Journal d’avant 40 – 27, Journal de 40 -1
Et voilà, ça y
est, j’y suis. Je ne tombe pas encore dans la nostalgie de ma vie de
trentenaire abandonnée il y a quelques heures. J’encaisse, surtout les flûtes
de champagne parce que hein bon on n’a plus vingt ans. Pas simple de fêter ou
de marquer le coup en période Covid mais j’avoue avoir été énormément gâté par
mon épouse et mes proches, qui même si ils n’ont pu tous être là physiquement m’ont
concocté des petites surprises, des vidéos avec anecdotes et autres cadeaux
bien sentis.
C’est sans doute
demain qu’il me sera plus dur de prendre cela avec philosophie, quand je serai
parti officiellement pour une nouvelle décennie. C’était l’occasion de se
remémorer des souvenirs vieux de 20, 15, 10 ans, d’autres plus récents mais pas
tant que ça. Est-ce le temps qui passe qui donne la saveur des souvenirs ou
y-a-t-il de moins en moins d’évènements sur la route de la sagesse ? Je ne
peux y répondre aujourd’hui. De beaux projets m’attendent certainement, même, c’est
certain. La vie évolue, je ne vais pas faire ici mon vieux con et dire c’était
mieux avant. Nous vivons presque tous dans une attente mêlée d’une aberration
devant l’évolution de notre société et notre incapacité à vivre une crise avec
une certaine dignité. Tout semble voltiger et l’intelligence semble perdue.
Et tout cela s’est
passé sous mon nez, discrètement, au fur et
à mesure. Je me souviens petit
avoir vu les images des protestations de la place Tien An Men avec les chars
qui écrasaient des civils. Ce que je n’avais pas vu car bien trop jeune c’était
le mouvement qui s’était amorcé dans les années 1980 de délocaliser pour le
travail à bas coût, en Chine notamment et la perte d’une cohérence de la
consommation. Tout cela était clair et nous y sommes allés, gouvernés par un
confort illusoire, un sentiment de puissance manipulée par les publicitaires,
et quand cela ne suffisait plus, par la peur. Sans doute l’arme la plus simple
et la plus vile des gouvernants. Nous sommes bien loin de Machiavel où la
notion de résultat positif ressenti par le peuple était déterminant. Aujourd’hui
on s’en moque, nos gouvernants (politiques mais surtout détenteurs des
capitaux) sont extrêmement cyniques. Il est certain que mes prochaines 40
années n’auront rien à voir avec celles qui viennent de se dérouler. Il est
également probable que l’espérance de vie ne baisse continuellement dans les
prochaines décennies. Donc ce seront d’autres défis. J’espère qu’il y aura de
la joie et du bonheur même si la vie diffère, en espérant pouvoir se recentrer sur
des sentiments plus essentiels. Il est trop facile de dire, mais oui t’inquiète
regarde ces jeunes à l’école primaire ils vont trouver des solutions. C’est
trop facile et bien du monde se cache derrière cela pour affronter les
dissonances qu’ils constatent sans trop savoir quoi y faire.
Mon épouse
géniale, en guise de cadeau, a fait un don à une association qui défend la
biodiversité, une goutte d’eau certes, mais des gouttes d’eau multipliées par
des millions ou encore mieux (et utopique) des milliards et tout change. Pour
cela il faut que tout le monde prenne conscience (je ne donne aucune leçon car
je peux m’améliorer sur bien des points), et pour prendre conscience il faut
penser, réfléchir, et même si certains prétendent que tout le monde à son mot à
dire à égalité, réfléchir et construire une réflexion en ne cédant pas à la
manipulation s’apprend, se développe, se révise en fonction des changements de
la société. Pour cela il faut être capable de parler, de s’exprimer et donc de
maîtriser une langue. Tout tend cependant à rendre cette langue distante et
inaccessible au profit d’une novlangue dangereuse et liberticide. Donc si vous
me lisez, arrêtez tout de suite et prenez des ouvrages de référence, antiques,
classiques, modernes, réfléchissez faites-vous votre réalité qui sera bien plus
proche de la vérité que la soupe que l’on vous sert.
Je remercie mes
quelques (et non pas des centaines de milliers, quel bluff) lecteurs fidèles.
Sur ce …
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