mardi 29 septembre 2020

Journal de 40 -2

Journal de 40 -2

Il est vrai que j’ai un petit manque. Même si c’était assez contraignant et qu’avec des journées très chargées il n’était pas toujours simple d’écrire un post, j’y suis parvenu et c’est un petit succès. Rrrr ça y est le gars il a 40 ans et il verse dans l’autosatisfaction !

On me demande comment ça fait d’avoir 40 ans, bon à part être totalement temporellement lunatique évidemment que ça ne fait rien du jour au lendemain. C’est plutôt le concept de se dire qu’il n’y a plus d’hésitation possible et qu’on a fait au moins la moitié de sa vie. Il peut certes y avoir des exceptions mais, en gros, c’est ce qu’il se passe.

Je discutais ce week-end avec un ami, de quelques années mon aîné, il me mettait en garde contre la quarantaine, je lui demande alors à quel âge exactement il avait quitté sa femme pour se mettre avec une fille 10 ans plus jeune que lui, réponse à 40 pile. Ensuite il a évoqué des circonstances atténuantes, blablabla et puis des jumeaux …

A part ça il ne se passe rien de drastique, les petits bobos étaient déjà là chez moi depuis un petit moment. Mais là j’ai reçu plusieurs cadeaux en lien avec cela, le fait de vieillir et d’en porter les stigmates n’est plus tabou. A moi le Yoga, le coaching sportif, la kiné, etc … j’aurais presque envie de croire que je vais ressortir de tout cela en méga forme. Ils n’ont pas osé le lifting, ouf ! Et puis hier à l’escrime je me suis fait ramener à ma déliquescence en me faisant battre par un quasi débutant.

Même si le mois d’octobre va être un mois particulièrement chargé je vais essayer de réfléchir à un nouveau concept pour continuer de poster des billets de manière assez régulière. Raconter ma vie de tous les jours n’a que peu d’intérêt donc je me dis que partir sur une petite fiction, une petite nouvelle écrite au jour le jour cela peut être assez sympa et me permettra de continuer à écrire. Les projets de romans et autres livres sont bien à l’arrêt depuis un petit moment et nécessiteraient un temps que je n’ai certainement pas. Du coup pour le sujet, même si il ne va pas être facile de mettre tous mes lecteurs d’accord il pourrait y avoir l’histoire d’un jeune gay qui fait semblant d’épouser sa prof de français et qui parvient à la tête d’un pays et le plonge dans le totalitarisme en prenant comme prétexte un virus extraterrestre qu’un de ses parents lui aurait ramené d’une autre galaxie et qu’il aurait répandu mondialement. Hum, pas assez réaliste. Ou peut-être l’histoire d’un monde vidé de tout sens du langage, une babélisation totale même au sein des mêmes pays, les groupes s’insultant les uns les autres, les plus méchants se transformant en zombies et mangeant exclusivement le croupion de leurs victimes. Pareil, ça ne se tient pas. Alors j’essaie celui-là, celui d’un groupe de personnes se réunissant une fois par an dans le même hôtel des Pays-Bas et jouant l’avenir du monde au Risk ou Warcraft. Bon je sais, je suis vraiment dans la science-fiction. Personne n’y croira, mais tant mieux car ce ne serait qu’une fiction. Ou sinon l’histoire d’un nombril, le nombril d’un écrivain qui parle de la difficulté d’écrire et de la boulangère qu’il a vu le matin et qui ne lui a pas vraiment souri en lui rendant la monnaie, alors que d’habitude si, et qu’il se demande si ce n’est pas parce qu’elle l’a vu sortir du Bon marché avec une miche sous le bras et qu’elle en aurait nourri une profonde jalousie, et le nombril de se lamenter car si il a fait ça c’est parce que son ex lui a envoyé une nouvelle lettre d’insulte qu’elle a signé du sang de ses menstruations. Hum sans doute déjà fait à peu près 200 fois lors de cette rentrée littéraire.

Bon avec tout ça je ne suis pas plus avancé. Encore quelques petites réflexions, sinon ce sera l’histoire d’un quadra qui ne comprend pas cette histoire de droiture du cercle ou qui en a fait le tour, même si c’était en septembre cette année et qu’il fait quand même fichtrement froid pour un tournoi du mois de mai où l’on fait normalement ce qu’il te plaît, mais qui ?

