mardi 26 février 2008

Douce France ...

L’avantage quand l’on vit à l’étranger c’est qu’on peut avoir cette distance de regards qu’ont les media hors de notre pays d’origine. Je ne sais à la lumière des évènements actuels si je peux parler finalement d’un avantage, car même s’il permet d’avoir une vue différente elle n’en est pas moins flatteuse et me fais mal. Mal d’avoir l’impression que l’une des valeurs que j’ai toujours crue dans une certaine mesure propre à mon pays se voit tout simplement effacée par un nouveau despote.
Si l’on m’avait demandé quel pays européen a le plus de chance de succombé à un nouvel absolutisme sauvage et aveugle, je n’aurais jamais parié sur la France, pas même lorsque j’ai dit, tout fier, l’an dernier à mon père de voter avec ma procuration pour le seul candidat crédible, celui qui ferait bouger les choses. Sur ce dernier point je crois que personne ne s’est trompé. Et maintenant je n’ai plus qu’à me dire pas grave, plus que 4 ans !!! Quatre longues années, et vu le rythme si ça continue, je me sentirai plus mangeurs de frites que de coq au vin.
Je ne suis plus dans le jus et prends les informations comme elles m’arrivent des media anglais, belges et bien sur français. Et comme dirait l’autre c’est pas très jojo. Si on m’avait dit il y a un an que je n’encadrerai plus Sarkozy, Nicolas comme l’as toujours appelé ma grand-mère, j’aurais rétorqué arrête ton char je vais pas non plus voter pour la mégère acariâtre. En plus les valeurs il en parlait, je trouvais ça pas mal du tout de remettre un peu de plomb dans la cervelle, un peu d’attachement pour son pays, l’idée de mouiller le maillot tous ensemble pour s’en sortir, je trouvais ça vraiment bien. C’est ce que je voulais entendre et je devais pas être le seul car ce petit cinéma a bien marché.
Je ne peux plus en ressortir d’extraits exacts et précis, mais comme disait Machiavel qu’importent les moyens tant qu’on a les résultats, car le peuple jugera toujours au résultat. Et bien là les moyens semblent déficients et les résultats pas évidents. Et s’il n’y avait que ça, mais c’est la remise en cause de l’égalité qui me fait mal, et profondément. Pas mal histoire je vais écrire un nouveau post sur mon blog et sur quoi donc je pourrais bien écrire, mais bien mal il va falloir agir, mais comment ? Au tout début j’étais critique sur certains points mais assez hermétique à celles gratuites sur ses propos débordants. Maintenant ce n’est plus possible. Je m’étais réellement promis de ne pas tomber dans le panneau et de ne pas tomber dans le travers des media, de parler sans cesse de lui mais là je peux plus. Ce type est un despote, pas d’autres mots, peut-être encore en puissance, mais il a tout ce qu’il faut. Il commence à montrer que c’est lui le roi, qu’il dit ce qu’il veut et que de toute façon même à 38% il n’en a cure. Il va nous sortit des trouvailles du genre, bon comme il faut aller casser la gueule à des connards de terroristes il va falloir grossir les rangs de l’armée, on va rétablir le service militaires et les gars vous aller me mater de l’afghan, mais je vous rassure les gars vous pourrez en tuer plus pour gagner plus. On va vous faire une petite prime, en revanche la classification de métier à risques et autres on laisse tomber, vous allez tellement vous en mettre plein les poches en niquant du barbu que plus besoin de toutes ces couvertures à la con, et si vous êtes infirmes et mutilés bah tant pis pour vous. Au fait les jeunes de banlieues, je vous ai pas dit, on rétablit le service militaire et pas 10 mois mais bien 2 ans. Bah ouais il en faut de la chaire à canon. Par hasard, ça nous rappellerait pas un pays outre atlantique tout ça ? Toutes mes excuses pour le ton grossier mais je voulais que ça fasse plausible, qu’on puisse imaginer le président dire ces mêmes mots.
Une chose qui m’étonne encore c’est qu’il n’a pas encore passé de commandes de films d’états. A moins que des téléfilms en production n’en soient déjà des outils. Pas encore de recul et d’analyse dessus mais j’avouerai que ce serait une suite logique. C’est bien beau de critiquer mais que faire ? Si on ne fait que critiquer et bien on fait comme les anciens éléphants ou autres musaraignes, on publie une alarme dans un papier sans grand intérêt, on dit qu’on s’inquiète mais quand on est un leader politique est-ce que ça suffit. En ai-je entendu un bosser des sujets profondément dans le but d’apporter des solutions alternatives. On les entend s’insurger, moi aussi ça m’indigne qu’on ne respecte plus un conseil constitutionnel et qu’on se montre arrogant envers un pauv’type lors du salon de l’agriculture mais s’il vous plaît montrez nous messieurs les hommes politiques qu’on peut faire autrement. Qu’on peut rétablir une véritable démocratie, voir même une véritable république aristotélicienne, faire fonctionner le tout, donner de l’envie aux gens, à tous et pas seulement à ceux qui sont bien nés ou qui ont une volonté qui leur permettrait de traverser la Sibérie à pied.
Tout le monde n’est pas fait pour vivre dans une entreprise compétitive, la France n’est pas une entreprise, du moins pas que ça, croire qu’on peut tout gérer à partir d’un compte de résultats est trop simpliste. Mais est-il capable de plus ? Y-a-t-il dans sa tête de nabot tortionnaire avide de pouvoir plus que ça, plus qu’un intérêt personnel ? J’en ai douté longtemps, mais plus de doute, cet homme s’en fout de nous comme de la dernière soubrette prise par derrière dans un couloir de l’Elysée, ce qu’il veut le pouvoir, l’argent, les femmes, rien de plus et ça, c’est grave !!!

