Journal d’avant 40 – 10
La mort de la
nuance a consacré les clivages et la fin de la pensée complexe. Le débat
public, relayé par des réseaux sociaux et des media absurdes ne cherchant que
le clic est totalement polarisé. J’ai plusieurs fois sur ce blog traité du
sujet, on ne peut pas avoir des réserves sur le mariage pour tous sans être
traité d’homophobe, on ne peut observer des différences entre hommes et femmes
sans être machiste, on ne peut aimer Céline sans être quelque part antisémite,
etc ..
Alors si on peut
tout à fait, avec certes peut-être un QI supérieur à celui d’un bulot, mais on
peut. La question ne se pose même pas. Quand j’entends certains qui sont
catégoriques me dire, ah non ça je ne lis pas, je trouve cela tellement triste.
Au contraire même, il faut lire ce qu’on pense aller à l’encontre de nos
convictions – je ne dis pas qu’il faut jusqu’à lire des tracts politiques
absurdes et infects mais il faut être capable de se faire son opinion, à défaut
l’on se fait forcément manipuler, en partie ou totalement. C’est pour cela que
je lis quelques prix littéraires et des choses qui sont encensées par la
critique, pour me faire mon idée. Alors on ne peut pas tout lire et il est bien
d’avoir quelques aides avec des points de référence en qui on croit pouvoir se
fier, mais il convient de vérifier. Certains critiques ou personnages de la
littérature contemporaine m’ont donc amené à des bonnes découvertes mais
également à des déconvenues, ce qui est perturbant mais humain. On ne peut pas
être 100% en ligne, mais au fur et à mesure on trouve des personnes de
confiance tant qu’elles suivent leurs lignes. C’est d’ailleurs valable pour
tout métier de critique. Les guides gastronomiques quand ils arrivent à être
cohérents offrent souvent des points de vue compréhensibles, jusqu’à il n’y a
pas très longtemps le guide Michelin défendait un certain classicisme et une
recherche de l’élégance. Le Gault et Millau était un peu plus dans la
modernité. Mais dans le recherche des ventes et de l’audience, ça change. Ce n’est
plus simple de s’y fier et certains choix ont été assez surprenants et même
incompréhensibles.
Du coup je n’ai
pas parlé beaucoup de Louis Ferdinand Céline. Mais si vous aviez des réserves,
essayez tout de même. Voyage au Bout de la Nuit est sans doute le plus
abordable. Pour être plus dans le vif de son style, Mort à Crédit et puis si
vous aimez, il ne faut pas s’arrêter et prendre votre plaisir avec la trilogie
allemande, Nord est une pure merveille.
Aller vous êtes
encore trop nombreux. Demain je vous parle du néo-féminisme binaire et totalement
débile. Je devrais réussir à sortir sans demande d’autographe après ça.
Sur ce à demain.
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