Sur ce …

dimanche 27 septembre 2020

Journal d’avant 40 – 27, Journal de 40 -1

Journal d’avant 40 – 27, Journal de 40 -1

Et voilà, ça y est, j’y suis. Je ne tombe pas encore dans la nostalgie de ma vie de trentenaire abandonnée il y a quelques heures. J’encaisse, surtout les flûtes de champagne parce que hein bon on n’a plus vingt ans. Pas simple de fêter ou de marquer le coup en période Covid mais j’avoue avoir été énormément gâté par mon épouse et mes proches, qui même si ils n’ont pu tous être là physiquement m’ont concocté des petites surprises, des vidéos avec anecdotes et autres cadeaux bien sentis.

C’est sans doute demain qu’il me sera plus dur de prendre cela avec philosophie, quand je serai parti officiellement pour une nouvelle décennie. C’était l’occasion de se remémorer des souvenirs vieux de 20, 15, 10 ans, d’autres plus récents mais pas tant que ça. Est-ce le temps qui passe qui donne la saveur des souvenirs ou y-a-t-il de moins en moins d’évènements sur la route de la sagesse ? Je ne peux y répondre aujourd’hui. De beaux projets m’attendent certainement, même, c’est certain. La vie évolue, je ne vais pas faire ici mon vieux con et dire c’était mieux avant. Nous vivons presque tous dans une attente mêlée d’une aberration devant l’évolution de notre société et notre incapacité à vivre une crise avec une certaine dignité. Tout semble voltiger et l’intelligence semble perdue.

Et tout cela s’est passé sous mon nez, discrètement, au fur et  à mesure.  Je me souviens petit avoir vu les images des protestations de la place Tien An Men avec les chars qui écrasaient des civils. Ce que je n’avais pas vu car bien trop jeune c’était le mouvement qui s’était amorcé dans les années 1980 de délocaliser pour le travail à bas coût, en Chine notamment et la perte d’une cohérence de la consommation. Tout cela était clair et nous y sommes allés, gouvernés par un confort illusoire, un sentiment de puissance manipulée par les publicitaires, et quand cela ne suffisait plus, par la peur. Sans doute l’arme la plus simple et la plus vile des gouvernants. Nous sommes bien loin de Machiavel où la notion de résultat positif ressenti par le peuple était déterminant. Aujourd’hui on s’en moque, nos gouvernants (politiques mais surtout détenteurs des capitaux) sont extrêmement cyniques. Il est certain que mes prochaines 40 années n’auront rien à voir avec celles qui viennent de se dérouler. Il est également probable que l’espérance de vie ne baisse continuellement dans les prochaines décennies. Donc ce seront d’autres défis. J’espère qu’il y aura de la joie et du bonheur même si la vie diffère, en espérant pouvoir se recentrer sur des sentiments plus essentiels. Il est trop facile de dire, mais oui t’inquiète regarde ces jeunes à l’école primaire ils vont trouver des solutions. C’est trop facile et bien du monde se cache derrière cela pour affronter les dissonances qu’ils constatent sans trop savoir quoi y faire.

Mon épouse géniale, en guise de cadeau, a fait un don à une association qui défend la biodiversité, une goutte d’eau certes, mais des gouttes d’eau multipliées par des millions ou encore mieux (et utopique) des milliards et tout change. Pour cela il faut que tout le monde prenne conscience (je ne donne aucune leçon car je peux m’améliorer sur bien des points), et pour prendre conscience il faut penser, réfléchir, et même si certains prétendent que tout le monde à son mot à dire à égalité, réfléchir et construire une réflexion en ne cédant pas à la manipulation s’apprend, se développe, se révise en fonction des changements de la société. Pour cela il faut être capable de parler, de s’exprimer et donc de maîtriser une langue. Tout tend cependant à rendre cette langue distante et inaccessible au profit d’une novlangue dangereuse et liberticide. Donc si vous me lisez, arrêtez tout de suite et prenez des ouvrages de référence, antiques, classiques, modernes, réfléchissez faites-vous votre réalité qui sera bien plus proche de la vérité que la soupe que l’on vous sert.