lundi 28 janvier 2008

La recherche sadique d’un monde idéal.

Je n’oserais m’avancer mais j’ai peur que beaucoup de jeunes soient aujourd’hui loin de connaître l'origine du mot sadisme, communément défini comme le fait d’avoir le goût pervers de faire souffrir.
Il n’est pas rare d’entendre parler de l’œuvre du marquis comme d'un ramassis de scènes obscènes et perverses d’une extrême violence, mais c’est, comme souvent, par des personnes qui se prononcent sans connaître. Je n’ai pas la prétention d'être un expert étant loin d’avoir tout lu, mais je souhaite rendre ici hommage à un ouvrage qui m’a profondément marqué. Un ouvrage qui, il est vrai, comporte moins de scènes violentes et qui peut être plus abordable que d'autres pour les non initiés.
C’est Camus dans l’Homme révolté qui m’a le premier donné l’envie de se pencher sur l’œuvre de cet homme hors normes. C’est bien de cela qu’il s’agit, d’aller au-delà des normes, dans le sillage des Lumières, Sade ne peut se contenter du monde d’injustices qui l’entoure et il nommera distinctement, jusqu’à la haine viscérale, ses coupables. Toutes les formes du pouvoir sont pour lui corrompues, qu’il s’agisse du pouvoir spirituel ou exécutif.

