Journal d’avant 40 – 21
Le 21 septembre c’est la Saint Matthieu. Cela
faisait partie des éphémérides que je connaissais pour avoir au lycée un de mes
meilleurs amis se prénommant ainsi. Tradition de fêter qui s’est depuis beaucoup
perdue. D’ailleurs on se moquait de moi lorsque dans le passé je me plaignais
qu’on oubliât de me la souhaiter, cette Saint Philippe (qui tombe d’ailleurs le
3 mai juste au cas où). Etant fils unique, où peut-être pour une autre raison,
c’est une règle qui était instituée dans mon foyer.
Forcément avec
tous les prénoms qui ne sont plus présents dans les éphémérides cela peut
paraître inégalitaire. Je suis d’ailleurs surpris que la météo continue
d’indiquer les éphémérides. Je parie que cela ne continuera pas après 2030.
C’est écrit et promis et je ne changerai pas la date dans cet article, ma horde
de lecteurs affamés pourront témoigner. Je tiens le pari.
C’est donc la
Saint Matthieu qui débute ma dernière semaine d’avant 40. Jusque-là, même si de
qualité inégale j’ai réussi à tenir le rythme.
Ce n’est certes pas mon métier et cela vient en plus de mon emploi
rémunéré et de celui non directement rémunéré de père. Non directement je
souligne, car les enfants je vous attends au tournant avec tout le temps et l’argent
qu’on dépense pour vous. Si on avait mis le même montant en investissement dans
l’or, cela représenterait quelque chose. Et pour le reste il y a Mastercard,
quand je repense à cette publicité éhontée. J’en connais de très bien, des gens
qui travaillent dans le marketing mais on ne peut pas être aveugle devant la
marchandisation du monde et la surenchère de la consommation dont le marketing
a été une discipline agissant comme un catalyseur depuis 50 ans. Je crois avoir
déjà évoqué le galet de chez Hermès à 850€ qui n’est autre qu’une
pierre, certes polie, pour permettre à des gens de se délester d’une partie
surnuméraire de leur portefeuille, acquise le moins honnêtement du monde
forcément. Ils sont forts, très fort, c’est Sirop sport. Et le business et le
marketing lié aux enfants est sans doute un cran plus loin, prenant comme argument
la santé des bébés et comme ressort la culpabilité projetée des parents. Je me
souviens très bien de la première visite dans un magasin spécialisé qui portait
comme nom Baby 2000. Cela me faisait penser à des titres de drame aujourd’hui
rétro-futuriste et à l’époque post-apocalyptique comme New York 1997.
J’étais tout de
même sur mes gardes en entrant dans la boutique, me méfiant de tout homme
pouvant porter un cache-œil, et auxiliairement un fusil à pompe. Point de cela,
mais une multitude de vendeuses aux argumentaires acérés étaient présentes,
avec ce faux sourire à l’américaine qui peut donner des cauchemars. «
Alors oui bien sûr vous avez la poussette Chipoum, c’est pas trop cher et puis
vous avez le combi avec. C’est tout à fait correct. Alors oui certes si vous ne
voulez pas que votre enfant ne soit trop bas et ne respire tous les gaz d’échappements
des voitures et que vous ne voulez pas vous casser le dos en la rangeant dans
la voiture, vous avez la StarLux. Bon elle est trois fois plus chère mais il
faut savoir ce que l’on veut ! » Sourire un peu crispé – à ce moment,
de découverte, je n’avais pas eu la répartie pour dire : bon bah on va
prendre celle qui va lui filer un cancer des poumons, comme ça on sera plus
vite débarrassé. Je ne vous parlerai pas des chaussures cousues main sans
lesquelles il risque de devenir infirme. C’est une expérience, et puis du coup
au second, on se formalise moins, je n’imagine même pas au 7ème où l’enfant
finit par marcher pieds nus et être traîné dans un caddie Colruyt (publicité
non volontaire mais pour coller à la réalité, car sans monnayeur grâce à quoi
ils sont moins chers, hein n’est-ce pas – pas du tout si comme-ci comme tous
leurs autres camarades ils n’avaient pas profiter de la crise du Covid pour
augmenter leurs prix). Monde commercial cynique qui nous entoure et veut nous
donner l’impression de nous cajoler à la fois. Dans le domaine des sciences
paramédicales Maurice a poussé le bouchon encore un peu trop loin. Je
raconterai peut-être un jour l’épisode où un pseudo spécialiste a essayé de me
vendre une refonte des gencives à plusieurs milliers d’euros alors que je m’étais
juste brûlé la langue. Bon on peut se rassurer en se disant que ce qui compte c’est
l’Amour et que c’est la marmotte qui met le chocolat dans le papier alu. Une
image ultime tout de même.
Sur ce à demain.
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