Je remercie mes quelques (et non pas des centaines de milliers, quel bluff) lecteurs fidèles.

Sur ce …

 

samedi 26 septembre 2020

Journal d'avant 40 - 26

Journal d’avant 40 – 26

Je faisais un peu le malin pendant ces semaines à écrire sur tous les sujets et même si j’évoquais ce prochain passage à l’âge, je m’en protégeais. C’est le dernier billet qui paraîtra avant le jour de mes 40 ans et cela met un coup tout de même. Bien entendu nous sommes dans la symbolique pure. Mais on se sert souvent de ses dates particulières comme des référents ou des paliers futurs.

A 40 ans, je change de métier, je deviens professeur de lettres ou de philo, je m’engage dans l’humanitaire, je travaille pour une ONG qui œuvre pour la défense du climat. Bon bah j’ai peur que dans deux jours je n’ai pas particulièrement avancé. Alors oui c’est la faute du Covid, bien entendu, car sinon j’aurais au moins tout fait d’un coup. Ce sont sans doute ces fantasmes qui permettent de vivre une vie professionnelle où il y a de réelles dissonances. Le monde étant dissonant, je ne vais pas le démontrer ici, c’est assez logique qu’on le vive à son échelle. Bien sûr il y a ceux qui sont soit hors monde, soit plus personnels et qui se soustraient à un schéma répandu et en partie oppressant.

Déjà quand j’étais petit je voulais être essayeur de fauteuil relax, idée piqué à Gaston Lagaffe que j’adorais, ayant des fous rires à voir notamment son chat essayer d’attraper une balle rebondissante. J’avais eu accès à mon premier dossier d’orientation complété en fin de primaire bien plus tard, et c’est bien ce que j’avais écrit. Et puis après cette idée non sans intérêt, je me suis dit que prendre sa retraite à 25 ans et arrêter de travailler pouvait être assez sympa.

Aujourd’hui je n’ai ni fauteuil relax ni économies me permettant d’arrêter de travailler, bien loin de là. Donc je dois continuer. Continuer dans l’ordre des choses, alors oui il y a le Covid, une excuse idéale (mais aussi une certaine réalité) pour ne pas se mettre en danger. Scénariste, j’ai presque essayé, écrivain j’ai presque écrit un premier livre, journaliste j’ai presque été pertinent, critique gastronomique j’ai presque voulu créer un guide, œnologue j’ai presque bu assez de vins. Je suis plutôt Monsieur Presque, presque 40 ans, presque tout, presque bon en escrime, presqu’intelligent, presque d’à peu près tout. Bon papa je le suis, époux également, vieux con presque. Vestige d’une conception humaniste de la société. Perturbé par les évolutions récentes mais presque devenu fervent écolo. Peut-être que le presque va disparaître avec les 40 ans et que je vais devenir tout d’un coup, magicien protéiforme en puissance. Je suis curieux de ce week-end qui débute, hélas sous la pluie, pourtant il faisait beau le jour de ma naissance, comme quoi. Je me souviens que pour mon fils il faisait très chaud, enfin pour les critères de l’époque et que pour ma fille il faisait très froid, ça ne s’invente pas -14° cela fait depuis cette année que nous n’avons pas eu le même hiver. Et avec cela la chaudière neuve avait lâché. Dans quelques années on ne se plaindra quand la clim lâchera.

Vous voyez qu’à l’aube de cette précipitation dans les abysses de la jeunesse, ma capacité à faire des blagues est extrêmement réduite, la sidération face au temps qui passe. Et puis une fois digéré je voudrai me prouver que je ne suis pas encore fini, je ferai des trucs cons, achèterai des habits que la bienséance m’aurait empêché de porter à 25 ans,  j’ écouterai de la musique de merde mais de jeune histoire d’avoir l’impression d’être dans le coup. Je serai pour cela accompagné par les enfants qui vont devenir ados, et qui me rejetteront d’autant plus qu’ils me verront tenter de les imiter. Cela risque d’être assez drôle. Entre le tragi-comique et l’épanouissement réel. « Mais va faire du Yoga, ça te fera du bien ». Une fois les 40 passés j’y vais, et non ce ne sera qu’à peine cliché.

Sur ce à demain pour le grand jour.