A l’aube de la révolution, enfermé à la Bastille, il ne peut que révéler toutes les aberrations qui fomenteront la révolution au travers des lignes de cet ouvrage épistolaire remarquable, Aline et Valcour ou le roman philosophique. L’histoire principale sert, comme dans tous les ouvrages de sa plume que j’ai eu l’occasion de parcourir, de prétexte à de nombreuses réflexions et envolées philosophiques, exposant les points de vue des personnages sous forme de réel dialogue post-socratique. C'est l'histoire d’un amour impossible dû à la main mise toute puissante d’un père despotique, haut fonctionnaire de la justice et libertin, pléonasme sous la plume de Sade. Un deuxième récit s'imbrique alors, l’histoire d’un couple d’aventuriers, qui, guidés par le hasard, se perdent dans le château des protagonistes de l’histoire principale et permet à l’auteur de retranscrire sa quête de la société idéale. Séparés par les convenances, les jeux de pouvoirs et d’argents, puis tombant sous les griffes des despotes les plus féroces, les deux jeunes gens pour se retrouver traversent le monde et les sociétés des plus exotiques aux plus cruelles. Ainsi Sainville tombera dans le royaume de Butua, une société anthropophage et où la femme est constamment humiliée et dénigrée, royaume qui suscite au lecteur une forte indignation. Ce ne sont que des sauvages ! Ils sont horribles ! C’est vrai, mais rien au regard de la vision qu’il donne des sociétés européennes du XVIIIe, perverties au possible par un pouvoir tyrannique et arbitraire où le mot justice ne sert qu’à assurer aux plus grands une toute puissance et un subtil plaisir à opprimer et avilir.
Ce roman, qui parait quelques fois fouillis est tellement riche qu’il est facile de s’y perdre, Sade ballade avec virtuosité ses héros dans toutes les régions possibles et inimaginables, Europe, Afrique, Moyen-Orient, gitans, nobles, gens de robe et d’église. L’apogée du raisonnement utopique est sûrement le voyage dans l’île de Tamoé, gouvernée par le seul qui restera sage jusqu’à la fin, Zamé. Est-ce réellement là la vision d’un monde idéal par Sade, ou plutôt le constat que cette société si parfaite n’est qu’une illusion qui n’aurait comme lieu unique qu’une île imaginaire. Pendant tout le chapitre consacré à Tamoé, je m’attendais à voir les limites de ce mode apparaître, hors finalement très peu de choses valables s’opposent à tous les principes qui assurent une égalité ultime à tous les citoyens. L’organisation paraît tellement implacable que je peux soupçonner Sade d’avoir cru à ces théories, d’y avoir adhérer et d’en avoir regretté l’impossibilité en nos sociétés. Il en est de même des valeurs défendues par Brigandos, chef d’une famille de gitans, qui ne vivent que de délits condamnés par l’ordre établi mais qui sont les seuls à faire preuve d’une justice équitable, défendant des valeurs communes à l’humanité entière. C’est la vie, et le droit à chacun de la défendre et de la donner que Sade défend contre toutes les instances despotiques qui sont anti-naturelles, car oppressantes.
Sade n’était pas un libertin mais bel et bien le plus grand défenseur de la liberté en cette fin de siècle. Je crois réellement qu’il serait bon de le relire alors que sans y paraître d'obscurs acteurs économiques et politiques assurent leur main mise sur la prétendue liberté de chacun.
Que dirait Sade aujourd'hui de notre société capitaliste et de notre gouvernement super-star ? Mieux vaux qu'il n'en sache rien, cela le jetterait dans l'abîme du désespoir.

dimanche 6 janvier 2008

Une très bonne année...

Avec ce changement calendaire qui va jusqu’à susciter les plus grands excès, je ne peux que succomber à cette mouvance despotique des bonnes résolutions.
Ecrire, à nouveau et plus, sur ce blog, d’autant que ce ne sont pas les sujets qui manquent, le journal télévisé terrorisant toujours jusqu’aux plus aguerris. J’espère simplement que les cataclysmes annoncés ne sont que le fait des Paco Rabane rédacteurs.
Heureusement, pour compenser tous ces dangers imminents, notre super héros est déjà en place et bien plus en forme que fin 2007. Il a bien compris d’ailleurs toute l’étendue de ses responsabilités et pour commencer bien l’année et redorer le moral des Français avant de s’attaquer réellement à sa marotte, le pouvoir d’achat, il ne put que choisir une nouvelle première dame de France, de qui le plus malhonnête ne pourrait oser critiquer le manque de vertu.
Merci pour ce cadeau rassurant et sur-motivant pour 2008. C’est sans doute son aveu le plus clair et révélateur qu’il nous a offert depuis son triomphe célébré dans l’antre de l’homme qui se voulut le plus riche que Louis XIV. Peu de personnes ont relevé à l’époque, mais pour un nouveau souverain il est délicat de se voir associer à Fouquet. C’était sans doute un premier indice que nous avons trop pris à la légère, préférant, moi le premier célébrer sa stratégie Nescafé (voir post précédent).
Quelqu’un m’a dit qu’elle sera tôt demandée en mariage, qu’elle se voit mère, que sa mère bénit cette union… C’est tellement chouette, je m’en sens rassuré et toutes ces aventures, cette magnifique constance et impartialité de ce Président m’incitent vivement à regagner mon pays de naissance. L’économie est relancée, la presse se porte au mieux, les tabloïds sont boostés, le principal quotidien économique est désormais dans des mains sûres, la stratégie politique semble enfin limpide et prometteuse. Seule ombre au tableau, la rechute de Britney Spears, haut fait marquant relayé pendant plus de 3 heures en directe par la non moins respectable chaîne d’information CNN.
Heureusement une artiste française sera bientôt en mesure de revenir en haut de l’affiche de mettre en musique de nouveaux textes romantico-politiques parlant d’un de ceux qui s’est toujours vu en haut de l’affiche. Au moins le nombre de voyelles ne change pas.