Journal d’avant 40 – 6
Aller c’est le
sixième jour d’écriture pour cette série, je tiens, plus que 21 … Faut espérer
que rien ne lâche d’ici là. Le cou est pas super bien parti, mais bon je m’accroche.
Aujourd’hui on m’a encore demandé si je n’avais pas eu de coup du lapin. A
croire que l’on m’aurait menti, en tout cas ils semblent au courant de quelque
chose, je vais devoir investiguer.
Un coup j’en ai
eu un autre en apprenant le décès de David Graeber cette semaine, 59 ans. Mettre
l’âge comme ils font dans les news rajoute toujours un peu de terreur quand il
n’est pas canonique. Si j’avais mis, mort d’Alfred, 97 ans, vous auriez souri,
vous disant même belle perf. Mais là non c’est David, 59 ans, donc ça fait un
peu froid dans le dos, on se demande si c’est le Covid ou autre chose. Les causes du décès de cette anthropologue connoté anarchiste par
la plupart n’ont pas été communiquées. C’est bien dommage de ne plus pouvoir lire
de nouvelles réflexions venant de lui, surtout qu’il aurait sans doute pu avoir
un avis éclairé sur l’évolution de nos sociétés en cette période.
Si son nom ne
vous dit rien, peut-être que son concept le plus médiatisé vous dira quelque
chose : celui des Bullshit jobs, livre sorti en français il y a quelques
années (que vous pouvez trouver en poche) et qui fait un résumé des articles qu’il
avait publiés avant 2013 et qui avaient agi comme une bombe. Graeber mettait
des mots sur une réalité ressentie mais pas encore pensée de façon structurée,
celle des jobs à la con qui ne servent à rien pour le bien de la société mais
qui bénéficient des plus gros salaires, alors qu’en face celui du pompier ou de
l’infirmière qui vous sauve la vie est 10 fois inférieur. Cette notion de manque
de sens du travail était déjà connue mais il a insisté notamment sur la
structuration de pans entiers de secteurs d’activités, en soit inutiles mais
drainant une grande partie de l’argent circulant.
Si vous ne
connaissez pas, renseignez-vous c’est particulièrement pertinent et que l’on
soit plus ou moins sceptique sur la non-utilité des métiers de consultants ou
autre, on ne peut contester que les métiers particulièrement et directement
utiles sont les moins bien payés. Ce qui se passe après la première vague du
Covid est assez scandaleux, les infirmiers et autres personnels du corps
médical ont été mis à rude épreuve et ont reçu des … applaudissements et une
prime de 300€ … Il est hélas probable que la réduction des dépenses publiques
continue (afin d’équilibrer les cadeaux économiques accordés à cause du Covid et
du confinement) et que l’hôpital malgré tout bon sens évident continue d’en
pâtir. On reproche déjà à certains qui avaient dû annuler les opérations
programmées pour se consacrer au Covid de ne pas être rentables. Cynisme quand
tu nous tiens.
Se sent-on donc
plus utile dans un bullshit job en période de Covid , surtout lorsque l’on est
en travail à la maison en continu, pas sûr. Le côté humain, le collègue qui
sort une blague lourde tous les matins, et bien à distance ça ne passe pas
pareil, ça finit par manquer. On se trouve alors face à une vacuité sociale et
émotionnelle que seul un sujet d’étude passionnant et un sens profond pourrait
compenser. De fait le monde du travail court un risque non négligeable, alors
certes la plupart des employés et travailleurs ont besoin d’un travail pour
vivre, d’autant que les media vont s’arranger pour noircir les tableaux,
parlant bientôt d’apocalyptique économique. On ne va pas être loin d’avoir le
sentiment du travailleur à la chaîne qui se généralise. Il ne semble y avoir
que les policiers qui peuvent prendre du plaisir, ils peuvent se balader et
taper les plus faibles sans craindre de représailles et peuvent se convaincre,
car non contestés et jamais mis en cause sérieusement par l’IG, que si ça tient
c’est grâce à eux. Policier métier d’avenir … A condition qu’ils fassent le
boulot, sans quoi ils seront remplacés par des milices privés, d’où peut-être
leur excès de zèle. Merci donc à ces garants de la fonction publique de
continuer à répandre la terreur, à protéger l’Etat et non pas les citoyens,
cette bande d’incapables, à peine bons à produire ce qu’on leur demande et qui se plaignent de
ne pouvoir respirer librement, ils sont en vie et ont de quoi manger c’est déjà
énorme. Et puis si l’école de leur enfant ferme à cause du Covid, on leur met
même des garderies à disposition pour qu’ils puissent continuer leur travail,
non mais …
Mais l’éducation ?
et bah par la baguette et tout le monde se tiendra plus sage. Le rêve de tout
dictateur se réalise enfin, pouvoir se dispenser d’éduquer sa population pour
la contrôler encore plus facilement.
Sur ce à demain.
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