Journal d’avant 40 – 3
Il semblerait d’après
une analyse américaine que les politiques environnementales des états soient
influencées par un certain nombre de facteurs dont celui de la médiatisation
des catastrophes naturelles. Je ne suis pas super convaincu, surtout quand on
pense à l’Australie, mais pourquoi pas, et c’est à espérer. Alors du coup je
vais apporter ma pierre à l’édifice et faire part à mes quelques centaines de
milliers de lecteurs de ce triste fait sous médiatisé : l’Amazonie est
encore en feu. Il semble que ce n’est pas moins que l’année passée et pourtant
c’est bel et bien dur de trouver l’information. Les mouvements de masse de l’année
passée ont-ils réellement influencé Bolsonaro ? Pas certain mais ça ne
coûte pas grand-chose d’essayer.
Il y a une
trentaine d’années, à l’âge que mon fils a maintenant j’étais bien loin de
toutes ces préoccupations, je voyais le monde comme un réservoir de potentiel.
On ne parlait que peu d’écologie même si quelques fois à la télé on voyait l’un
ou l’autre dénoncer la déforestation extensive. Ca semblait bien loin. On nous
poussait à consommer. Je me souviens même d’une publicité d’EDF qui se moquait
des gens qui stressaient d’avoir laissé une lumière allumée en se vantant que
finalement ça ne leur coûtait presque rien. La morale, c’était vas-y consomme,
laisse tout brûler.
En finalement peu
de temps, une génération, les effets désastreux de nos modes de vies sont
sortis de sous le tapis. Pourtant les gens continuent de faire n’importe quoi.
Ah ces gens, ils sont insupportables, heureusement que ces gens sont les
autres. Nombre de mes connaissances qui font la morale autour d’eux sur des
actes de consommation encore non adaptés font le tour du monde en avion :
« Ah non mais c’est pas pareil, et d’abord j’ai arrêté les capsules
Nespresso. Et puis il faut quand même voyager, ça leur donne de l’argent à ces
pauvres ! Ce qu’ils étaient contents ces pauvres petits enfants quand on
leur donnait nos papiers de bonbons». Loin de moi de faire la morale, j’ai
compris en me penchant sur le sujet que la culpabilisation n’était pas efficace.
Les écologistes et les décroissants ont commencé par perdre la bataille du
langage avant de s’en rendre compte au fur et à mesure et de passer à
l’inspiration. Car que vaut un discours du type : « arrête avec
tout ton confort car sinon on y passe tous dans 20 ans » en face d’en
autre du type « ne vous fiez pas à ces alarmistes, rien n’est prouvé scientifiquement ».
L’on aime à croire en la réalité qui nous convient. C’est là une faiblesse
naturelle de l’homme.
Les choses
évoluent, les enfants ont conscience qu’il faut faire attention, ils trient, et
ils savent que le monde est en danger. C’est déjà un peu moins l’enfance quand on
est averti de la fin d’un monde je trouve mais nous n’avons pas le choix. Ce
sont bien les générations futures qui ont le plus de chances d’être motrices
face à l’immuabilité de l’accélération néolibérale qui tend au transhumanisme
des plus puissants. Ce désir d’immortalité et cette peur de la mort qui va tous
nous envoyer à l’état de poussière.
Pas très joyeux
mon propos du jour – oui bah quand même le coup de vieux me guette, et puis
Septembre c’est le mois romantique de la mélancolie en théorie. Oui mais avec
le changement climatique il n’y a plus de saison mon bon monsieur. Ah non je ne
recommence pas. Le mystère de la journée fut de savoir si la Belgique allait
laissé Paris en zone rouge – suspense qui dépend surtout du fait de savoir si
les membres du gouvernement avaient envie de faire du shopping boulevard saint
honoré ou d’aller visiter le Louvre. On devrait leur envoyer des bons cadeaux,
ça débloquerait la situation. Pour le moment ça ne bouge pas, et même pire pour
d’autres pays.
Avant de conclure,
la phrase du jour (2 septembre) vient de l’avocate Isabelle Coutant-Peyre lors
du premier jour du procès des attentats terroristes de janvier 2015 : « Tout
ceci ne serait pas arrivé si les services de renseignements avaient été sérieux ».
Chapeau bas.
Sur ce à demain.
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