semaine, la seconde et plus novice ayant toujours du mal à passer pour mieux qu’une doublure. La diversité des présentateurs pour les téléspectateurs me paraît essentielle, d’autant plus dans une période où les mauvaises nouvelles se succèdent et où un peu de brillant et d’humour ne ferait pas de mal. Une coupure est nécessaire pour dissocier la semaine du week-end, pour marquer l’arrivée dans deux jours de repos et d’insouciance plus importante pour une bonne part de l’audience. Toujours une blonde qui nous annonce de mauvaises nouvelles, pfff, ça ne détend pas …
Concernant la présence de Ferrari, hélas pour elle ça ne fonctionne pas, trop fade, trop terne, fatal dans ce type de contexte. Le plateau ne lui va pas. Trop sombre, pas assez lumineux, il échoue à mettre en avant la présentatrice vedette. Le travail des maquilleurs et habilleurs me parait hélas désastreux. La morosité règne sur le plateau et sa voix n’apporte rien de positif. Certes une sobriété est de mise, mais là c’est bien trop. Est-ce le stresse de prendre la relève d’un PPDA qui lui aurait soi-disant savonné la planche par media interposés, est-ce la pression accentuée par une perte de parts de marché de 20%. Pas évident de le savoir. J’avais regardé l’un de ses premiers JT, le 4e si je me souviens bien, et j’avais déjà été frappé par ce côté morne de l’animation. En plus les sujets, l’organisation au sein du JT même ne m’avait pas plu, je trouvais les enchaînements hasardeux, le ton des sujets à côté de la plaque. Ca pouvait éventuellement se justifier, un tour de chauffe en quelque sorte. Depuis j’ai hélas l’impression que rien ne s’est amélioré et les sanctions sont là. Evidemment, Claire Chazal a aussi vu sa PDM érodée, peut-être à cause du phénomène de redondance que j’évoquais plus tôt, ou peut-être à cause d’une dégradation de la qualité de la rédaction qui a aussi vécu une réorganisation. Mais elle n’a perdu que 10%. Laurence Ferrari en a perdu le double.
Pas évident d’anticiper ce qui va se passer cette année. En plus de cela, des programmes clés et stratégiques comme la Star Academy remportent un succès décevant. Pourtant j’avoue que la qualité du programme s’était réellement améliorée à mes yeux. Sans doute est-ce devenu un programme de divertissement plus conventionnel, qui s’adresse à un public plus large mais qui n’est pas présent, ayant rangé la star’ac dans une catégorie à laquelle il ne veut plus toucher. Jamais évident de faire venir un public déçu et réfractaire. Concernant le JT il est peu évident de changer de présentateur sans que ce soit un aveu de faiblesse flagrant offert toute la concurrence direct et aux nouveaux media qui sont à l’affut. Alors est-il possible pour ce JT mythique de regagner ses lettres de noblesse ?
J’aurais plutôt parié à la baisse et hier soir surprise, bonne surprise, envoyée spéciale aux US pour suivre l’élection d’Obama, Laurence Ferrari est enfin rayonnante, plus de fond de teint certes, des sourires au bon moment, des boucles d’oreilles et un éclairage qui rendent son visage pétillant, un fond clair et urbain qui lui permet de se détacher. Alors que j’avais commencé à écrire cet article, je me suis dis merde les cons ils attendent que je me décide enfin à les critiquer pour refaire le tout, ce n’est qu’après que j’ai compris que le présentateur de la soirée était en fait Harry Roselmack. Alors est-ce ce décor nouveau, ce cadre ou le fait de ne pas avoir la pression de l’audimat et de la rédaction qui a fait que cela a fonctionné et qu’elle paraissait maîtriser son sujet ?
Aller si PPDA tombe sur ce blog qu’il me donne son pronostic je le publierais !

1 commentaire:

Dead Man Walking... Le cancer de Jack a dit…

à défaut de PPDA, voici Gérard Languedepute : on surnomme aussi Lolo Ferrari "PPDA" mais c'est "Petite Part D'Audience(audimat)" ! que ce métier est cruel...